Après un report du scrutin, initialement prévu en mai, en raison de la pandémie de Covid-19, la Pologne vit les derniers instants de la campagne avant l’élection présidentielle de dimanche. Un scrutin dont l’enjeu semble l’emporter sur la peur du nouveau coronavirus.


 

Le premier tour de l’élection présidentielle se tiendra dimanche dans un contexte difficile pour le président nationaliste sortant, Andrzej Duda, candidat à sa réélection.

« Nous prévoyons de dépenser au moins 100 milliards de zlotys (22 milliards d’euros) pour sauver l’économie polonaise et créer des emplois », a affirmé Andrzej Duda lors d’un ultime meeting.

En marge du rassemblement, une manifestation aux couleurs LGBT a été organisée, la rhétorique homophobe d’Andrzej Duda lui valant régulièrement ce type de protestations.

Dans la capitale polonaise, Varsovie, le drapeau arc-en-ciel est d’ailleurs devenu le symbole de l’opposition au président et à son parti conservateur, Droit et Justice (PiS).

Leurs espoirs reposent désormais sur Rafał Trzaskowski, le maire libéral de Varsovie.

Depuis qu’il est entré en lice, même les militants démocrates qui critiquaient la tenue du scrutin en pleine pandémie de Covid-19 voient une bonne raison d’aller voter.

« La moyenne d’âge parmi les militants démocrates est très élevée, donc ils prennent des risques, mais ils tiennent quand même à être observateurs lors du scrutin », explique Agnieska Stanska-Jedrych, de l’ONG Comité pour la défense de la démocratie. « Cela signifie que les gens savent à quel point cette élection est importante ».

Toutefois, quel que soit le prochain occupant du palais présidentiel, le Parlement restera aux mains des nationalistes. Mais le président est doté d’un pouvoir de véto, ce qui peut radicalement changer la donne.

 

Photo DR Jaroslaw Kaczynski, le leader du parti au pouvoir Droit et Justice (Pis).