dimanche 12 mai 2024
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Vivre sa jeunesse : VIII. RÉSEAUX SOCIAUX

Dans cette série d'entretiens :

XVI. PERFORMANCE ET CONFORMISME : BOBO

Un master II en poche, deux amies de 24...

XV. RELATIONNER EN SÉCURITÉ

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XIV. LIBERTÉ ET LIMITES

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XIII. MONDE DE LA NUIT ET RÉSEAUX

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XII. FAIRE LA FÊTE

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XI. AMOUR ET AMITIÉ

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IX. GENRE X. SITE DE RENCONTRE

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VIII. RÉSEAUX SOCIAUX

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VII. INTERGÉNÉRATION

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III. CRISE ÉCOLOGIQUE ET ENGAGEMENT

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 II. POLITIQUE

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I. VIE SOCIALE ET PROFESSIONNELLE

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Un master II en poche, deux amies de 24 ans se retrouvent “volontaires” en service civique. . Il transparaît au travers de leurs échanges une conscience et une maturité criante, et pourtant inhabituelle aux oreilles de leurs aînés — bien souvent sourdes… Au fil de la conversation chez l’une d’entre elles, altermidi interroge leur vécu en prenant le parti de laisser libre cours à leur dialogue.

Sur le sujet « vivre sa jeunesse », la conversation se décline en plusieurs thèmes au travers desquels ces jeunes femmes en prise avec des désirs individuels et des aspirations collectives, parfois indépendamment, souvent de concert, se racontent …


Image publique versus « vraie vie »

 

Les réseaux sociaux impactent-ils votre relation aux autres ?

O : Par rapport à beaucoup d’autres gens on passe quand même relativement peu de temps sur les réseaux sociaux. Mais je sais que j’ai tendance à y passer beaucoup beaucoup de temps quand j’ai une phase où je suis un peu déprimée ou que j’ai peut-être moins de choses à faire ou alors que je n’arrive pas à faire ce que j’ai à faire. C’est un peu comme un cercle vicieux, je trouve. Moi je ne vois pas trop d’impact dans mon rapport aux autres, c’est plutôt dans mon rapport à l’information où il y a un côté hyper anxiogène à voir autant d’informations en si peu de temps, notamment au niveau politique. Quand il se passe quelque chose de grave ou quelque chose d’un peu dramatique, je le vois apparaître 50 fois sur les réseaux sociaux en une journée.

S : Et il se passe au moins une chose dramatique dans le monde par jour.

Le fait d’être peu sur les réseaux sociaux ne me donne pas l’impression que ça me handicape dans mes relations sociales, que je ne peux pas faire des choses à l’extérieur, parce que j’en fais autant, voire plus que d’autres personnes. Par contre il y a effectivement des choses toutes bêtes qui sont d’ordre pratique. Par exemple, la dernière fois, pour accéder à un évènement il fallait payer la billetterie et ça passait par Instagram. Et là j’étais : « ah ! J’ai pas Instagram du coup. » Si tu te dis « qu’est-ce qu’on fait ce soir ? », ben tu regardes les pages des réseaux sociaux des endroits où tu as l’intention d’aller pour voir ce qui s’y passe, tu peux même voir les stories en temps réel de la soirée et tu sais si ça te donne envie ou pas. Il y a quand même un aspect pratico-pratique, mais c’est pas handicapant de ne pas en avoir, dans tout les cas tu pourras le voir sur le téléphone de quelqu’un d’autre.

 

Et l’image qu’on donne de soi ?

S : Je sais que cet aspect-là, c’est une source d’angoisse pour moi, parce que j’ai pas du tout envie d’entretenir une image de moi. Ça me pose problème de créer et d’entretenir une image parce que j’essaye d’en dire le moins possible et que je n’ai pas forcément les codes. Je ne sais pas ou je ne veux pas, il y a un mélange des deux, alors c’est pas représentatif ou c’est pas fait.

O : Je pense qu’avoir une image publique sur les réseaux sociaux c’est toujours se construire une image, de toute manière. Y a des personnes qui racontent vraiment, vraiment beaucoup leur vie personnelle sur les réseaux sociaux, d’ailleurs je trouve ça assez insupportable. Moi je poste des photos de moi, des textes aussi des fois, et je partage des informations quand ça me semble important ou nécessaire. C’est un peu comme une facette ou une vitrine, enfin je ne comprend pas les gens qui racontent trop leur vie personnelle, qui se victimisent sur les réseaux sociaux. Moi quand je pose quelque chose sur les réseaux sociaux j’ai envie de renvoyer quelque chose de positif, c’est comme une façade. Je suis quand même beaucoup de personnes des Beaux-Arts — comme c’est un réseau social d’images, Instagram par exemple est beaucoup utilisé par rapport à ça — parce que, que ce soit pour montrer le travail ou juste parce que de manière générale il y a une sensibilité aux images, on poste des images.

 

Qu’en est-il du fait que vos données personnelles sont utilisées ?

O : C’est pas une préoccupation qui me torture, quoi, clairement. Honnêtement, c’est pas quelque chose que j’approuve et je ne suis pas ravie, quand je parle par exemple de m’acheter une robe noire, que cinq minutes après j’ai des pubs’ sur des robes noires sur Instagram. J’en ai conscience. Après on a quand même la chance d’être encore relativement dans une démocratie, donc à priori nos informations sont utilisées à des fins commerciales surtout. Quoi que encore… De toute manière, que ce soit sur les réseaux sociaux ou même par téléphone, nos informations peuvent être récupérées, et moi je ne me protège pas dans mes échanges individuels avec les personnes. Par contre au niveau de ce que je poste de manière publique, là ouais, j’ai un vrai contrôle de ce que j’ai envie de montrer ou pas envie de montrer, c’est clair.

S : C’est un peu pareil, dans mes conversations privées, en termes de contenus, de messages, de photos, de vidéo, je vais mettre tout ce que je veux, mais effectivement par contre, par rapport à mon réseau large je ne mets quasiment rien sur moi. Finalement, les réseaux sociaux ont énormément d’informations sur moi, mais j’ai pas envie que tout le monde voit ce que je fais.

Recueilli par Sophie Duvauchelle

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