L’annonce d’une co-organisation du promoteur Arkolia et du garant de la Commission nationale du débat public pour un point presse ce mardi 16 avril a soulevé la colère sur le Larzac. L’association « Terres du Larzac, terres de biodiversité, terres de paysans »  organise donc le même jour une rencontre avec les journalistes, suivie d’un buffet paysan. Nous publions avec son accord la lettre du président de l’association Terres du Larzac, terres de biodiversité, Bernard Ricau, envoyée à Bruno Védrine de la CNDP.

Bonsoir Monsieur Védrine,

je viens d’apprendre qu’une conférence de presse était organisée, conjointement, même si pour la forme cela se fera en deux temps successifs, par les promoteurs du projet Arkolia-Solarzac pour développer leur vision de l’installation de cette industrie énergétique, et par vous-même pour l’information sur le déroulement de la Concertation préalable, le mardi 16 avril à partir de 10h30 sur le site de Calmels.

J’ai été profondément choqué par cette procédure qui revient de fait à cautionner un projet qui se heurte totalement aux valeurs patrimoniales exceptionnelles de cette région comme le souligne la motion du conseil scientifique du Bien Patrimoine Mondial de l’UNESCO, Causses et Cévennes, document publié lors d’une session spéciale de cette instance sur la thématique des installations photovoltaïques.

Vous avez argué, auprès des diverses personnes opposées au projet Arkolia qui vous ont contacté ces dernières heures pour protester contre cette collusion, de la nécessité pour vous de profiter de la venue des journalistes attirés par la conférence de presse de la société Arkolia.

Cet argument d’opportunité entache pour l’avenir la sérénité du débat public que vous prétendez organiser par la tenue d’une Concertation Préalable sur le projet Arkolia-Solarzac.

Voir la CNDP bénéficier des moyens publicitaires et d’accueil d’un industriel déjà pointé pour ses documents mensongers dans cette affaire est clairement une compromission et sera entendue comme telle.

Qu’il soit bien clair que, pour les opposants à cette nouvelle folie énergétique qui, sous prétexte d’écologie, mais en réalité pour des intérêts purement financiers, menace une région agricole et naturelle déjà par le passé en danger mais aujourd’hui encore préservée, il ne s’agit pas d’un débat serein entre des intérêts différents qui pourraient peut-être parvenir à un compromis.<

Il s’agit simplement d’obliger les plus hautes autorités de l’état Français à respecter les engagements internationaux que cet état a pris, après une longue et difficile négociation avec l’UNESCO, de respecter le caractère si particulier de cette région des Causses et Cévennes.

La population du Larzac et des régions avoisinantes, en total accord avec la majorité des élus locaux, qui ont eux aussi pris position contre ce projet, considère que ce projet privé, mais qui se targue de bénéficier de soutiens publics, est totalement illégal vis à vis des lois françaises et européennes, sur le plan de la préservation des terres agricoles et de la biodiversité ainsi que du caractère paysager et des intérêts économiques liés au tourisme.

Donc quelle que soit la tenue des débats que vous allez devoir animer ce sont les jugements des tribunaux et la mobilisation citoyenne qui bloqueront toute réalisation de parcs photovoltaïques au sol de type industriel sur le Larzac.

En tant que président de l’association « Terres du Larzac, terres de biodiversité » je tiens à manifester notre désaccord avec la façon dont cette Concertation Préalable débute et à renouveler notre opposition déterminée au projet Arkolia-Solarzac, que celui-ci concerne 400 ou 200 ha de terres détruites, avec ou sans méthanation.

Recevez Monsieur Védrine l’assurance de mes sentiments respectueux,

Bernard Ricau

Voir aussi : Alerte sur le Larzac Héraultais