La possibilité d’une préemption par la ville du 7 rue Pasteur – lieu appartenant au diocèse d’Avignon et ouvert par les bénévoles de Rosmerta pour pallier aux défaillances de l’État et du département – s’est évanouie en une séance du conseil municipal.


Si ce n’est pas la seule option retenue par l’assemblée générale des bénévoles et des habitants (il s’agissait aussi de résister à une évacuation, et de trouver un montage financier afin d’acquérir les locaux, en vente), c’était la seule qui impliquait les politiques, et à fortiori les élus de gauche d’Avignon.


Les organisations politiques, impliquées au sein du collectif exilé-es (PCF, LFI, Génération.S, EELV, NPA, PS…) ont rappelé leur solidarité avec l’association, C’est l’élu vert Olivier Gros qui a posé la question orale relative à la préemption du bâtiment par la ville lors du conseil municipal du 26 juin. La réponse du maire, qui renvoie aux services de l’État n’a pas été satisfaisante. Les élus communistes ont rappelé, par communiqué de presse, la volonté d’une solution concertée, avec les services de l’État et le diocèse, proposant que la ville participe à la trouver.

Volonté politique

Pour illustrer la volonté politique, et ce qui est faisable, les militants de Rosmerta se sont rendus nombreux devant l’Hôtel de ville lors du conseil municipal du 26 juin dernier. Pour rappeler notamment que la ville de Paris venait d’ouvrir elle même une « Maison des réfugiés », pour permettre l’insertion des exilés dés leur arrivée », financée pour son fonctionnement; ou encore que le maire (LR) de Perpignan, avait relogé 40 exilés dans les logements vacants de sa commune suite à l’expulsion du squat ou ils étaient logés; ou encore la création d’un centre d’accueil de jour à St Denis; ou d’un village humanitaire de 400 lits à Ivry sur Seine, comprenant une école de quatre classes et un pôle santé… On le voit, des initiatives prises par des villes existent, et avaient pour les militants au soir du conseil municipal valeur d’exemple, face à un maire d’Avignon rappelant s’en tenir à la loi, c’est à dire à l’intervention des services de l’État…

Défaillances et actions

C’est pourtant la défaillance des services de l’état et de ceux du département qui a provoqué l’action des militants, qui ont ainsi décidé d’occuper un lieu inoccupé. Avec désormais plus d’un millier d’adhérents, l’association représente désormais une force, même si, au vu du maintien de la plainte du diocèse, force risque de rester à la loi. Le lundi 8 juillet, avait lieu une nouvelle audience au tribunal d’Avignon, audience qui aurait pu s’achever sur une décision d’expulsion. Une décision à laquelle, même préparés, militants et hébergés auraient eu du mal à s’opposer. Le juge leur a finalement laissé le répit de l’été, en renvoyant l’audience au 2 septembre. Reste maintenant à passer l’été, et notamment la période festivalière, lors de laquelle militants comme personnes hébergées seront sollicitées. Cela a commencé le 4 juillet avec l’inauguration du théâtre de la Rotonde, animé par les cheminots CGT, lors de laquelle la parole a été donnée à Rosmerta et ses habitants.

La suite, c’est le 14 Juillet à 14h aux Ateliers de la Pensée dans le cadre du week-end pour une République de l’Hospitalité; le 18 Juillet à 18h30 au festival Contre courant sur la Barthelasse, pour une table ronde intitulée :  »La conquête de l’espace: de l’apport culturel des migrants »; et encore le 20 Juillet de 16h30 à 18h00 au village du Off pour une table ronde sur l’Engagement citoyen dans l’accueil des exilés. Deux résidents de Rosmerta participent également au feuilleton donné tous les midi à la médiathèque Ceccano.
Soutiens de taille, Emmanuelle Béart et Stanislas Nordey, sont venus sur le site début juillet, pour savoir de quelle manière, en intervenant auprès du maire, ou du préfet, ils pouvaient concrétiser leur soutien. Toni Gatlif a suivi quelques jours après, et Benoit Hamon a rencontré le préfet. A priori, pas d’expulsion cette été, et peut être des bonnes surprises? à suivre.

Christophe Coffinier

 


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Passionné depuis l’âge de 7 ans, de photo, prise de vue et tirage, c’est à la fin d’études de technicien agricole que j’entre en contact avec la presse, en devenant tireur noir et blanc à l’agence avignonnaise de la marseillaise. Lors d’un service national civil pour les foyers ruraux, au sein de l’association socio-culturelle des élèves, c’est avec deux d’entre eux que nous fondons un journal du lycée qui durera 3 ans et presque 20 numéros. Aprés 20 ans à la Marseillaise comme journaliste local, et toujours passionné de photo, notamment de procédés anciens, j’ai rejoint après notre licenciement, le groupe fondateur de l’association et suis un des rédacteurs d’Altermidi, toujours vu d’Avignon et alentours.