mercredi 1 mai 2024
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Liberté de travail des journalistes : quand l’État change de nom, mais se trompe de ton

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Le Club de la presse communique

La liberté de travailler des journalistes vit des heures sombres. En fin de semaine dernière, en marge de la visite du ministre de la Justice dans l’Hérault, un incident a empêché trois journalistes de Midi Libre, la Gazette et d’une agence de presse d’interviewer, dans de bonnes conditions, le jeune Dylan qui venait acter son changement de nom à la mairie de Saint-Just, tout près de Lunel.

Alors que les médias, pourtant invités à couvrir l’événement, échangeaient avec le jeune homme dans l’attente de l’arrivée du Garde des Sceaux, une personne revendiquant le titre de directrice de cabinet adjointe de la préfecture a exigé de mettre fin à l’interview, estimant que le moment était mal choisi.

Pire : devant la protestation des journalistes, cette fonctionnaire d’État — qui, en fait, occupe le poste de directrice des sécurités — a menacé de faire intervenir les gendarmes s’ils ne s’exécutaient pas, et ce malgré la tentative de médiation d’un député de la République. Conséquence : otage malgré lui d’un scénario aussi inattendu que grotesque, le jeune Dylan a préféré différer l’interview afin d’éviter que la situation ne s’envenime.

De son côté, la préfecture de l’Hérault a dit « regretter l’incident », évoqué « les enjeux de sécurité et de protocole », plaidé la nécessité de « figer le périmètre avant l’arrivée des autorités », ce qui peut, selon elle, être « susceptible d’impacter le travail des journalistes », sans chercher à « contraindre la liberté de la presse ».

Face à ce regrettable épisode, le Club de la presse Occitanie tient à rappeler qu’un excès de zèle et/ou une trop grande fébrilité liés à un événement ne sauraient entraver la mission des journalistes. Les journalistes, professionnels des médias et personnels associés jouent un rôle clé en matière d’information de la population.

La liberté de la presse constitue une liberté fondamentale, au cœur de la Déclaration française des droits de l’homme et du citoyen de 1789, de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 et de la Convention des droits de l’homme de 1950.

Le 6 décembre 2021, le Schéma national du maintien de l’ordre signé par le directeur général de la police, rappelle qu’il est « impératif de protéger le droit d’informer ».

Plus récemment encore, le 21 juin 2022, le Conseil de l’Union européenne a émis des conclusions sans ambiguïté sur la protection et la sécurité des journalistes et autres professionnels des médias estimant qu’ils font face à de « multiples menaces et sont confrontés à des actes de stigmatisation, d’intimidation, de surveillance illégale et de violence prenant la forme de préjudice physiques et psychiques et psychologiques ».

Si les trois journalistes ne souffriront d’aucune séquelle, la liberté de la presse, elle, a été une nouvelle fois sévèrement malmenée.

Le Club de la Presse Occitanie

 

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