En ce début d’année, Nicolas Bouchaud et ses complices de création Éric Didry et Véronique Timsit s’installent aux Théâtre des 13 vents. Nicolas Bouchaud, grand explorateur de l’art de l’acteur, prend en charge l’un des derniers romans de Thomas Bernhard, Maîtres anciens, spectacle qu’il vient de présenter à nouveau au Festival d’Automne à Paris.

 

Maîtres anciens (comédie) de Thomas Bernhard

projet de et avec Nicolas Bouchaud
mise en scène d’Éric Didry
 
mercredi 10 et vendredi 12 janvier à 20h
jeudi 11 janvier à 19h
au Théâtre des 13 vents

 

« D’où vient qu’on soit fasciné ? Du simple fait que, même si on n’avait jamais entendu parlé de Beethoven, du Greco, de Stifter, de Heidegger, tous maitres en leur art, que [Bernhard] assassine et critique et juge et interroge, on serait captivé, tant il fait preuve d’une liberté féroce, une féroce envie de comprendre, d’aimer et de rire. Intempestive sa pensée bifurque, zigzague, s’étonne d’elle-même, s’étonne de sa propre mauvaise foi »,  commente Jean-Luc Porquet, dans Le canard enchaîné.

 

L’Association des spectateurs propose un double rendez-vous avec Nicolas Bouchaud.
Pour se demander comment l’art de l’acteur crée un imprévisible en train de se faire, comment entre personne et personnage, « je » et « jeu », Nicolas Bouchaud se fait passeur de passeurs ou encore spectateur de nous, les spectateurs.
Avec ses deux voix amies en fond de toile ou fond d’écran, celles de Thomas Bernhard et de Serge Daney, peut-être l’acteur nous révélera-t-il comment « sauver le moment ».
Samedi 13 janvier
12h-14h : Rencontre brunch avec Nicolas Bouchaud au Gazette Café (6, rue Levat à Montpellier).
15h30 : Projection du film « À bout de souffle », de Jean-Luc Godard,
présentée par Nicolas Bouchaud au cinéma Diagonal (5, rue de Verdun à Montpellier).

 

 

La loi du marcheur. (Entretien avec Serge Daney)
adaptation de Nicolas Bouchaud, Éric Didry et Véronique Timsit
mardi 16  à 20h, mercredi 18 à 20h et jeudi 18 janvier à 19h.

Serge Daney se définissait comme un fils du cinéma, un « ciné-fils », un enfant de cet art qui l’avait recueilli, lui avait promis un monde et permis d’aiguiser son regard sur les signes et les mouvements de son époque. En retour, il était devenu « passeur » de cinéma, dédiant sa vie à parcourir le monde pour montrer des films et parler des nuits entières. En 1992, quelques semaines avant sa mort, il avait accordé un long entretien filmé à Régis Debray pour la télévision.

Seul devant (et parfois derrière) un unique écran de projection, Bouchaud épouse les mouvements de cette pensée alerte, ses hésitations, ses brusques interruptions, ses bonds. D’un développement théorique à un souvenir d’enfance, d’un rêve de western à une certaine éthique du regard, il se glisse dans les images d’un film ou questionne soudain le public. Comme Daney, il partage. Il se fait le passeur du passeur, le spectateur des spectateurs.

 

Qui Vive ! 

Samedi 20 janvier de 16h à 1h

Ce Qui Vive ! est conçu avec l’équipe de Nicolas Bouchaud et Éric Didry (une projection, une rencontre, un spectacle). Il débute par le séminaire d’Olivier Neveux sur le thème « Qu’est-ce que regarder un spectacle ? »

Le grand invité sera le philosophe Jaques Rancière.

Dans son dernier livre Les aventures de l’art (éditions du Seuil), Jacques Rancière écrit : « En effet, esthétique ne signifie pas d’abord ce qui concerne l’art ou la beauté. Cela signifie : ce qui concerne l’expérience sensible, la capacité de construire ou d’éprouver telle ou telle forme de cette expérience en liant des perceptions, en les associant à des affects, et en leur donnant une signification. La politique, en ce sens, a toujours été une affaire esthétique. Elle a toujours été la constitution d’une certaine sphère d’expérience ». Et il ajoute : « La politique, ce n’est pas l’exercice du pouvoir en général, c’est l’exercice du pouvoir lié à la capacité de percevoir et de formuler ce qui est commun à une communauté ».

 

Le Théâtre des treize vents est membre du Club partenaires altermidi