Grève des dépôts pétroliers : faut-il craindre une pénurie de carburant ? La grève pour les salaires initiée mardi dernier dans plusieurs sites pétroliers du groupe TotalEnergies se poursuivait lundi, marquée par une mobilisation inégale par certains endroits, a-t-on appris auprès de la CGT.


 

Impossible, ce lundi de faire le plein à la station TotalEnergies de Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône). La situation est à peine plus favorable à Marseille, sur le Boulevard Plombière ou au relais des Mille à Aix-en-Provence. Dans ces deux stations, une seule pompe est fonctionnelle, celle qui délivre de l’éthanol. D’autres sont tout simplement fermées.

La grève continuait lundi à la raffinerie de Normandie, près du Havre, représentant 22 % des capacités de raffinage sur le territoire, et qui est « à l’arrêt » selon la CGT. « Malgré le mouvement social (…) il n’y a pas de manque de carburants car TotalEnergies a constitué des stocks et procède actuellement à des imports réguliers », a déclaré un porte-parole de TotalEnergies à l’AFP, indiquant qu’elle est la seule des trois raffineries du groupe « en grève ».

Mais selon un point de situation communiqué lundi matin par la CGT, la grève touchait également la raffinerie de Feyzin (Rhône) où « aucune goutte de produits pétroliers ne sort, mettant à mal l’alimentation des stations services déjà très perturbée », d’après Pedro Afonso, élu CGT à Feyzin.

Le mouvement touche également la plateforme de stockage et de “bio-raffinerie” de TotalEnergies à La Mède (Bouches-du-Rhône), où « plus aucun produit n’entre ni ne sort », assure Fabien Cros, secrétaire CGT du CSE à TotalEnergies, à La Mède. Le mouvement a, en revanche, été suspendu depuis ce week-end à la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) et à la bio-raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne). Si la CGT n’y voit « pas un signe d’essouflement » de la mobilisation, elle admet « un manque de coordination » selon les sites.

La CGT réclame notamment un « rattrapage salarial » à hauteur de 10 % pour l’année 2022, pour compenser l’inflation. De son côté, la direction rappelle avoir octroyé une augmentation moyenne de 3,5 % en début d’année et renvoie à l’ouverture de négociations, initialement prévues en janvier 2023, et avancée à mi-novembre dans le contexte actuel d’inflation.

Par ailleurs, la grève se poursuivait sur les sites des deux raffineries d’Esso-Exxon Mobil de Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Maritime) et de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), selon la CGT.

Avec AFP

Photo : Une station Total fermée lundi à Marseille. Photo FTV