lundi 29 avril 2024
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Plus de 20 000 marocains bloqués en Europe

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Début avril, plusieurs Marocains travaillant à l’étranger (MRE) ou en mission temporaire, se rassemblaient devant l’ambassade de Paris.


Respectant les gestes barrières, passeports à l’appui, ils réclament depuis deux mois de pouvoir rentrer chez eux. Le 11 mai, une manifestation devant plusieurs consulats du monde – France, Allemagne, Turquie, Algérie, Espagne, etc. – avait lieu parallèlement à la circulation d’une pétition qui a reçu plus de 25 000 soutiens, en quelques jours.

 

Dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, ces derniers lui demandent d’intervenir d’urgence pour mettre fin à leur situation précaire. « Nous arrivons aujourd’hui à l’épuisement de nos ressources financières et notre santé mentale se dégrade », déplorent les marocains bloqués dans diverses villes d’Europe et d’Amérique : « Nous ne sommes plus en mesure de continuer à vivre dignement dans un pays qui n’est pas le nôtre. A cela s’ajoute la souffrance d’être séparés de nos femmes, de nos maris et de nos enfants en bas âge ».

Parallèlement, le gouvernement marocain consentait le 15 mai, à débloquer la dramatique situation d’environ 600 ressortissants bloqués à Melilla, enclave sous administration espagnole. – Celle-ci fait mention de plus de 1400 marocains toujours en attente de rapatriement entre Ceuta et Melilla-.

Cette décision a eu lieu cependant au prix d’une vie, celui d’une jeune femme de 34 ans, congédiée par des employeurs contre qui elle avait d’ailleurs porté plainte une dizaine de jours auparavant. Jetée à la rue, la jeune femme avait été arrêtée par une patrouille de la Garde Civile et placée dans un campement improvisé par la police espagnole de la Plaza de Toros. Elle a été retrouvée morte dans une douche du campement, la veille du rapatriement prévu par les autorités marocaines.

Chaotiques, les conditions de vies de ce campement ont été dénoncées par plusieurs associations. Les réseaux sociaux ont également relayé plusieurs vidéos attestant d’abris indignes et de files interminables qui ont parqué les futurs rapatriés sans distanciation sanitaire, le tout accentué par un traitement agressif de la Garde civile.

Vendredi 15 mai, le ministère des affaires étrangères au Maroc soulignait que le pays dispose des tests nécessaires et veille à la mise en place d’un dispositif de suivi médical pour pouvoir accueillir 200 sur les 600 marocains de Melilla.

H.B.

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H.B
H.B
Journaliste de terrain, formée en linguiste, j'ai également étudié l'analyse du travail et l'économie sociale et solidaire. J'ai collaboré à différentes rédactions, recherches universitaires et travaillé dans divers domaines dont l'enseignement FLE. Ces multiples chemins ailleurs et ici, me donnent le goût de l'observation et me font aimer le monde, le langage des fleurs et ces mots d'André Chedid : «Cet apprentissage, cette humanité à laquelle on croit toujours».