Il s’appelle Paul François, est agriculteur charentais dans le sud-ouest, converti au bio et père de deux enfants. Il a utilisé les produits chimiques de Monsanto sur sa ferme pendant des années. Aujourd’hui, il souffre de graves troubles neurologiques (maux de tête, pertes de connaissance, hospitalisations…) qui l’obligent de façon régulière à stopper ses activités professionnelles et personnelles et l’empêchent de vivre normalement. Pendant plus de 12 ans, il a lutté devant la justice, pour obtenir gain de cause contre la puissance des avocats de Monsanto devenu Bayer. Il y a une semaine, le tribunal a statué en sa faveur et a condamné Monsanto, mais malgré cette troisième condamnation de l’entreprise,le combat n’est pas terminé.Bayer-Monsanto peut encore faire appel de cette décision.

Selon Paul François : « Pour les patrons de Bayer, les milliers de personnes empoisonnées comme lui ne sont que des chiffres dans des feuilles de calcul ». Le 26 avril 2019, Bayer réunira ses actionnaires à l’occasion d’une de ses plus importantes réunion de l’année.Paul François a donc lancé une pétition en ligne* pour pouvoir se rendre à cette instance et y exposer l’impact de l’utilisation des pesticides sur la santé des professionnels aux journalistes, aux actionnaires et aux dirigeants de Bayer. Cette réunion est la seule de l’année à laquelle les principaux patrons, responsables de tous les pesticides toxiques et du lobbying de Bayer et de Monsanto, sont obligés de s’asseoir pour écouter et répondre aux questions de leurs victimes. En 2011, quelques agriculteurs avaient cofondé une association appelée « emphyto-Victimes » pour aider les professionnels rendus malades par les pesticides.

*https://actions.sumofus.org/a/faites-un-don-pour-envoyer-paul-francois-a-l-assemblee-des-actionnaires-de-bayer

H.B
Journaliste de terrain, formée en linguiste, j'ai également étudié l'analyse du travail et l'économie sociale et solidaire. J'ai collaboré à différentes rédactions, recherches universitaires et travaillé dans divers domaines dont l'enseignement FLE. Ces multiples chemins ailleurs et ici, me donnent le goût de l'observation et me font aimer le monde, le langage des fleurs et ces mots d'André Chedid : «Cet apprentissage, cette humanité à laquelle on croit toujours».