Gard. Cévennes :
L’Espérou célèbre les 30 ans de la fête de la transhumance

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Depuis des siècles, c’est une nécessité pour les bergers de monter vers les estives, accompagner leurs brebis paître dans les verts pâturages. Dans les Cévennes, l’Espérou est le vrai carrefour de passages des troupeaux. Provenant des basses plaines et vallées, dix mille bêtes environ transhument chaque été, depuis la mi-juin, vers les hauts plateaux sur le massif de l’Aigoual. Les troupeaux de brebis empruntent, de manière traditionnelle, les drailles, ce qui a permis d’inscrire, depuis 2011, la transhumance au patrimoine mondial de l’Unesco.

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Chaque année, à la mi-juin, les brebis traversent le village, parées de pompons et de colliers à l’occasion de la transhumance. Au début des années 1990, l’espace de L’Espérou a été choisi par les éleveurs des communes de Valleraugue et Dourbies pour célébrer ce moment qui marque l’entrée dans la saison estivale.

À l’occasion des 30 ans de la Fête de la transhumance qui se tiendra ce week-end, les acteurs et les habitants de la vallée entendent marquer l’événement. Si les fêtes de transhumance sont d’abord replacées dans le cadre des territoires pastoraux dans lesquels elles régulent l’accès des troupeaux, leur enjeu rayonnent aujourd’hui bien plus largement.

« La fête de la transhumance permet de promouvoir l’élevage et de sensibiliser les populations au rôle de l’agriculture dans l’aménagement du territoire et le maintien de la biodiversité. L’activité pastorale, nécessaire au maintien des espaces ouverts, se trouve confrontée au changement climatique qui génère de nombreuses inquiétudes. Cette fête joue un rôle important de soutien et de reconnaissance envers les éleveurs. Elle permet aussi d’impulser une dynamique économique autour des productions locales », souligne Gilles Berthézène, Président de la Communauté de communes Causses Aigoual Cévennes.

La Présidente de la Chambre d’agriculture du Gard, Magali Saumade, voit dans cette 30^e édition « une fête qui montre l’importance de l’élevage et du pastoralisme pour l’aménagement et l’économie de nos territoires ruraux. De la mer à la montagne, l’élevage est omniprésent. Nous avons la chance dans le Gard d’avoir un élevage extensif qui embellit nos paysages, contribue à la biodiversité et offre des produits de qualité aux consommateurs ».

 

On peut construire autour du mot transhumance une image stéréotypée ou comprendre le pastoralisme dans son seul sens technique, celui d’un mode d’élevage extensif fondé sur l’exploitation de la végétation naturelle, mais ces pratiques désignent avant tout les qualités et les vertus attribuées aux activités et aux acteurs pastoraux.

« Les Cévennes ont été façonnées par l’Homme et les éleveurs y participent. L’agropastoralisme doit continuer », rappelle Joël Gauthier, maire de la commune de Val d’Aigoual, lui-même éleveur. « La transhumance est une tradition ancestrale en Cévennes. La fête de la transhumance fait découvrir les vraies richesses non délocalisables de notre territoire. Elle rassemble éleveurs, agriculteurs, populations locales et permet d’échanger avec ces forces vives sur leur mode de vie simple et rude. » Un propos plein d’authenticité qui désigne à la fois le caractère cévenol et l’essence de ce qui est pastoral, c’est-à-dire l’ensemble de ses valeurs et de ses caractéristiques, incarné par les acteurs pastoraux.

Depuis un siècle, la société a considérablement évolué et le pastoralisme s’est beaucoup transformé tout en préservant des continuités avec son histoire. C’est en substance le sens que donnent les acteurs pastoraux à cet anniversaire qui concerne tout autant les questions récréatives, environnementales, culturelles et l’hospitalité à l’égard des visiteurs attendus.

 

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