Une trentaine d’étudiants ont perturbé une table ronde d’une journée du climat organisée par l’école de commerce pour protester contre l’invitation de représentants d’entreprises pétrolières.


 

Un groupe d’étudiants se revendiquant d’un « comité anti-greenwashing d’HEC » a perturbé mardi le début d’une « journée du climat » organisée par le célèbre campus parisien, à laquelle étaient invités des représentants des entreprises pétro-gazières Shell et TotalEnergies pour dénoncer leurs activités « climaticides », selon une vidéo diffusée sur YouTube. Aux cris de « Et, un et deux et trois degrés, pour Patrick Pouyanné », le PDG de TotalEnergies, le groupe a investi la tribune d’un amphithéâtre où se tenait une table-ronde de ce « Climate day » organisé par la grande école HEC Paris sur son campus de Jouy-en-Josas (Yvelines), sur le thème de la transition énergétique. Carole Le Gall, vice-présidente durabilité et climat de TotalEnergies, figurait parmi les orateurs de cette table ronde.

 

« Les entreprises climaticides ne sont plus les bienvenues à HEC Paris »

 

Dans une vidéo de 7 minutes, le groupe distribue tour à tour les mauvais points à Shell, TotalEnergies, la banque Société Générale — accusée de contribuer au financement de projets fossiles —, et HEC Paris, dans une parodie de festival de cinéma.

 

 

« Nous, étudiants d’HEC, avons manifesté avec joie et conviction notre désaccord face à leur présence en organisant le premier festival du greenwashing de Jouy-en-Josas », a expliqué le « comité anti-greenwashing d’HEC » dans son communiqué, assurant que « les entreprises climaticides ne sont plus les bienvenues à HEC Paris ». « Les plus grands scientifiques de notre pays l’ont affirmé : tout nouveau projet fossile compromettrait irrémédiablement nos chances de rester sous les 1,5°C » de réchauffement planétaire, soulignent les étudiants dans leur communiqué.

Le groupe a notamment déployé une banderole avec le message « Stop Eacop », du nom du méga-projet pétrolier controversé que développe TotalEnergies en Ouganda et en Tanzanie. « Une trentaine » de ces étudiants a participé à l’action, a indiqué à l’AFP l’un d’eux, Augustin de la Brosse. « Nous expliquer comment sauver la planète en invitant Shell, TotalEnergies et la Société générale, il faut dire qu’il fallait oser », a notamment lancé l’étudiant en M2 devant un auditoire de plusieurs dizaines de personnes.

Les géants du secteur pétro-gazier sont sous une pression croissante de certains actionnaires et des associations environnementales afin qu’ils stoppent tout nouveau projet d’hydrocarbures, polluants et néfastes pour le climat. À l’image de Shell mardi, TotalEnergies s’apprête à vivre à son tour une assemblée générale annuelle mouvementée vendredi, visée par des appels de plusieurs ONG à bloquer l’événement réunissant les actionnaires du groupe énergéticien français. La consommation de pétrole, charbon et gaz est la principale cause du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines.

Avec AFP