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Macron estime que le système actuel d’études supérieures est « révolu »

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<span style='color:#f9b233;'>Education:</span></br> Macron estime que le système actuel d’études supérieures est  « révolu »
Université de Nantes: faculté de lettres et sciences humaines sur le campus du Tertre, étudiants, 05/2008.

Le chef de l’État estime que le système actuel d’études supérieures est « révolu » et que les universités doivent s’ancrer dans une dimension plus « professionnalisante ».


 

Dans le cadre du congrès de la Conférence des présidents d’universités1, Emmanuel Macron a souhaité, jeudi 13 janvier, une réforme « systémique » des universités qu’il veut plus « professionnalisantes », tout en jugeant intenable un système d’études supérieures « sans aucun prix » pour les étudiants mais avec un taux d’échec massif. « Je le reconnais sans ambages, nous avons commencé à colmater les brèches, mais nous devons redoubler d’effort pour que, à l’horizon de dix ans, notre université soit plus forte », a-t-il déclaré en clôturant en visioconférence le Congrès de la Conférence des présidents d’universités.

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Le chef de l’État a d’abord remis en cause le double système grandes écoles-universités. « Nous avons trop longtemps accepté un modèle à plusieurs vitesses, où les grandes écoles et organismes de recherche étaient supposés s’occuper de la formation des élites et l’université de la démocratisation de l’enseignement supérieur et la gestion des masses. Ce système est révolu », a-t-il lancé. « Demain ce seront nos universités qui doivent être les piliers de l’excellence ».

 

« Garantir l’orientation des jeunes vers l’emploi »

 

Emmanuel Macron a aussi dénoncé l’« intolérable gâchis » de l’échec en première année, où « seuls 50% des étudiants se présentent aux examens » malgré l’injection de nouveaux moyens et la création de 84 000 places. Selon lui, il ne s’agit donc pas d’une question de moyens. « On ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants, où un tiers des étudiants sont considérés comme boursiers et où pourtant nous avons tant de précarité étudiante, et une difficulté à financer un modèle beaucoup plus financé par l’argent public que partout dans le monde », a-t-il argué.

« Je dis les choses avec la clarté et la franchise que vous me connaissez » car « si nous ne réglons pas ces problèmes structurels, nous nous mentirions à nous-mêmes », a-t-il poursuivi. Et d’enchaîner : « Nous avons besoin d’une transformation systémique de nos universités. » Celles-ci doivent, selon lui, avoir d’avantage d’autonomie, mais l’État devra passer avec elles « de véritables contrats d’objectifs et de moyens ». Notamment « les universités ne doivent plus seulement garantir l’accueil des étudiants dans une formation, mais garantir l’orientation des jeunes vers l’emploi ».

« L’université doit devenir plus efficacement professionnalisante », a encore souhaité le chef de l’État : « La logique de l’offre doit prendre le pas sur la logique de la demande », ou encore, « l’orientation doit évoluer pour mieux correspondre aux besoins de la nation ». « Quand on ouvre des filières sans perspective derrière, nous conduisons un investissement à perte », a-t-il dit, après avoir rappelé les nouveaux moyens — 25 milliards d’euros sur 5 ans — de la loi de programmation de la recherche, « un rattrapage » à ses yeux. Manuel Tunon de Lara, président de la Conférence des présidents d’universités, rebaptisée France Universités, a lui réclamé une plus grande autonomie des établissements, mais aussi un financement de l’enseignement supérieur « à la hauteur de nos ambitions ».

Avec AFP

Notes:

  1. La Conférence des présidents d’université rassemble, depuis sa création par décret le 24 février 1971, les dirigeants exécutifs des universités, grandes écoles et établissements d’enseignement supérieur et de recherche publics afin de porter la voix et les valeurs des universités dans le débat public.