L’entreprise sidérurgique de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, vient d’annoncer son intention de mettre progressivement à l’arrêt ses installations. Ces annonces ne vont pas sans l’expression de quelques interrogations de la part du syndicat CGT


ArcelorMittal qui doit une partie de son nom à Lakshmi Mittal, homme d’affaires anglo-indien, est le géant mondial de l’acier. Il possède un site à Fos-sur-Mer où l’industrie sidérurgique est implantée depuis les années 1970. L’entreprise, aujourd’hui encore plus gros employeur de la zone industrialo-portuaire de Fos, a porté plusieurs noms au fil des décennies : Ugine-Aciers, Sollac, Arcelor, etc.


 

 

Depuis le 23 mars, Arcelor avait réduit le nombre de salariés présents sur le site où un seul haut fourneau sur deux fonctionne, ainsi qu’un convertisseur. Il s’apprête à passer à une nouvelle étape avec l’annonce de l’arrêt des installations. « Notre première priorité est de protéger le personnel, a déclaré la direction, notre action se concentre sur toutes les personnes encore en activité sur le site où nous avons mis en place un ensemble de mesures de protection. C’est à la fois pour protéger le personnel et pour nous adapter au ralentissement économique. » En effet, 60 % des exportations s’effectuent vers l’Italie et l’Espagne, les deux pays européens les plus dramatiquement touchées par la pandémie de coronavirus.

« Notre industrie ne peut pas être mise à l’arrêt simplement. Nos installations, en particulier la cokerie et le deuxième haut fourneau, nécessitent des précautions et des procédures spécifiques pour pouvoir les redémarrer dans le futur », indique la direction. La mise en œuvre de ces opérations prendra donc quelques semaines, une période qui doit permettre de « procéder à un arrêt temporaire du haut fourneau dans les meilleures conditions ». 

Ces annonces ne vont pas sans l’expression de quelques interrogations de la part du syndicat CGT : « Ce qui nous inquiète, c’est qu’ils nous disent qu’il y en a encore pour six à dix semaines de travail, le temps d’honorer les dernières commandes et qu’ensuite ce sera l’arrêt total, souligne Sandy Poletto, les salariés vont être exposés au plus fort de l’épidémie pour produire de l’acier qui n’est pas essentiel à la vie de la Nation et lorsque l’épidémie sera derrière nous, on sera en arrêt total. Ce qui signifie de longs mois d’arrêt ou de chômage pour les salariés. C’est une façon de faire payer les conséquences de la crise par l’État, et donc les contribuables. » Le syndicat CGT du site s’interroge aussi sur les conditions du redémarrage, la direction n’ ayant pas avancé de date : « La direction annonce un arrêt total de la phase à chaud, c’est au-delà de ce que demandait la CGT qui conseillait une marche au minimum technique. » Autant dire que la crainte d’une restructuration du site commence à se faire jour.

M.G.

 

SOURCEMaritima Info
JF-Arnichand Aka Morgan
"Journaliste durant 25 ans dans la Presse Quotidienne Régionale et sociologue de formation. Se pose tous les matins la question "Où va-t-on ?". S'intéresse particulièrement aux questions sociales, culturelles, au travail et à l'éducation. A part ça, amateur de musiques, de cinéma, de football (personne n'est parfait)...et toujours émerveillé par la lumière méditerranéenne"