Des précisions pour une meilleure compréhension de ces chroniques journalières, notamment pour celles et ceux qui rejoignent leur lecture récemment ou de façon discontinue : le compte rendu précis et factuel des violences et violations du droit, commises par Israël, que compile Marsel quotidiennement dans un récit prennent leur source dans une observation documentée à la fois sur le terrain et à partir de différentes déclarations officielles ou médiatiques. Cet ensemble en constitue un document essentiel.

L’emploi très fréquent dans ces chroniques du mot « martyr » fait référence au fait « d’être assassiné par la guerre », c’est à dire mort. En ce moment, journellement il y a entre 150 et 200 morts par jour dans toute la bande de Gaza.

 


Mise à jour le 4 août 2024


 

C’est l’été mais notre solidarité ne doit pas faiblir !

Depuis le 7 octobre, la collecte organisée par l’UJFP et « Gaza Urgence Déplacé.e.s » a bénéficié d’une très grande confiance. Régulièrement, sur leur site et au travers des chroniques publiées quotidiennement, nous rendons compte de l’utilisation de cet argent : la distribution de repas, la construction de sanitaires, la fourniture de tentes, de vêtements, de panneaux solaires, d’eau, des ateliers de soutien psychologique, la re-scolarisation des enfants, la fourniture de médicaments, de lunettes et l’assainissement des camps dans la lutte contre les nuisibles.

Ce sont 3 campements qui regroupent des milliers de personnes : celui des paysans, celui du centre Ibn Sina et celui des pêcheurs. Nous répondons aux besoins de la société palestinienne, qu’Abu Amir, correspondant de l’UJFP à Gaza, nous transmet. Cette solidarité est à la fois humanitaire et politique. Tout doit être fait pour que la destruction en cours de la société palestinienne échoue.

L’UJFP, les Gazaoui.e.s et « Gaza Urgence Déplacé.e.s » remercient l’ensemble du mouvement de solidarité et appellent à amplifier le soutien afin que la solidarité continue cet été et se prolonge au-delà de cet été. Nous rappelons le lien de la cagnotte


 

 

Abu Amir, à minuit le 4/08/24, envoie un texte qui ne fait que confirmer les conditions désastreuses de l’hygiène dans les camps de déplacé.e.s et la nécessité d’une intervention sanitaire rapide pour éviter la propagation des maladies, voir des épidémies.

Une nouvelle épidémie de « gale » menace les camps de déplacé.e.s du centre de la bande de Gaza, une maladie cutanée très contagieuse qui s’est propagée en raison de l’accumulation des eaux usées entre les tentes et du peu d’hygiène personnelle dû au manque d’eau et de détergents.

Près de deux millions de personnes déplacées vivent dans des camps et des abris dans la bande de Gaza, dans des conditions de vie difficiles avec le risque de contracter des maladies et des épidémies.

Ce qui rend la situation sanitaire plus dangereuse c’est la grave pénurie de médicaments et de fournitures médicales qui entraîne des complications pour les patient.e.s et les blessé.e.s. Avec la pénurie d’eau et de détergents tels que le savon et les produits de toilette, la situation reste complexe, car les moyens d’hygiène personnelle manquent dans un état de surpopulation dans les sites de déplacement, ce qui provoque la propagation de maladies de peau, notamment la gale.

Depuis le début de l’été et la hausse des températures, de nombreuses maladies ont commencé à apparaître, comme la variole, la gale, les allergies et de nombreuses maladies de peau sous forme de boutons et même de brûlures sur le corps de milliers d’enfants dans les camps de déplacé.e.s.

Les eaux usées se répandent entre les tentes, pénètrent parfois dans les tentes et s’infiltrent dans les matelas des déplacé.e.s. La propagation d’insectes et de rongeurs qui pénètrent dans les tentes et se déplacent sur les visages a entraîné la propagation d’épidémies et de maladies qui sont récemment apparues fortement.

Ce nouveau danger menace environ deux millions de personnes déplacées dans la bande de Gaza, ce qui entraîne une augmentation des souffrances quotidiennes des enfants dans les camps.

La gale est une éruption cutanée qui démange et nécessite un traitement immédiat car elle est très contagieuse et peut entraîner une infection cutanée douloureuse, comme cela s’est produit récemment parmi les personnes déplacées.


 

Marsel envoie plusieurs informations articulées autour d’un appel qu’il nous lance.

Sous la photo d’un petit enfant dont le corps est abîmé, brûlé, Marsel écrit :

« L’occupation a confisqué leurs maisons et les a déplacés, a sculpté leurs corps avec une politique de famine, et les brûle maintenant avec une épidémie de peau, en raison de son refus d’introduire des onguents cutanés. Dans la croyance des seuls criminels et auteurs de génocide, l’onguent peut être perçu comme un missile menaçant leur entité occupante.

Bien que je travaille en silence et que je parle rarement, maintenant je suis obligé de lancer ce cri, et pour la première fois je crierai fort pour secouer vos consciences, ne laissez pas le sort de nos enfants être comme le sort des déplacés du roman « Hommes au soleil », ces personnes déplacées qui se sont réfugiées à l’intérieur du char et sont mortes étouffées parce qu’elles n’ont pas frappé aux parois du char.

Je frappe maintenant aux parois du réservoir de vos cœurs, et je lance cet appel pour aider à arrêter la brûlure de la peau de nos enfants, qui apparaît comme les cratères d’un volcan crachant sa lave sur toutes les peaux et tous les corps de nos petits enfants. »

Marsel envoie une série de photos du corps des enfants, brûlés couverts de maladies de peau.

« Tous les enfants ont été infectés par des maladies de la peau, et cela s’est révélé de manière significative lors de notre mise en œuvre d’une journée médicale gratuite pour les enfants.

Il convient de mentionner que l’environnement à l’intérieur des camps, en raison de la pollution de l’eau et de l’utilisation de salles de bains primitives, de la faiblesse actuelle constitutive des enfants avec la malnutrition, tout cela a grandement contribué à la propagation de cette maladie cutanée incendiaire.

Ce qui a rendu la situation plus catastrophique, c’est que l’occupation empêche l’entrée des pommades cutanées, pensant que la pommade est une bombe nucléaire. Après enquête et recherche avec des médecins, nous avons trouvé que nous pouvons faire une intervention urgente pour arrêter le saignement du corps de nos enfants (vos enfants) en injectant un antibiotique très efficace qui est une excellente alternative aux pommades cutanées et montre une amélioration chez l’enfant après la troisième dose, sachant que chaque enfant a besoin de 5 injections, mais je cherche toujours à trouver des pommades cutanées, car chaque pommade peut bénéficier à plus d’un enfant. »

photos de consultations dermatologiques pour les enfants



La suite de cette situation sanitaire extrêmement détériorée dans les camps : le problème de l’eau. Une partie de la distribution d’eau en partenariat avec la Tente de Solidarité, c’est leur réalité, leur besoin le plus simple. 2 photos

L’eau, les médicaments et un abri ; ils ont perdu le lieu et l’abri, ils sont devenus des numéros et maintenant ils perdent la valeur du temps parce que la réalité de notre époque est que chaque seconde signifie la chute de beaucoup de nos enfants et de notre peuple à cause de la guerre d’extermination depuis 303 jours.

Le 30 juillet 2024, en partenariat avec la Tente de Solidarité, 5 000 litres d’eau potable ont été fournis aux déplacé.e.s du camp d’Al-Ezza, au sud de Deir al-Balah. Il convient de noter que cet immense rassemblement de camps de personnes déplacées au sud de Deir al-Balah manque cruellement d’eau, ce qui nous a incité à communiquer d’urgence avec des amis pour fournir cette quantité d’eau, qui n’est qu’une goutte dans l’océan des besoins des déplacé.e.s en raison de la guerre d’occupation en cours dans la bande de Gaza.  photos distribution eau potable

Le 31 juillet a eu lieu un atelier de formation et de soutien psychologique en groupe pour les hommes sous la Tente de la Solidarité en partenariat avec l’Association Culture et Libre Pensée. L’atelier vise à réduire les pressions psychologiques, la colère et le désespoir chez les hommes et à leur fournir des compétences pour gérer correctement les membres de leur famille en temps de guerre et de crise.

Photos


 

Régulièrement, consciencieusement, dans la situation effroyable que vit la bande de Gaza, l’équipe d’Abu Amir envoie le compte rendu de leurs activités hebdomadaires :

Programme de soutien psychologique pour les femmes – Gaza 2024 – Troisième mois / Troisième semaine du 27/7/2024 au 31/7/2024 :
Nombre de participants : 48
Lieu de l’atelier : Deir al-Balah – Camp de Najm

Les séances de soutien psychologique visent à renforcer la confiance en soi des femmes et des filles et à leur permettre de s’exprimer, ce qui garantit un équilibre et une stabilité psychologique. Elles les aident à se remettre de mauvais événements et contribuent à améliorer leur capacité à revenir à la normale et à jouir d’une bonne santé psychologique.

Le soutien psychosocial peut être décrit comme le processus qui facilite la résilience des individus, des familles et des communautés. Il vise à aider les individus à se rétablir après avoir vécu une crise qui a perturbé leur vie et à améliorer leur capacité à revenir à la vie normale après avoir vécu des événements négatifs.

Des ateliers de soutien psychologique ont été mis en place pour soutenir les groupes marginalisés, en particulier les filles et les femmes, pour les aider à surmonter les défis et les difficultés auxquels ces groupes sont confrontés et qui entravent leur éducation psychologique et sociale, et à travailler à l’élimination de leurs effets négatifs.
Ils visent également à créer des activités récréatives de groupe, utiles avec les femmes et les filles déplacées qui vivent dans des conditions psychologiques difficiles et souffrent de nombreuses maladies et traumatismes psychologiques qui nécessitent des interventions rapides pour réduire la gravité de leur anxiété et de leur tension en plus d’améliorer leur humeur.
Ces ateliers sont essentiels pour comprendre et promouvoir la santé mentale des femmes, en écoutant leurs histoires en tenant compte des défis qui affectent leur vie, et en offrant un environnement sûr et stimulant qui leur permet d’exprimer librement leurs sentiments et leurs besoins.

Le programme de soutien psychologique pour les femmes entre dans la troisième semaine du troisième mois, au cours de laquelle 4 séances de soutien ont été mises en œuvre, avec la participation de 48 femmes.

Au début de la séance nous avons mené une activité interactive pour connaître le groupe cible, et nous leur avons expliqué ce qui se passerait dans cet atelier. Nous avons appris à nous connaître grâce à l’activité de la balle, où l’activiste du soutien psychologique lance la balle au hasard sur l’une des participantes qui mentionne son nom, ce qu’elle aime et ce qu’elle déteste, puis elle lance la balle sur une autre femme par contact visuel.

Les femmes ont raconté à quel point elles aimaient leur vie avant la guerre, comment leur vie en a été bouleversée, comment elles ont été obligées de faire des choses qu’elles n’avaient jamais faites auparavant, comme cuisiner sur le feu, marcher pour aller chercher de l’eau pour leur famille, utiliser des charrettes tirées par des animaux sous un soleil brûlant, vivre dans des tentes, rester au soleil pendant de longues périodes, porter les mêmes vêtements pendant de longues périodes sans les changer, sans se baigner tous les jours parce qu’il n’y avait pas assez d’eau ou de vêtements de rechange.

Une femme d’une quarantaine d’années dit qu’elle et ses enfants avaient l’habitude de prendre une douche tous les jours pendant la chaleur de l’été, parfois plus d’une fois par jour, mais maintenant ils sont tous obligés de rester parfois plus d’une semaine sans prendre de douche à cause du manque d’eau, ce qui a bien sûr entraîné l’apparition de maladies de peau chez elle et ses enfants, comme des allergies et des éruptions cutanées.

Nous avons ensuite parlé de la communication, de ses objectifs, de ses éléments, de ses types et de ses obstacles à travers certaines activités telles que “téléphone intermittent” et “sans parler” afin d’améliorer les compétences de communication visuelle et verbale.

Nous avons réussi à atteindre notre objectif grâce à cette activité, car nous avons établi un lien de confiance entre les animatrices du soutien psychologique et les participantes qui ont brisé la barrière de la rigidité et de la timidité. Cet environnement interactif a encouragé la communication et l’établissement de relations entre les femmes déplacées.

Nous sommes ensuite passées à la deuxième activité, qui vise à fournir un soutien psychosocial aux femmes pour les aider à faire face aux pressions psychologiques associées à la prise en charge des enfants dans des conditions de guerre : leur fournir des compétences et des méthodes efficaces pour prendre soin des enfants dans des conditions d’urgence et de conflit.

L’activité a été mise en œuvre en discutant et en expliquant comment gérer les enfants dans une situation de guerre et les méthodes correctes à suivre avec leurs enfants. Les femmes ont commencé à participer en mentionnant leurs expériences avec leurs enfants pendant la guerre et comment ces derniers souffrent de peur et de crises de panique en raison des bombardements et de la destruction, et comment les sentiments de tristesse et de perte dominent de nombreux enfants en raison de la perte de personnes qui leur sont chères comme leur père, leur mère ou leurs frères et sœurs.

Nous avons également abordé les problèmes psychologiques et les maladies les plus importantes dont souffraient les enfants à cause de la guerre, comme l’énurésie, l’introversion et la dépression. Nous sommes ensuite passés à une autre activité qui visait à encourager la participation des femmes aux activités sociales et culturelles au sein des communautés locales et des camps.

Lorsque toutes les femmes ont participé à une activité, elles ont renforcé leur sens des responsabilités et de l’indépendance en améliorant leurs connaissances et leurs compétences qui les aident à prendre les bonnes décisions pour elles-mêmes, à renforcer les liens sociaux et à établir des relations solides et solidaires à l’intérieur et à l’extérieur des camps.

Nous sommes ensuite passés à la sensibilisation à l’importance de comprendre les différentes situations auxquelles les femmes peuvent être confrontées dans leur vie quotidienne et sociétale, et à l’amélioration des compétences pour gérer efficacement différentes situations et renforcer la confiance en soi.
L’activité a été mise en œuvre par le biais des attitudes positives, où les participantes ont parlé de leurs situations positives et négatives, et l’activiste du soutien psychologique a promu les attitudes positives. Les femmes ont parlé de certaines des situations négatives qui leur sont arrivées, comme la perte de leur maison, de leurs proches et de leurs amis, et la perte de leurs enfants à l’école. Elles ont également parlé de certains des aspects positifs, qui se manifestent par le fait qu’elles ont survécu plus d’une fois à une mort certaine en raison de ciblages répétés et de bombardements aléatoires.

Des activités récréatives ont ensuite été mises en œuvre dans le but de créer une atmosphère divertissante afin d’améliorer l’humeur des femmes, de réduire leur anxiété, leur peur et leur tension, et de les encourager à continuer leur vie. Les participantes ont également parlé des problèmes les plus importants auxquels elles sont confrontées dans les camps de déplacé.e.s, qui se résument à la grande propagation des insectes et des moustiques — mauvaise hygiène, manque d’intimité et propagation des ordures à l’intérieur des camps — et aux maladies de peau qui sont répandues à l’intérieur des camps, en particulier parmi les enfants et les femmes.

 

Programmes éducatifs :

Depuis le début de la guerre le 7 octobre jusqu’à aujourd’hui, 90 % des établissements d’enseignement ont été détruits, y compris les écoles, les universités et les collèges, et les établissements d’enseignement restants qui n’ont pas été endommagés ont été transformés en abris pour les déplacé.e.s.

L’éducation n’était pas dans son meilleur état dans la période précédant la guerre en raison du siège et des guerres répétées imposées à la bande de Gaza. Les étudiant.e.s de la bande de Gaza ont été confronté.e.s à des défis majeurs en raison de la grave pénurie du nombre d’écoles disponibles qui ne peuvent pas accueillir leur grand nombre, ce qui a obligé ces écoles à fonctionner selon un système d’enseignement du matin et du soir pour les accueillir.

Plus de 600 000 élèves devaient commencer l’année scolaire en cours à Gaza, dont environ 60 000 lycéen.ne.s, en plus d’environ 87 000 étudiant.e.s universitaires et collégiaux.ales, qui sont tous.tes privé.e.s d’éducation depuis le 7 octobre 2024.

La destruction des établissements d’enseignement est un coup dur pour le processus éducatif et affecte grandement l’avenir des étudiant.e.s et de la société dans son ensemble. L’éducation est la base de la construction des sociétés avancées, et la destruction des infrastructures éducatives entrave le progrès et la croissance. Il faut déployer de grands efforts pour reconstruire ces installations et assurer la continuité de l’éducation pour tous.tes les étudiant.e.s. Les centres éducatifs de l’UJFP à Mawasi, Khan Younis et Deir al-Balah sont un excellent exemple des efforts continus visant à soutenir l’éducation et le développement global des étudiant.e.s. En proposant des programmes éducatifs, culturels, sportifs et récréatifs, ces centres cherchent à les intégrer et à les motiver à participer activement.

En outre, ils visent à les qualifier sur le plan éducatif et social et à contrôler les mauvais comportements, ce qui contribue à construire une génération prometteuse capable de relever les défis et de contribuer positivement à la société.
Les parents des zones environnantes de ces centres continuent d’inciter leurs enfants à y aller en raison des divers programmes dans lesquels les enfants reçoivent une éducation. La chose la plus importante qui préoccupe les parents est de contrôler le comportement de leurs enfants, en particulier la violence qui s’est répandue parmi eux récemment. C’est pourquoi, la semaine dernière, les enseignants ont commencé à consacrer du temps pendant les cours pour parler aux enfants de la maîtrise de soi, du rejet de la violence, du langage et du dialogue.
Une réunion a eu lieu le week-end dernier entre le personnel enseignant et le personnel de soutien psychologique pour discuter des problèmes de violence entre enfants et de la manière de les résoudre, et le personnel de soutien psychologique a promis de réfléchir à une solution pour régler ce problème prochainement.

 

Travail humanitaire :

Avec la poursuite de la guerre, qui a atteint son 300e jour, la bande de Gaza n’est plus comme nous la voyions. Chaque jour, l’apparence générale des maisons et des rues change. De plus, de nombreux changements se sont produits dans le comportement des citoyen.ne.s de la bande de Gaza. La situation actuelle, qui se traduit par le déplacement quotidien ou hebdomadaire de centaines de milliers de citoyen.ne.s, a provoqué des changements psychologiques majeurs et créé des conflits entre eux pour obtenir de la nourriture. Chacun justifie ses actions agressives ou sa confiscation des droits d’autrui en disant qu’il faut le faire pour protéger sa famille de la famine. Voilà ce que la guerre a créé jusqu’à présent : des divisions, des factions, une violence injustifiée et un chaos rampant en l’absence de loi.

Un langage offensant est utilisé lors de la discussion de n’importe quel problème avec quelqu’un, et cette discussion se termine par une bagarre qui peut entraîner au mieux quelques blessures, si elle ne se termine pas par la mort de l’une des personnes présentes.

Ce que j’ai dit plus tôt, c’est pour expliquer très clairement la situation actuelle sans rien ajouter qui pourrait embellir la réalité que nous vivons.

On parle de l’imminence de la famine dans la bande de Gaza, mais je dis que la famine a déjà eu lieu et que plus de 65 % de la population de la bande de Gaza en souffre. Quant au reste de la population qui a été partiellement touchée, ce sont les employés qui reçoivent encore leur salaire. Mais 65 % et peut-être plus, ce nombre dépend de leurs revenus au jour le jour et maintenant ils sont assis sans travail à regarder les marchandises sur les marchés et ne peuvent ni les toucher ni les acheter. Par conséquent, des centaines de milliers de familles dépendent principalement des centres de distribution de nourriture, dont nous faisons partie.

Plus de 1 500 familles du camp de fermiers dépendent directement de nous et reçoivent de la nourriture en permanence. La distribution gratuite de nourriture est un refuge pour des centaines de familles du camp qui se trouvent dans l’incapacité d’assurer leur subsistance quotidienne. Cela éloigne le spectre de la famine de ces familles.

Nous essayons constamment de travailler pour subvenir aux besoins de ces familles en communiquant avec les institutions travaillant dans le secteur et parfois avec certains donateurs parmi les commerçants. Les conditions de ces personnes déplacées nous obligent et nous poussent à poursuivre ce travail humanitaire pour les servir.


 

Le 30 Juillet Marsel rend compte des activités mises en place dans la Tente de la Solidarité.

Aujourd’hui : Pour soulager le stress psychologique chez les femmes et leur fournir les compétences et les techniques de ce soulagement, un atelier et un soutien psychologique pour les femmes a été mis en place.

Un cours d’arabe a également été organisé pour les enfants inscrits à l’école de la solidarité.
Aujourd’hui, place à l’anglais, continuation des activités d’éducation extrascolaire à l’École Solidarité.
L’heure des mathématiques, une grande interaction où les enfants de la classe ont participé dans leur course pour répondre.

En partenariat et coordination avec l’Association pour la Culture et la Libre Pensée, 6 ateliers ont été réalisés sous le titre « Soulager le stress psychologique ». Le nombre de bénéficiaires de l’activité est de 150 enfants, une femme et un homme.

Voir les photos


 

Dans le même temps Abu Amir nous informe du retrait de l’armée israélienne à Khan Younis.

L’armée israélienne s’est retirée aujourd’hui, mardi, des zones orientales de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, après une opération militaire qui a duré environ une semaine, laissant de nombreux morts et blessés et des destructions qui ont dépassé celles existant déjà dans la zone.

L’armée d’occupation a annoncé la fin de son opération à Khan Yunis, au sud de la bande de Gaza, affirmant que 150 membres de la résistance palestinienne ont été éliminés au cours de celle-ci.

Dès que les déplacé.e.s ont entendu la nouvelle du retrait de l’armée israélienne, des milliers de personnes déplacées ont commencé à retourner dans leurs zones à l’est de Khan Yunis, préférant retourner dans les décombres de leurs maisons plutôt que de rester dans les rues et sur la côte dans des conditions humanitaires déplorables.

Immédiatement après le retrait, des équipes médicales et de défense civile ont récupéré les corps de 42 morts dans les zones d’Al-Qarara et de Bani Suhaila, y compris des corps décomposés. Les équipes médicales et de défense civile travaillent toujours à récupérer les morts restants dans les zones à l’est de Khan Yunis.

La Direction générale de la défense civile du gouvernorat de Khan Yunis a indiqué que 200 personnes sont portées disparues, soulignant que l’armée israélienne a empêché les équipes médicales d’entrer dans ces zones lors de leur invasion, ce qui a provoqué la mort de nombreux blessés et la décomposition de leurs corps.

La Direction générale de la défense civile a conseillé aux citoyen.ne.s de ne pas se déplacer dans les zones à l’est de Khan Yunis en raison de la présence de munitions non explosées de l’occupation qui pourraient augmenter les pertes humaines.


 

Débris de guerre qui jonchent la terre de Gaza où les déplacements sont incessants, c’est la réalité spatiale de la Bande de Gaza.

Le 30/07/24 Marsel nous envoie, accompagné d’une vidéo et d’une photo, le compte rendu d’une activité essentielle : se protéger des débris et engins non explosés qui jonchent le sol de Gaza.

Toutes les personnes déplacées dans le camp où se trouve l’École de Solidarité sont ciblées pour cet atelier en coordination avec la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge.
Aujourd’hui, mardi 30 juillet au matin, en partenariat avec ces 2 organismes, deux ateliers ont été organisés pour 80 personnes.
La réunion a porté sur la sensibilisation aux restes de guerre, sur la manière de les identifier et de communiquer avec les autorités compétentes. Les ateliers visent à fournir aux déplacé.e.s une sensibilisation suffisante sur le danger des restes de guerre et sur le comportement correct lorsqu’ils sont présents, dans le but de réduire le nombre de morts et de blessés résultant d’une mauvaise manipulation de ces restes tels que les missiles et les mines.


 

Abu Amir, ce même 30 Juillet, décrit les déplacements incessants de la population gazaouie suite aux ordres d’évacuation israéliens et leurs conséquences pour la vie quotidienne :

Les déplacements de population de différentes régions se poursuivent dans des conditions humanitaires difficiles. Des milliers de personnes déplacées dorment dans la rue avec leurs familles, et leurs appels demandant aux institutions de jouer leur rôle pour répondre aux besoins de leurs familles sont nombreux, mais restent sans réponse.

Nous nous trouvons enchaînés face à ces appels en raison du manque de capacités. De nombreux appels ont été reçus nous demandant de fournir des tentes, de l’eau et de la nourriture, mais les quantités sont énormes et nous ne pouvons pas les gérer.

J’ai reçu plus de 35 appels de personnes déplacées à Mawasi Khan Yunis ce matin, nous demandant de fournir de l’aide à un certain nombre de familles qui ont été déplacées.
Au cours de ces deux jours, j’ai reçu de nombreux appels de l’administration du camp répartie dans tout Deir al-Balah pour fournir de l’aide à des centaines de familles qui ont été déplacées dans ces camps et l’administration du camp ne peut pas les gérer.

Les conditions humanitaires sont catastrophiques en raison des ordres d’évacuation imposés par l’occupation dans de nombreuses régions, qui ont déplacé des dizaines de milliers de familles et les ont laissées sans abri.
La situation catastrophique des personnes déplacées reflète une grave crise humanitaire qui requiert une action immédiate des institutions humanitaires et des gouvernements. Le déplacement des populations et la détérioration des conditions humanitaires nécessitent des efforts concertés de toutes les parties concernées pour apporter le soutien nécessaire. Fournir des abris, de la nourriture et de l’eau est une priorité absolue dans de tels cas. Les institutions internationales doivent également intervenir pour fournir une assistance et alléger les souffrances de ces personnes déplacées.

Il est également important de mettre en lumière ces problèmes à travers les médias pour sensibiliser et mobiliser le soutien nécessaire de la communauté internationale.


 

Abu Amir ne cesse de faire le bilan, de réfléchir, de chercher une issue, de mettre en place des projets concrets avec son équipe pour que la société gazaouie vive dignement, ne se désintègre pas, mais où va-t-on, de quel avenir peut-on parler ? Quel futur pour quelle vie ? Que font les institutions internationales dont la responsabilité et la mission est de s’occuper des populations soumises à un génocide reconnu par la CIJ ?

Les déplacé.e.s ne savent plus où aller en sécurité. Chaque matin, un nouvel exode se produit, obligeant les déplacés à emporter tout ce qu’ils peuvent et à fuir la mort. Ce scénario se répète fréquemment depuis le début de la guerre à Gaza.

Les habitant.e.s de Gaza ont enduré beaucoup de souffrances lors de leurs déplacements, et la guerre les a vidé.e.s de tout leur argent, leur famille et leurs amis. Ces familles ne peuvent plus se déplacer et beaucoup d’entre elles ont décidé de rester chez elles, préférant la mort à un nouveau déplacement vers l’inconnu.

La semaine dernière, l’armée israélienne a déplacé plus de 180 000 personnes de la région de Khan Younis, à l’est et au centre. Ce grand nombre de personnes, dont des enfants et des femmes, ont été forcées de quitter leur maison et de dormir dans les rues de la région de Mawasi à Khan Younis et de Deir al-Balah.
Aujourd’hui, le scénario se répète à nouveau, car des ordres d’évacuation ont été émis pour la région de Bureij et l’est de Nusairat, dans le centre de la bande de Gaza. Les habitant.e.s de ces régions ont commencé à partir et dormiront dans les rues comme leurs frères et sœurs qui ont été déplacé.e.s de Khan Younis.

La question qui se pose avec force et à laquelle je ne trouve pas de réponse est la suivante : Où sont la Croix-Rouge et les autres institutions internationales comme l’UNRWA ?Pourquoi n’aident-elles pas les personnes déplacées dans leur voyage de souffrance ?Pourquoi ne leur fournit-on pas de moyens de transport et pourquoi ne crée-t-on pas de camps pour les accueillir ?
Est-il permis de laisser les personnes déplacées seules dans leur voyage de souffrance, accompagnées d’enfants, de femmes, de personnes âgées et de malades ? Est-il permis de les laisser dormir par terre dans les rues ? Je ne sais pas quel est le travail de ces institutions internationales ; n’est-ce pas de fournir de l’aide aux nécessiteux ?

Des questions auxquelles je ne peux pas répondre.

Dans un autre contexte, l’UNRWA a confirmé que neuf Palestiniens sur dix ont été déplacés de force en raison des attaques israéliennes en cours sur la bande de Gaza depuis plus de neuf mois. L’UNRWA a déclaré dans un communiqué que les familles déplacées cherchent un abri partout où elles le peuvent dans la bande, que ce soit dans des écoles surpeuplées, des bâtiments détruits, ou des tentes.

L’UNRWA a souligné qu’aucun de ces endroits n’est sûr et que les gens n’ont plus d’endroit où aller, après qu’Israël a détruit la plupart des bâtiments et des infrastructures et bombardé des écoles et des tentes pour les déplacé.e.s.
L’UNRWA a également indiqué que l’armée d’occupation a placé 80 % de la bande de Gaza sous ordre d’évacuation et que des milliers de Palestiniens continuent d’être déplacés.

Vendredi dernier, les Nations Unies ont rapporté que plus de 180 000 Palestinien.ne.s ont été contraint.e.s de fuir pendant quatre jours de violents combats autour de la ville de Khan Younis dans le sud de la bande de Gaza, en raison d’une opération militaire israélienne visant à récupérer les corps des prisonniers de la zone, et que les récentes hostilités intenses dans la région de Khan Younis ont entraîné de nouvelles vagues de déplacement, tandis que des centaines d’autres sont toujours bloqués dans l’est de Khan Younis.

Plus tôt ce mois-ci, le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies à Gaza a évoqué les estimations du nombre de personnes déplacées dans la bande, qui a dépassé 1,9 million en raison de la poursuite de la guerre israélienne dévastatrice.


 

Le 28 Juillet Marsel nous envoie le compte rendu des activités de l’équipe d’ bn Sina que nous attendions depuis quelques jours.

Marsel écrit : « Un orphelin n’est pas quelqu’un qui a perdu ses parents, un orphelin est quelqu’un qui a renoncé à son humanité. Un atelier et un soutien psychologique pour les enfants dans la Tente de la Solidarité, en partenariat avec le Centre Corps et Esprit »

De nombreuses photos de cet atelier commentées par Marsel :

« Ils méritent la vie, ils ne sont pas que des numéros, la poursuite de l’éducation informelle pour les enfants dans la Tente de Solidarité, l’éducation est un droit, la nourriture est un droit, se sentir en sécurité est un droit, les droits et la législation qui protègent l’enfance sont écrits systématiquement, légalement et soigneusement, mais ils sont retirés à nos enfants de manière systématique et planifiée par l’occupation. »

Afin de sensibiliser les enfants de l’école de la solidarité aux dangers des restes de guerre, la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge ont organisé des ateliers de sensibilisation. Cette activité vise à sensibiliser les enfants à la gestion des « restes de guerre » et à la réduction des dangers auxquels ils sont exposés. Les ateliers portaient sur le slogan « Ne pas toucher, ne pas s’approcher, ne pas donner de coups de pied ».

L’extermination et la réduction de la population sont des objectifs stratégiques de l’occupation dans cette guerre. Mon frère Mersal, mon fils Mohammed et moi avons survécu. La différence était d’une minute, entre la vie et la mort, lors du massacre de Deir al-Balah hier. Trois missiles sont tombés d’avions F-16 et le quatrième n’a pas explosé. J’ai placé mon fils Mohammed à côté du tronc du palmier et je l’ai protégé de l’autre côté avec mon corps, craignant pour lui les éclats des missiles d’extermination.

Aujourd’hui, cela fait 295 jours de guerre, et notre peuple essaie toujours de survivre.

Sous une vidéo où les enfants tapent dans les mains sur la musique, Marsel écrit : « Nous affronterons la douleur, nous continuerons à sourire, nous ne perdrons pas espoir. »

Les maladies de peau se propagent de manière dense et douloureuse, en particulier chez les enfants, en raison de l’environnement difficile dans lequel les déplacé.e.s sont contraint.e.s de vivre, plein de pollution, de germes, de famine et de températures extrêmes qui brûlent leur corps. Cela nous pousse à tirer la sonnette d’alarme et à intervenir d’urgence pour soulager leur douleur et guérir leurs blessures. En partenariat avec la Fondation HI, nous prenons en charge les plaies des blessés et assurons des prestations de soins infirmiers et de physiothérapie dans le cadre des activités menées dans la Tente de Solidarité, installée avec le soutien de l’UJFP et du Mouvement Français de Solidarité.

« Camarades de l’UJFP, grâce à notre travail acharné et à nos efforts conjoints, la Tente et l’École de la Solidarité sont devenues le noyau du travail humanitaire. Son travail ne se limite pas à l’éducation, mais va au-delà par étapes, en servant les personnes déplacées de manière significative en formant des partenariats avec des institutions internationales et locales.

L’École de la Solidarité a été accréditée par l’UNICEF et des programmes de l’UNICEF seront bientôt mis en œuvre à l’École de la Solidarité », écrit Marsel. Il faut l’espérer…

Sous une vidéo Marsel conclut : « Dans la tente de solidarité, des petites mains s’empressent de répondre à une question sur une leçon de mathématiques, et de l’autre côté, des mains s’empressent d’appuyer sur la gâchette pour tuer un enfant ou quelqu’un. »

 Photos et les vidéos


 

Au moment de l’envoi de cette chronique Abu Amir nous envoie le texte suivant :

La plage est le seul refuge pour des milliers de personnes déplacées dans la bande de Gaza, face à la guerre dévastatrice qui kidnappe leurs proches un par un.

La peur n’est plus un obstacle pour eux, car la mort est partout. Les personnes déplacées attendent le lever du soleil pour se diriger par milliers vers la plage, chacun cherchant son propre but. Certains d’entre eux vont prendre une douche ou laver leurs vêtements à cause du manque d’eau, et certains se plaignent à la mer de leur douleur et de leur souffrance, convaincus que la mer est la meilleure auditrice, tandis que le monde ferme ses oreilles, ne prêtant pas attention à ce qui se passe à Gaza.

Malgré leur souffrance, lorsque ces personnes regardent la mer, elles voient que la mer représente la liberté qu’elles ont perdue depuis longtemps sous le siège.
Des milliers de personnes déplacées fuient l’enfer des camps d’accueil vers la mer, en quête de paix et de tranquillité, espérant qu’elle transmettra leur message à l’autre côté. À chaque pas sur la plage, on voit les visages des femmes et des enfants raconter leur souffrance. À chaque pas, on s’enfonce dans ces visages et on lit les lignes de ce qui leur est arrivé, leur peur, leur déplacement, leur besoin et leur perte.

Beaucoup de souffrances sont gravées dans leurs mémoires et il faudrait des milliers de pages pour les écrire.

N’est-il pas temps que le monde prête attention à la souffrance de ces personnes affligées et torturées ? Le monde ne voit-il pas ce qui leur arrive ? Ne voit-il pas la peur et la panique dans les yeux des enfants ? Les cœurs du monde ne s’attendrissent-ils pas lorsqu’ils voient les larmes des femmes et des enfants ? Sommes-nous devenus un monde dépourvu de sentiments et d’émotions ? Avons-nous perdu notre conscience ? Qui sommes-nous devenus ?

Malheur à nous si nous acceptons de vivre dans ce monde.


 

Depuis le 20 novembre 2023 altermidi publie les témoignages quasi quotidien du peuple Gazaouis, tels qu’ils nous arrivent directement du terrain.

 


 

À propos des témoignages

Juste avant l’attaque du Hamas en territoire israélien le 7 octobre 2023, une mission d’information devait se rendre à Gaza, depuis la France, pour informer de l’action de la société civile gazaouie, sur le terrain. Des relais essentiels en étaient Abu Amir Mutasem Eleïwa. Personnalité indépendante, très respecté dans la bande Gaza, il est l’animateur des Projets paysans. Il est aussi l’interlocuteur privilégié de l’Union Juive Française pour la Paix, qui soutient ce programme.

Ces Projets paysans (château d’eau, coopérative de production, autoproduction de semences, solidarité quotidienne — dont l’ouverture d’une crèche) visent à consolider l’autonomie du territoire et contrecarrer le désir de le fuir. Autre interlocuteur de choix : Marsel Alledawi, responsable du Centre Ibn Sina pour l’enfance, vouée au suivi éducatif et psychologique. C’est l’une des rares structures strictement laïques du territoire.

La mission d’information n’ayant pu pénétrer à Gaza, c’est ensuite par conversations téléphoniques, messageries Messenger et WhatsApp que ces acteurs gazaouis ont entretenu un lien quotidien avec leurs interlocuteurs français. Dont le Marseillais Pierre Stamboul, vice-président de l’Union juive française pour la paix (UJFP), Sarah Katz (International Solidarity Movement), et Brigitte Challande, militante montpelliéraine de la solidarité avec les Palestiniens.

Ci-dessous, ils rendent publique la matière de ces récits reçus quotidiennement depuis Gaza. Cela dans l’espoir de valoriser les ressources de solidarité, les capacités d’adaptation dans les pires situations, dont est capable de faire montre la société civile gazaouie ; tout ne se résumant pas au seul Hamas.

Pour une meilleure compréhension de ce suivi, il faut savoir qu’Abu Amir Mutasem Eleïwa (coordinateur des Projets paysans) s’était déplacé au Caire, à la rencontre de la mission française. Il s’y est alors trouvé bloqué jusqu’à son retour dans la Bande de Gaza à la faveur de la seule trêve humanitaire survenue à ce jour. Enfin, par souci de fluidité, les deux interlocuteurs gazaouis cités ci-dessous le sont le plus souvent sous leurs seuls prénoms (Abu Amir et Marsel). Le mode de retranscription de leurs récits alterne la reprise in extenso de textes et propos de ces deux personnes (alors entre guillemets et en italique), ou bien des synthèses reformulées en seconde main (par exemple en cas de retranscription après coup du contenu de conversations téléphoniques).


 

Partie 1 : du 20 novembre 2023 au 4 janvier 2024. À lire ICI.

Partie 2 : du 8 au 17 janvier 2024. À lire ICI.

Partie 3 : du 18 au 27 janvier 2024. À lire ICI

Partie 4 : du 28 janvier au 13 février 2024. À lire ICI

Partie 5 : du 13 au 20 février ICI

Partie 6 : du 21 février au 4 mars ICI

Partie 7 : du 5 mars au 14 mars ICI

Partie 8 : du 15 mars au 30 mars ICI

Partie 9 : du 31 mars au 15 avril ICI

Partie 10 : du 16 avril au 6 mai ICI

Partie 11 : du 7 au 27 mai ICI

Partie 12 : du 28 mai au 8 juin ICI

Parti 13 : du 9 au 18 juin ICI

Partie 14 : du 19 au 29 juin ICI

Partie 15 : du 30 juin au 10 juillet ICI

Partie 16 : Du 11 au 20 juillet ICI

Partie 17 : Du 22 au 27 juilletICI

Brigitte Challende
Brigitte Challande est au départ infirmière de secteur psychiatrique, puis psychologue clinicienne et enfin administratrice culturelle, mais surtout activiste ; tout un parcours professionnel où elle n’a cessé de s’insérer dans les fissures et les failles de l’institution pour la malmener et tenter de la transformer. Longtemps à l’hôpital de la Colombière où elle a créé l’association «  Les Murs d’ Aurelle» lieu de pratiques artistiques où plus de 200 artistes sont intervenus pendant plus de 20 ans. Puis dans des missions politiques en Cisjordanie et à Gaza en Palestine. Parallèlement elle a mis en acte sa réflexion dans des pratiques et l’écriture d’ouvrages collectifs. Plusieurs Actes de colloque questionnant l’art et la folie ( Art à bord / Personne Autre/ Autre Abord / Personne d’Art et les Rencontres de l’Expérience Sensible aux éditions du Champ Social) «  Gens de Gaza » aux éditions Riveneuve. Sa rencontre avec la presse indépendante lui a permis d’écrire pour le Poing et maintenant pour Altermidi.