Si on ne s’intéresse qu’au résultat figurant sur le papier, l’alliance du président Macron reste la première force politique du pays mais perd sa majorité absolue à l’Assemblée. L’alliance de gauche Nupes, dirigée par Mélenchon, arrive en seconde position. Le RN, parti d’extrême droite de Marine Le Pen occupe la troisième place. Les éditorialistes s’interrogent sur les répercussions de ce scrutin pour l’avenir de la France et de l’Europe. Quand à l’ambiance dans le pays, elle est calamiteuse, la majorité des Français n’ont pas daigné aller voter dimanche et Marine Le Pen a retrouvé le sourire.


 

Après les législatives, Macron renvoie la balle aux oppositions

Dans une allocution mercredi 22 juin, sa première expression depuis les élections législatives qui l’ont privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale, le chef de l’État s’est dit décidé à appliquer son programme. Loin de reconnaître une défaite, il estime que c’était à ses opposants de dire « jusqu’où ils sont prêts à aller » pour y prendre part.

Gauthier Vaillant Source La Croix

 

Emmanuel Macron renvoie aux oppositions la responsabilité de sortir de l’impasse politique

Avec seulement une majorité relative à l’Assemblée, le chef de l’État a appelé, mercredi, à la « responsabilité » de « toutes les forces politiques » pour « collectivement apprendre à gouverner et légiférer différemment ». Mais sans modifier son projet présidentiel.
Emmanuel Macron a posé pour quelques jours le singe sur l’épaule de ses opposants, avant de s’envoler pour une semaine de sommets internationaux. Le chef de l’État s’est invité à la télévision, mercredi 22 juin, pour prononcer une allocution afin d’essayer de sortir de l’impasse dans laquelle le conduit la courte majorité relative dont il dispose à l’Assemblée nationale. Ce « fait nouveau » dans l’histoire de la Ve République implique, selon lui, de « collectivement apprendre à gouverner et légiférer différemment », à base de « compromis » et de « dialogue ».

Olivier Faye et Ivanne Trippenbach Source Le Monde

 

De vrais débats ou un retour au cinéma habituel ?

Dans El País, la journaliste et auteure Lilia Hassaine s’attend à une période riche en imprévus : « Le Palais de l’Élysée ne sera plus l’épicentre du pouvoir. … Macron pourrait être tenté de dissoudre l’Assemblée nationale dans un ou deux ans. … Depuis des années, celle-ci constitue une sorte d’antichambre du pouvoir. … Elle sera désormais au cœur de l’activité politique. Dans le meilleur des cas, les citoyennes et les citoyens participeront à de véritables débats politiques et feront part de leur intérêt. Dans le pire des cas, on assistera au cinéma habituel : un spectacle pitoyable, qui ne profite à aucun parti et ne fait que renforcer le niveau de l’abstention. Quoi qu’il en soit, la période politique qui s’annonce promet d’être palpitante et pleine d’imprévus. »

Source El País (Espagne)

 

Virage à droite en perspective

Le journal Turc Habertürk juge que LR, qui a obtenu 61 sièges, est le parti le plus susceptible de collaborer avec Macron : « LR collaborera avec Macron sur certaines questions, par exemple sur la question de l’âge de départ à la retraite, qui doit passer de 62 à 65 ans. Il pourrait cependant exiger un prix élevé en contrepartie de son soutien à l’Assemblée, notamment un changement de Premier ministre. Le soir des élections, des poids lourds du parti ont déclaré qu’ils n’aspiraient pas à une large coalition et souhaitaient rester dans l’opposition, mais qu’ils joueraient un rôle constructif dans le cadre des lois à voter. Le gouvernement Macron, centriste, se déportera inéluctablement vers la droite. »

Source Habertürk (Turquie)

 

Le porte-voix de l’UE se retrouve le bec cloué

Aargauer Zeitung craint qu’une instabilité en France puisse aussi impacter l’UE :

« Il y a à peine deux mois, les électeurs avaient reconduit confortablement Macron à la tête de l’État, mais pour nombre d’entre eux, il s’agissait surtout de contrer Le Pen, ce qui a joué en faveur de Macron. C’est maintenant qu’arrive le retour de manivelle : les électeurs l’ont élu président, mais avec un contrôle de près du Parlement ! C’est la séparation des pouvoirs à la française, où les résultats des législatives corrigent ceux des présidentielles. … L’instabilité, voire le blocage politique à Paris devrait avoir des répercussions sur l’UE. La France, nation européenne qui donnait le ton en Europe depuis le départ de Merkel, sera désormais trop préoccupée par sa politique intérieure pour pouvoir impulser la politique européenne. »

Source Aargauer Zeitung (Suisse)

 

Au second tour, plus de la moitié des électeurs (53,77 %) ne se sont pas rendus aux urnes.

 

 

 

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