vendredi 3 mai 2024
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Vivre sa jeunesse : XIII. MONDE DE LA NUIT ET RÉSEAUX

Dans cette série d'entretiens :

XVI. PERFORMANCE ET CONFORMISME : BOBO

Un master II en poche, deux amies de 24...

XV. RELATIONNER EN SÉCURITÉ

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XIV. LIBERTÉ ET LIMITES

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XIII. MONDE DE LA NUIT ET RÉSEAUX

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XII. FAIRE LA FÊTE

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XI. AMOUR ET AMITIÉ

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IX. GENRE X. SITE DE RENCONTRE

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VIII. RÉSEAUX SOCIAUX

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VII. INTERGÉNÉRATION

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III. CRISE ÉCOLOGIQUE ET ENGAGEMENT

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 II. POLITIQUE

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I. VIE SOCIALE ET PROFESSIONNELLE

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Un master II en poche, deux amies de 24 ans se retrouvent “volontaires” en service civique. . Il transparaît au travers de leurs échanges une conscience et une maturité criante, et pourtant inhabituelle aux oreilles de leurs aînés — bien souvent sourdes… Au fil de la conversation chez l’une d’entre elles, altermidi interroge leur vécu en prenant le parti de laisser libre cours à leur dialogue.

Sur le sujet « vivre sa jeunesse », la conversation se décline en plusieurs thèmes au travers desquels ces jeunes femmes en prise avec des désirs individuels et des aspirations collectives, parfois indépendamment, souvent de concert, se racontent …


Le bal masqué du bas les masques

 

 

Quand tu dis « quand on va à une soirée, il y a un DJ », est-ce que tu entends par là une soirée privée ?

O : Non, non, pas du tout. C’est soit un club, genre une boîte, soit ça peut aussi être un bar.

 

Quel rapport avez-vous avec la nuit ?

O : Les modes de communication changent la nuit. C’est un espace que je préfère pour sociabiliser.

S : C’est aussi un peu un second souffle du jour. T’as fini ta journée, souvent t’as un petit temps de pause, et ensuite tu te redonnes une nouvelle énergie et tu passes dans un nouveau mood ; faire des nouvelles choses et souvent avec une autre dynamique. Et tout le monde est aussi un peu là-dedans, tu vois. Ce ne sont pas les mêmes personnes d’ailleurs.

O : Et la journée il y a la question du travail, des obligations quotidiennes, des projets d’avenir ; il y a beaucoup de cadres.

S : La temporalité n’est pas la même aussi. Parce que la journée tu te structures avec une certaine organisation, alors que la nuit…

O : On se laisse porter.

 

Qu’est-ce qui distingue le monde de la nuit de celui du jour ?

O : On ne communique pas pareil la journée et la nuit. Je parle avec mes collègues de travail sur un ton beaucoup plus détendu, mais ça va rester quand même dans la limite de certaines choses, à ne pas dépasser, genre de pas rentrer trop dans le domaine de l’intime trop vite ; il y a beaucoup de règles comme ça. Avec mes amis proches, par contre, il n’y a pas ces limites-là et ces frontières-là. Mais en fait la nuit, c’est un peu un espace où on a le droit de se permettre de faire des choses qui ne devraient pas… qui n’arriveraient pas en fait dans la vie quotidienne, et c’est ça qui est cool. Puis je trouve qu’il y a aussi beaucoup d’excès, souvent quoi, qui peuvent être très négatifs mais qui peuvent être très positifs aussi, qui peuvent être très drôle en fait.

S : Et si un jour t’as le bonheur ou le malheur de faire une soirée avec tes collègues, et ben ça va changer drastiquement les choses ; en une soirée tu vas plus progresser dans la relation qu’en cinq ans, parce qu’il va se passer énormément de choses. Tu relationnes vraiment de personne à personne, c’est pas… Et puis souvent quand même, enfin de manière plus détendue et potentiellement aidée par l’alcool tu vas dire d’autres choses, faire d’autres choses.

 

Tu associes le monde de la nuit et la fête, ou tu fais une distinction ?

O : Non moi je les associe quand même. Ce sont des personnes complètement différentes, en vrai, que tu croises par hasard si tu vas dehors. Il y a des gens qui sortent plus le soir et d’autres non. Après il y a aussi des gens qui se perdent dans le monde la nuit, des gens qui ne vivent plus que la nuit, c’est aussi un danger quand même. Oui puis il y a toutes les questions liées à la consommation de drogues.

S : Moi j’aime bien aussi le changement de style vestimentaire. Il y a même une phase de préparation avant la nuit, de préparation de mon mental et de mon physique qui vont ensemble, et qui me met dans la disposition de : ça commence. Et après c’est parti, et tu ne contrôles plus trop forcément tout. En fait, se préparer est une disposition qui te contente aussi.

 

À chaque espace un milieux différent ?

S : Oui, complètement. Tu prédétermines où tu vas aller et potentiellement avec qui, et ça va complètement influencer la soirée que tu vas passer. Tu peux rentrer chez toi parce que le milieu en question ne te plaît pas ou programmer plusieurs choses dans la même soirée aussi.
il y a quand même des codes dans les types de soirées, qui sont spécifiques, et où il y a des gens qui disent : « ah mais moi je n’écoute pas ce genre de musique, ou, je ne fais pas ce genre de sortie ». Tu sais à peu près ce qu’il font dans la vie en fonction de… si ils sont là, quoi.

O : Je sais que j’ai plus de facilité à relationner avec les personnes qui ont les mêmes centres d’intérêt et les même idées que moi. Mais c’est vrai que des fois j’ai vraiment l’impression d’être dans un endroit où j’ai rien à dire à personne.

S : Il y a plein d’ambiances différentes en réalité. Il y a quand même des endroits où on va beaucoup moins parce que ça ne nous intéresse pas de sociabiliser avec ces personnes-là et inversement.

 

Les réseaux ne se mélangent pas tellement, il n’y a pas vraiment de mixité…

S : T’as vu, rien que chez moi, tu vois, quand il y avait une personne qui n’écoutait pas une des musiques, l’autre : « ah ben t’écoute pas ça ? » et direct, fin de la conversation, tu vois. Parce que c’était pas juste la musique, c’était : « t’es pas de mon monde ». C’est vraiment… des questions de vie. Il y a des questions vraiment rédhibitoires pour pas grand-chose comme la musique ou le style vestimentaire, la manière d’alimenter ses réseaux.

Recueilli par Sophie Duvauchelle

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