Kapital, un jeu de société qui illustre la lutte contre les inégalités dans la société, est victime de son succès. Imaginé par les sociologues Michel et Monique Pinçon-Charlot, il a été vendu à 10 000 exemplaires en moins de trois semaines, et il aujourd’hui épuisé.  

Conçu et réalisé par Etienne Lécroart, Kapital ! est un jeu de plateau où 2 à 6 joueurs s’affrontent pour tenter de cumuler le plus de capital financier, culturel, social et symbolique. Chaque étape du jeu (questions, gages, épreuves, bonnes ou mauvaises surprises) est commentée et éclairée par les Pinçon-Charlot.

Une façon ludique de comprendre les rapports de classe !

Le jeu a été conçu à l’image de la société. Imaginé par les sociologues Michel et Monique Pinçon-Charlot, dans Kapital, un « dominant » fortuné affronte des « dominés », qui représentent le reste de la société. Le but est d’arriver en premier au paradis fiscal. Victime de son succès, Kapital, a été vendu à 10 000 exemplaires en moins de trois semaines. 

 

Un vocabulaire bourdieusien 

Selon Monique Pinçon-Charlot, le succès de ce jeu peut s’expliquer par son réalisme. « Il faut arriver avec de l’argent, de la richesse sociale, culturelle et symbolique. Mais, comme dans la vraie vie, le dominant a toutes les chances de gagner », détaille-t-elle. 

À l’aide de théories sociologiques, les chercheurs souhaitent éveiller les consciences de manière ludique pour lutter contre une société capitaliste qu’ils estiment injuste. « La violence dans les rapports sociaux, de domination et d’exploitation, est devenue telle dans l’époque que nous traversons, que ce n’est plus une lutte des classes. C’est une guerre », affirme Monique Pinçon-Charlot.