Avec 34% de participation au premier tour et sept listes en lice, Avignon pourrait bien réélire son maire Cécile Helle qui, avec 34,47% des votants (6 482 voix), arrive en tête devant la  liste RN (21,54% ; 4 050 voix) et celle des écologistes (15,56% ; 2 925 voix). Dernier qualifié pour le second tour, Michel Bissière (LR) recueille, lui, 11,45% des voix, soit 2 153 voix.


 

Il faut, outre la très forte abstention de ce premier tour, avoir en tête les attendus. Si la liste emmenée par Cécile Helle, très fortement renouvelée avec des participants du PCF, de Génération.S, de la société civile, des proches du Medef, a mené une campagne active vantant son bilan et ses projets, elle avait face à elle la liste emmenée par un ex-adjoint EELV, rejointe par d’autres anciens élus rejetés de la majorité précédente dont un PCF, deux socialistes et quelques transfuges de l’opposition.

Ces derniers ont mené une campagne axée sur la défense de l’environnement et un certain nombre d’engagements dans ce sens dont la gratuité des transports publics. À gauche toujours, la liste Avignon Citoyenne et Populaire, emmenée par un trio (Farid Farissy, Elvira Cerezo et Laurent Di Pasquale) a défendu des positions basées sur plus de démocratie directe et de solidarité. Ils ne font aucun appel à voter pour le second tour. De ces trois listes, seules les deux premières ont franchi l’étape du premier tour.

À droite, le candidat désigné par En Marche, Frédéric Tacchino, avec 6% des voix au premier tour, appelle officiellement à voter pour la liste emmenée par la maire sortante.

La liste des Les animalistes, et celle de la candidate soutenue par l’UDI n’ont pas, elles non plus, donné de consignes de vote.

La sortante donnée gagnante

Un sondage IFOP publié par Vaucluse Matin donnerait la sortante en tête au second tour avec 29% des voix. Mais, basé sur un échantillon de 598 personnes, il ne tient pas compte des variations possibles alors que seuls un tiers des électeurs se sont déplacés pour le premier tour. Les 6 000 voix engrangées par Mme Helle et sa liste au premier tour, c’est le nombre de voix accumulées au deuxième tour en 2014 par le malheureux candidat de la droite, lors d’une triangulaire face au FN ; 65,5% des électeurs avaient alors participé au scrutin.

Grand Avignon : les forces en présence

L’autre inconnue réside dans la véritable gouvernance qui pèse pour 80% des décisions locales dans la communauté d’agglomération du Grand Avignon. Avignon a bien 30 élus sur les 59 que compte le conseil communautaire, mais il faut compter sur une partie des élus d’opposition. Avec Le Pontet (6 élus au Grand Avignon) repassé dès le premier tour au RN, Vedène (3 élus) qui a aussi réélu son maire Divers droite dès le premier tour. À Villeneuve-lès-Avignon (4 élus) comme aux Angles (2 élus) le candidat de droite est réélu, ainsi qu’à Rochefort-du-Gard (2 élus) ou à Pujaut, Saze (1 élu). À Sauveterre (1 élu), c’est un maire Divers gauche qui est élu et à Roquemaure (1 élu), c’est la candidate socialiste qui bat le maire Divers droite.

À Morières-lès-Avignon (2 élus au Grand Avignon) où le sortant Joël Granier, ex-PS rallié au parti gouvernemental, s’est retiré après avoir constaté que le RN et son ancienne adjointe qui emmenait une liste avec des communistes et des socialistes, étaient en tête. Le sortant avec 24,61% (728 voix) est devancé par Annick Dubois 29,45% (871 voix), alors que le candidat d’extrême droite arrivé en tête cumule, lui, 45,94% (1359 voix). Avec près de 48% de participants dès le premier tour, la réserve de voix est limitée. À Entraigues, le maire communiste sortant arrive en tête avec 48% de votants au premier tour mais avec 1 437 voix, soit plus de 1 000 de moins qu’en 2014. Il affronte deux candidats Divers droite et aurait de fortes chances d’être réélu au vu des 45% de votants.

À Caumont (1 élu), avec 57% de participation, les trois candidats en lice qui détiennent chacun un tiers des voix sont dans une situation moins évidente ; À Velleron (1 élu) la gauche gagne la ville mais ne dispose que d’un siège au conseil communautaire, comme à Saint-Saturnin-lès-Avignon ou Jonquerettes.

Intercommunalité : la préoccupation du pouvoir

Parmi les candidats avignonnais, JP Cervantes (EELV) et la maire sortante évoquaient lors de leur campagne l’intercommunalité. Mais pour mieux dire qu’il leur fallait en prendre le contrôle et orienter la politique au niveau de l’agglomération. Avec une campagne nettement menée en interne pour chaque commune et l’absence, de toutes manières, de stratégie pré-électorale concernant l’agglomération, le rapport de force risque d’être de nouveau supplanté par le consensus du moins-disant qui a dominé jusqu’ici les rapports entre l’agglomération, la ville, et les citoyens.

Christophe Coffinier

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Passionné depuis l’âge de 7 ans, de photo, prise de vue et tirage, c’est à la fin d’études de technicien agricole que j’entre en contact avec la presse, en devenant tireur noir et blanc à l’agence avignonnaise de la marseillaise. Lors d’un service national civil pour les foyers ruraux, au sein de l’association socio-culturelle des élèves, c’est avec deux d’entre eux que nous fondons un journal du lycée qui durera 3 ans et presque 20 numéros. Aprés 20 ans à la Marseillaise comme journaliste local, et toujours passionné de photo, notamment de procédés anciens, j’ai rejoint après notre licenciement, le groupe fondateur de l’association et suis un des rédacteurs d’Altermidi, toujours vu d’Avignon et alentours.