vendredi 3 mai 2024
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Solidarité et colère citoyenne à Millau

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Le Millau Lab, qui vient d’ouvrir, tourne à plein régime pour subvenir aux urgences l’hôpital. Avec l’aide d’un réseau d’une quarantaine de couturières bénévoles  et  la blanchisserie interhospitalière de Millau il fabrique les surblouses et les visières qui manquaient cruellement aux personnels de santé. Entre trente à quarante surblouses et 150 à 200 visière peuvent être produites quotidiennement.  » A cet endroit comme dans les locaux du Créa-MJC où l’on fabrique également des visières la priorité est à l’action.

Cela n’empêche nullement de s’exprimer sur le fond comme l’a fait Philippe Jimenez, responsable du Fab Lab à Millau dans ces propos recueillis par le Midi Libre.

« Ce n’est absolument pas normal que ce soit des particuliers, des associations et des bénévoles qui viennent au secours des services de santé. On paye des années de restriction budgétaire sur les services publics. Ils sont mis à mal depuis longtemps et là, avec ce virus, je suis certain qu’on aurait pu éviter pas mal de déconvenues. Nos voisins allemands n’ont pas eu ce problème de manque et, désolé de le dire, mais il n’y a pas eu autant de morts. Le système de santé français n’a pas à pâlir de ses compétences visà-vis des Allemands, donc c’est bien un manque de moyens qui est orchestré par les différents gouvernements. J’entends des mea-culpa mais, faire le chèque c’est bien, relocaliser des entreprises, c’est mieux. C’est le jour où on a besoin qu’on se rend compte de nos manques. Il faut en tirer de vraies leçons et il faut choyer les services publics. »

Il poursuit : « Les services de santé, débordés, sans moyen, pas ou peu aidés, c’est affligeant. Quand j’ai amené, ce mardi matin, les 240 visières à la directrice des services, elle m’a dit que je remplissais presque tous leurs besoins. OK, c’est génial, mais je n’ai produit que ça, alors que, eux, ils n’arrivent pas à les avoir et c’est totalement inadmissible. Ce n’est rien, ce n’est que du plastique et je suis très fâché de voir qu’on en est arrivé jusque-là. Heureusement qu’une partie de la population s’est mobilisée et continue de le faire, néanmoins, on aurait jamais dû connaître cette crise. Ici, on fait comme à la guerre, mais nous ne sommes pas guerre. Nous sommes dans un pays riche qui a fait des choix et, ses choix, c’est la population qui les paye aujourd’hui. »