Le témoignage de Timothée a été recueilli dans le numéro #3 d’altermidi mag de février/avril 2022. Nous le republions ici en appui de l’enquête que nous ouvrons sur le site : Jeunes et politique


Timothée, 24 ans, étudiant en histoire de l’art à Toulouse.

 

Timothée, 24 ans, étudiant en histoire de l’art à Toulouse.

J’ai voté aux dernières présidentielles et aux municipales mais pas pour les européennes ni les cantonales et les régionales. Il y a un engouement général autour des élections présidentielles qui me poussent à voter alors que pour les autres échéances électorales, nous sommes moins informés. Du coup, soit je n’y pense pas, soit je n’ai pas le temps. Au fond de moi, je ne suis pas convaincu par notre système politique. Il fonctionne mais je n’ai pas le sentiment d’avoir un impact. J’ai l’impression d’être sollicité une fois tous les cinq ans et qu’après les politiques sont en roue libre. Ils font avancer les points qui les intéressent.

 

 

« On règle les problèmes au coup par coup sans s’attaquer aux grands enjeux globaux. Je suis très touché par l’écologie tout en ayant peu d’espoir que la France change les choses dans ce domaine. »

Je m’intéresse à la politique mais je me trouve confronté à deux difficultés. La première, c’est le sentiment d’avoir des lacunes sur les hommes et l’histoire politique des dernières décennies. Dans les discussions, on fait souvent référence à des événements que je n’ai pas vécu. En France, nous avons par ailleurs beaucoup de responsables politiques d’un certain âge, ce qui accentue le décalage. La seconde, c’est que j’ai du mal à voir les choses changer.

Je suis sensibilisé par l’écologie. Sur ce sujet il faudrait que la France trouve la faculté de se mettre en accord avec le reste du monde, qu’elle soutienne dans cet objectif les pays en développement, mais chaque pays aborde cette question en fonction de ses propres intérêts nationaux.

« Il y a aussi toutes les personnes qui se retrouvent à la rue, dont beaucoup de jeunes, nous devrions apporter des solutions à la précarité grandissante dans notre pays. »

Concernant les orientations politiques en direction des jeunes, je pense qu’il faudrait revoir notre modèle éducatif. Travailler huit heures par jour et disposer de deux heures de sport par semaine, ce n’est pas normal. Beaucoup de jeunes rencontrent des problèmes d’attention en cours liés à leurs besoins de se dépenser physiquement. À la recherche d’un équilibre corps et esprit, certains optent très tôt pour des métiers physiques ou qui s’exercent en plein air, alors que dans d’autres conditions, ils auraient fait un autre choix de vie professionnelle.

Parmi les mesures à prendre en faveur des jeunes, le renforcement du dispositif d’orientation m’apparaît prioritaire. Nous devrions disposer d’un meilleur suivi des conseillers d’orientation au Lycée. Il faudrait multiplier les possibilités de découvrir des métiers. Il est également décisif d’intégrer le plus tôt possible dans les programmes une initiation à la politique, à l’administration, aux droits… tout ce qui peut être utile aux jeunes pour qu’ils puissent s’intégrer dans la société. Il me paraît crucial d’accueillir dans les facs des personnalités dans différents domaines qui viennent parler aux jeunes des défis à relever et des combats à mener. Concernant l’enseignement supérieur, je serais pour élargir le choix des options offert aux étudiants afin qu’il puissent expérimenter et choisir les secteurs et les disciplines où ils souhaitent s’investir. Avoir plus d’options qui nous ouvrent des horizons et moins de stress, c’est s’orienter vers une société moins violente et plus respectueuse de l’environnement, y compris de notre hygiène personnelle. Cinq semaines de vacances par an, c’est insuffisant pour s’épanouir.

Je suis pour la réduction du temps de travail. Cela permettrait de réduire le chômage, de collecter plus d’impôt, et d’avoir de meilleures conditions de vie.

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