Condamné pour féminicide à 30 ans de prison par la cour d’assise des Pyrénées-orientales le 25 octobre 2017, Ramon Cortès va être remis en liberté faute de « délai raisonnable » concernant la tenue de son procès en appel. Dans cette affaire sordide, le système judiciaire aura failli à deux reprises. 

Ramon Cortes devait être jugé en appel devant la cour d’appel de Montpellier du 20 au 24 avril, soit deux ans et demi après sa condamnation en première instance prononcée le 24 octobre 2017. Les effectifs toujours insuffisants, la crise des stocks et des délais de jugement aboutissent à des situations insensées qui  résultent d’un sous-dimensionnement structurel des effectifs de magistrats et fonctionnaires de la cour d’appel de Montpellier.

« La famille de Rosine Roig est stupéfaite et abattue, » explique maître Raymond Escalé, avocat de la partie civile. « Je suis catastrophé en tant que citoyen, avocat et doyen de l’ordre des avocats des Pyrénées-orientales. C’est la loi et les juges sont là pour faire respecter la loi mais encore faut-il qu’ils aient les moyens pour la faire respecter dans un sens comme dans l’autre. C’est un constat dramatique, effrayant, catastrophique. Ce résultat n’est que la résultante d’un manque de moyen humain et matériel de notre justice en France. » Et de poursuivre: « il n’est pas normal que la famille de la victime attendent deux ans et demi pour qu’enfin elle puisse faire le deuil. »

 Lors du procès à Perpignan, l’avocat général s’était excusé pendant ces réquisitions: « ce ne doit pas être une mort vaine. » Rosine Roig avait écrit au parquet, avait signalé les violences dont elle était victime… des signalements sans effet. Ramon Cortes est donc libéré sous contrôle judiciaire. il devra se présenter deux fois par jour dans une gendarmerie désignée par la Cour d’appel en attendant son second procès.

Dans cette affaire sordide, le système judiciaire aura failli à deux reprises. Il n’a pas agit en terme de prévention et n’a pas été en mesure de juger le justiciable dans les temps. Ce qui comme le souligne l’avocat de Ramon Cortes : « renvoie nos gouvernants à leurs responsabilités face au manque de moyens de la justice » Voir aussi  l’article de France 3 Occitanie