Une contribution d’Alain Barlatier, ancien responsable syndical à la FSU 13, figure militante de Marseille qui a décidé de tenir ses « chroniques du confinement ordinaire ».

 


La pandémie du Covid-19 est une crise sanitaire économique et sociale globale d’un niveau exceptionnel. Peu d’événements historiques peuvent lui être comparés, du moins à l’échelle des dernières décennies. Cette tragédie, dès maintenant, est une épreuve pour toute l’humanité. Ce que la pandémie met aussi à l’épreuve, c’est la capacité de nos sociétés à faire face à un problème global qui touche à la vie sociale la plus élémentaire. Ce que nous vivons aujourd’hui laisse entrevoir ce qui attend l’humanité dans quelques décennies si la structure économique et politique du monde ne change pas très rapidement et très radicalement. Ce monde capitaliste fait la démonstration de son incapacité à répondre aux besoins élémentaires de chacun d’entre nous. Cette démocratie est encore plus évidente en situation de crise.


 

La crise comme un révélateur

La gestion de la pandémie par le gouvernement est catastrophique. Nous payons, au prix fort, les conséquences du démantèlement du service public de la santé et en particulier des hôpitaux publics dont les personnels, depuis les chefs de service jusqu’à ceux situés au bas de l’échelle hiérarchique sont en lutte depuis un an. Nous payons aussi les conséquences des restructurations dans un pays où il n’est plus possible de fabriquer des masques de protection en quantité suffisante. Au point de dépendre du bon vouloir de la Chine qui vient de nous en offrir un million d’exemplaires. Dans ce domaine, Cuba fait mieux que la France. Cela signifie que les personnels en situation de risques (notamment les personnels soignants, les agents au contact du public, les employés de supermarché) n’ont pas les moyens élémentaires de se protéger. Ils sont sujet à contamination et par ricochet peuvent aussi contaminer d’autres personnes.

Ce pays, cinquième puissance mondiale, ne peut pas fournir les tests de dépistage en nombre alors que l’OMS en préconise la généralisation. La conséquence est que ceux-ci seront de fait réservés à une infime partie de la population et que la propagation du virus n’en sera que plus rapide. 

Il sera toujours possible de rétorquer que cette politique n’ a pas attendu Emmanuel Macron pour être mise en place. Certes, mais celui-ci en a amplifié les effets depuis son élection.Cerise sur le gâteau : les révélations de l’ancienne ministre de la santé qui a quitté son poste en pleine tempête épidémique pour aller se présenter aux élections municipales à Paris. Elle avoue aujourd’hui qu’elle avait informé de la gravité de la situation dès le mois de janvier, qu’elle avait alerté l’Elysée et Matignon à ce sujet. Cela n’ a pas empêché Madame Buzyn d’abandonner le navire, le Présidente et le Premier ministre de cacher la vérité aux Français. Ils n’ont rien prévu, rien anticipé et viennent maintenant nous faire la leçon ! Encore heureux que les Français aient un sens aigu du civisme et que notre pays bénéficie d’une motivation extraordinaire des soignants.

 

Alain Barlatier


L’intertitre est de la rédaction


 

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