jeudi 25 avril 2024
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Maroc procès Raissouni. Un appel à la désobéissance

Le procès prévu à Rabat de Hajar Raissouni, journaliste marocaine poursuivie pour « avortement illégal » et « relations sexuelles hors mariage » , a été reporté au 30 septembre par le tribunal de première instance. L’affaire suscite une vague de colère et d’indignation, soulevant des débats sur les libertés individuelles au Maroc et sur les poursuites judiciaires visant les voix critiques.

La journaliste Hajar Raissouni devait comparaitre lundi 23 septembre devant la justice pour “avortement illégal” et “relations sexuelles hors mariage”, des délits passibles d’emprisonnement dans le Code pénal marocain. Cette affaire relance le débat sur les libertés individuelles et la liberté de la presse dans le royaume chérifien.

Journaliste du quotidien arabophone Akhbar Al-Yaoum, Hajar Raissouni risque jusqu’à deux ans de prison en vertu du code pénal marocain, qui sanctionne les relations sexuelles hors mariage et l’avortement quand la vie de la mère n’est pas en danger. Devant le juge, elle a nié tout avortement, assurant avoir été traitée pour une hémorragie interne, ce que son gynécologue, arrêté et jugé en même temps qu’elle, a confirmé lundi devant le tribunal.

Interpellée fin août à l’entrée d’un cabinet médical de Rabat, la journaliste dit avoir été arrêtée par « douze policiers », puis « contrainte à faire un examen médical, sans son accord », dans un hôpital. « L’examen a duré 20 minutes, sans anesthésie », a dit la jeune femme. Quatre équipes de policiers se sont ensuite relayées pour l’interroger sur ses proches, sur son journal, sur ses écrits et sur un éventuel avortement, selon son récit.

Les avocats de la défense ont assimilé l’expertise imposée à la journaliste à de la « torture », pointant les « manquements de la police judiciaire ». Les policiers ont « pris la liberté d’ordonner des examens médicaux sans passer par le procureur, dans le but de fabriquer des preuves coûte que coûte », selon eux.

La journaliste avait été arrêtée en même temps que son fiancé. Comme eux, le gynécologue de 68 ans qui l’a traitée, un anesthésiste de 82 ans et une secrétaire ont été placés en détention et sont jugés avec eux. Les demandes de remise en liberté de tous les prévenus et l’annulation des procès verbaux litigieux n’ont pas été retenues par le juge.

“À l’initiative des écrivaines Leila Slimani et Sonia Terrab, plus de 490 personnes signent un manifeste pour dénoncer les ‘lois liberticides’ du Code pénal et engager ‘un débat national sur les libertés individuelles’, trois semaines après l’arrestation de la journaliste Hajar Raissouni pour ‘avortement’ et ‘relations sexuelles hors mariage’”, relate TelQuel. L’hebdomadaire marocain publie le texte du manifeste rassemblant des femmes sous la signature “Femmes HORSLALOI” et des hommes avec l’intitulé “En solidarité”.

Un texte dont le ton est donné dès la première phrase : Nous, citoyennes et citoyens marocains, déclarons que nous sommes hors-la-loi. Nous violons des lois injustes, obsolètes, qui n’ont plus lieu d’être.” Et qui se termine par un appel : “Toutes et tous hors la loi,  jusqu’à ce que la loi change.”

Avec AFP et Le Courrier International

Voir aussi : Rubrique Méditerranée, rubrique Société Droits des femmes,

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