Nous sommes le lundi 6 avril, et, une fois n’est pas coutume, je mets une petite image humoristique sur Pronote.

Sur cette image, on peut voir deux policiers effectuer le contrôle d’une voiture.

La légende :

– Bonjour, contrôle.

– C’était pas noté sur pronote MDR.

– Sortez du véhicule.

Mon objectif du jour : faire décrocher à mes élèves une expression du visage caractérisée par un relèvement des coins de la bouche, exprimant la bonne humeur et l’amusement. En un mot : un sourire ! Et si ce n’est pas un sourire franc, je me contenterais même d’un petit rictus, un léger relèvement des coins de la bouche, une petite moue.

Quelques instants plus tard, je reçois mon premier message sur Pronote de la part d’un élève qui me répond « hé madame, vous vous êtes faites arrêtée par la police ? ». Ce petit message m’amuse et me réconforte, ouf mes élèves sont toujours là, ils réagissent à mes boutades (plus ou moins réussies).

Forte de mon (petit) succès matinal, je continue sur ma lancée.

Je m’attelle cette semaine au sens propre et au sens figuré, essayant autant que faire se peut de ne pas noyer mes petits chenapans sous une montagne lexicale. Et comme tout montagnard qui se respecte, le piolet est de mise. Pour ma part, il s’intitule Googleforms. Ce piolet (de choix !) permet de préserver ce qu’il nous reste d’interactivité via des questionnaires et des sondages en ligne. Et, ma foi, c’est exactement ce dont j’ai besoin à l’heure qu’il est !

Des expressions imagées du quotidien ? Ou encore inexplorées ? Qu’à cela ne tienne ! J’ai Googlepiolet à mes côtés.

Le florilège est beau, fourni. Je suis heureuse de savoir que mes élèves découvrent quelques belles expressions de notre langue française telles qu’avoir des oursins dans les poches, prendre ses jambes à son cou ou encore passer du coq à l’âne

Sur le sentier du savoir, je me retrouve à explorer à leurs côtés, curieuse et téméraire. Et au cours de notre périple idiomatique, nous nous livrons à toutes sortes d’activités improbables : nous peignons la girafe, nous faisons l’âne pour avoir du son, et j’en passe.

Comme toujours, les perles reviennent aux petits actes manqués, ceux qu’on aime tant : se regarder dans le nombril (et puis pourquoi pas d’abord ? Si on se le regarde, on peut bien regarder dedans ?), tu pouces le bouchon un peu trop loin (Maurice, c’est bien toi ?) et mon préféré : on se fond la poire

Je n’ai pas pu m’empêcher de souligner la belle mise en situation d’un(e) élève qui a écrit :

Moi : c’est pas moi qui l’ai fait !

Ma mère : Et c’est qui alors ? Le pape ?

J’espère ainsi qu’au cours de leurs études, le sens figuré soit toujours relié à ce joli florilège, parfois cacophonique, souvent cocasse. En tout cas, il n’en fallait pas davantage pour me persuader du caractère profondément pédagogique et aussi fédérateur du rire. En ces temps de disette relationnelle, il nous rappelle peut-être que nous pouvons encore rire à l’unisson…. Et nous fondre allègrement la poire !

Romane Berlin

 


Voir : Journal d’une prof confinée Épisode 1 : Pronotavirus, Rubrique Education


 

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