Jeudi, après des heures de recherche, l’équipe à bord de l’Ocean Viking, le navire de SOS Méditerranée a assisté aux conséquences dévastatrices du naufrage d’une embarcation pneumatique avec environ 130 personnes à bord. Le témoignage se mêle à l’indignation.
Au cours des 48 heures précédant ce drame, trois embarcations en détresse nous ont été signalées. Elles se trouvaient toutes à 10 heures au moins de notre position.
Dans une course contre la montre, sans coordination effective des États, nous sommes partis à leur recherche par une mer très agitée, avec des vagues atteignant 6 mètres. Les recherches de la troisième embarcation ont été menées de nuit, en coopération avec trois navires marchands présents sur la zone. L’épave a finalement été repérée par un avion de Frontex1. À notre arrivée sur la scène, au moins dix corps flottaient à proximité de l’embarcation chavirée.
Nous avons sillonné la zone mais aucun survivant n’a été trouvé. Nous avons le cœur brisé et pensons aux vies qui ont été perdues et aux familles qui ne sauront jamais ce qui est arrivé à leurs proches.
Ce nouveau drame est le résultat de l’inaction délibérée des États qui abdiquent leur responsabilité sur les opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée, laissant les acteurs privés et la société civile combler le vide mortel qu’ils laissent derrière eux.
Notre indignation est immense et vient gonfler notre détermination à poursuivre notre mission.
Ce week-end, l’Ocean Viking continuera de patrouiller en Méditerranée centrale pour sauver des vies et témoigner sans relâche de la tragédie qui se déroule sous nos yeux, aux portes de l’Europe. Avec vous [les donateurs et les soutiens, Ndlr], nous continuerons.
(Photo SOS Méditerranée)