En ces temps de crise globale du capitalisme post-industriel il s’agit de garder les yeux bien ouverts, tant sur la répression intolérable dont sont victimes les peuples voisins et les minorités que sur la mutation progressive de notre société en proie à une surenchère sécuritaire et technologique. Les situations de crise sont toujours propices aux atteintes à la liberté individuelle.

Si vous considérez que le projet du gouvernement, dit «StopCovid», de traçage numérique par nos smartphones,  menace les libertés publiques, nous vous invitons à adresser le courrier ci-joint au(x) parlementaire(s) de votre choix.
 
Modèle de lettre

Lieu et Date

Madame la Députée,

Monsieur le Député,

Madame la Sénatrice,

Monsieur le Sénateur,

Les 28 et 29 avril prochains, le gouvernement appelle l’Assemblée Nationale et le Sénat à un débat avec vote, relatif à l’éventualité de mettre en place au niveau national un système de traçage des citoyens, dit « StopCovid », dans l’objectif de lutter contre la pandémie du Covid-19. Je souhaite vous faire part de mon opposition ferme et résolue à l’instauration d’un tel système de surveillance des citoyens et vous alerter sur l’extrême gravité que présenterait sa mise en vigueur, au regard de nos libertés fondamentales.

Au-delà même des questions relatives à l’efficacité d’un tel système, qui ne pourrait être assurée qu’à la condition que celui-ci soit gravement intrusif et attentatoire à nos vies privées, aucune des prétendues garanties, dont il nous est affirmé que ce système serait entouré, ne saurait suffire à susciter mon approbation. A l’évidence, ces garanties sont illusoires, tant ces systèmes pourront très aisément, à compter de leur mise en place, être progressivement rendus plus intrusifs, quand ils ne seront pas détournés de leur objectif initial, comme le sont régulièrement les fichiers d’ores et déjà existants.

De tels systèmes contribueraient en outre immanquablement à instaurer un état d’esprit de défiance entre concitoyens, quand l’heure est au contraire à la solidarité la plus forte, avec des risques de dérives dont on voit d’ores et déjà d’exécrables exemples avec les délations qui fleurissent.

Plus grave encore, il suffit d’examiner les exemples de mise en place de tels systèmes sur le plan international pour constater qu’ils peuvent très aisément évoluer vers des dispositifs de contrôle annihilant purement et simplement toutes les formes de libertés.

Or, contrairement à l’un des éléments de langage d’ores et déjà relayés s’agissant des projets de « traçage », nous savons parfaitement que de tels systèmes ne seront en aucun cas temporaires mais, une fois adoptés, s’inscriront de manière définitive dans le paysage de la « surveillance à la française ». L’exemple récent de la loi d’urgence antiterroriste, dont, dès son abrogation, les dispositions ont été très largement intégrées au droit commun, suffit d’éclairer quiconque prétendrait accorder foi à cet argument.

Voici quelques-unes des raisons qui me conduisent à m’opposer sans la moindre ambiguïté à une telle perspective, qui contribuerait grandement et de manière irréversible à éloigner la France des règles de vie en commun que nous nous sommes données dans le cadre démocratique.

Je vous prie de croire, Madame la Députée, Monsieur le Député, Madame la Sénatrice, Monsieur le Sénateur, à l’assurance de ma considération respectueuse.