Source. Alternative Economique 22/06/2018

On ne parlait pas alors de travailleurs pauvres, mais de paupérisme. Dans la France du XIXe siècle, la révolution industrielle pousse les pauvres des campagnes, surtout des ouvriers agricoles, à aller travailler dans les nouvelles fabriques. Mais cela ne suffit pas : les paysans exploitants – fermiers ou propriétaires – et les travailleurs qualifiés des métiers traditionnels ne rejoignent pas les usines. Celles-ci doivent donc recourir aux ruraux étrangers : aux frontaliers belges ou italiens, puis, plus tard, à d’autres nationalités européennes, avant de faire appel à la main-d’oeuvre venue des colonies.

Peu de protection sociale

Une classe ouvrière industrielle, composée pour un tiers de femmes et d’enfants, se forme progressivement, travaillant jusqu’à 15 heures par jour, particulièrement mal payée, déracinée, entassée dans des logements insalubres. Le phénomène s’accélère à partir des années 1880 et la situation matérielle s’améliore peu à peu. Des protections sociales concernant les accidents du travail, les retraites et une législation portant sur le congé hebdomadaire ou la durée du travail se mettent lentement en place entre les années 1880 et 1914. Mais ces travailleurs sont, au mieux, embauchés sous contrat de louage, selon l’article 1710 du code civil, sans aucune garantie de durabilité.

Gérard Vindt

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