Retour sur une information du Canard enchaîné faisant état de tractations du sous-ministre de l’intérieur Laurent Nunez avec des « activistes locaux » avant le sommet du G7 à Biarritz.

Bizi, ANV-COP21 et Alternatiba tiennent à démentir catégoriquement l’information du Canard Enchaîné selon laquelle “En échange d’une annulation des sept rassemblements de désobéissance civile, les responsables des deux groupes d’activistes locaux ont eu l’autorisation officieuse de défiler le dimanche dans Bayonne, lors de la marche dite “des portraits” (à l’envers) ». Nous publions ci-dessous leur communiqué.

L’info du Canard Parue le 28/08/2019

1) La marche des portraits était organisée par Bizi, ANV-COP21 et Alternatiba.

Ni Alternatiba ni ANV-COP21 n’étaient membres des 2 plateformes organisatrices du Contre G7. Le mouvement basque Bizi était quant à lui membre de la plateforme basque G7EZ, mais ne s’était associé qu’à l’organisation du contre-sommet et de la manifestation du samedi 24 à Hendaye et à Irun.

Bizi n’a jamais été co-organisateur des 7 rassemblements prévus le dimanche à midi (dénommés rassemblements Arc-en-Ciel).

Du coup, ni Bizi, ni Alternatiba, ni ANV-COP21 n’ont participé aux réunions et aux discussions ayant conduit à l’annulation des 7 rassemblements, et nous ignorons d’ailleurs les raisons ayant conduit à cette annulation.

2) 6 jours avant la marche des portraits, le sous-préfet des Pyrénées-Atlantiques M. Hervé Jonathan a contacté Bizi pour savoir ce que nous comptions faire exactement le dimanche 25 août. Il voulait notamment savoir si nous comptions défiler avec les portraits présidentiels, ce qui pouvait causer une “dégradation de l’image présidentielle”. Nous avons refusé de lui donner quelque information que ce soit sur nos intentions, s’agissant d’une action de désobéissance civile. Nous lui avons demandé de prendre ses responsabilités et indiqué que tous-tes nos militant-e-s étaient prêts à se faire arrêter et à assumer les conséquences de leur participation à cette marche non autorisée. Nous n’avons absolument rien négocié, et évidemment pas l’annulation de rassemblements dont nous n’étions pas organisateurs.

3) Ne sachant pas quelle allait être l’attitude de l’Élysée et ses consignes aux forces de l’ordre, nous avons organisé notre marche des portraits en prenant pour hypothèse que le centre ancien serait complètement encerclé par la police, et que la police essaierait d’empêcher la marche à partir du moment où les portraits Macron réquisitionnés ces derniers mois seraient brandis (tête à l’envers). Nous avons fait rentrer 200 de nos militant-e-s dans des appartements et locaux du centre ancien le samedi en début d’après-midi pour déjouer le possible encerclement du quartier. Et tous-tes étaient prévenu.e.s du risque d’arrestation le lendemain, et en possession du numéro de deux avocat-e-s à faire désigner en garde-à-vue.

4) Les autorités ont finalement laissé faire la marche des portraits se retrouvant devant un dilemme où elles perdaient à tous les coups. Arrêter des centaines de militant-e-s climat non-violents, en possession de tableaux emballés dont la plupart étaient des leurres, reproductions de Van Gogh et de Gauguin ou des natures mortes quelconques, le tout devant 200 journalistes du monde entier, a dû paraître à leurs yeux un scénario plus coûteux politiquement et médiatiquement que de les laisser défiler dans une des zones les plus sécurisées de France et de Navarre en brandissant 14 portraits présidentiels officiels pourtant recherchés dans tout l’Hexagone.

5) De multiples versions complètement mensongères circulent au sujet de la position des mouvements climat non-violents dans les mobilisations anti-G7, apparemment alimentées tant par des tendances militantes hostiles à nos mouvements que par l’État lui-même. Bizi prendra le temps, à froid et dans la semaine à venir, d’exposer les faits, chronologies et positions des uns et des autres pour rétablir un certain nombre de vérités.

Photo DR Guénolé Le Gal

 

Voir aussi : G7. Arrestation de trois membres de la LDH, Les Médias français au service du prince, Les ONG boycottent le G7 à Biarritz,