Au jour le jour dans l’enfer de Gaza


Des précisions pour une meilleure compréhension de ces chroniques journalières, notamment pour celles et ceux qui rejoignent leur lecture récemment ou de façon discontinue : le compte rendu précis et factuel des violences et violations du droit, commises par Israël, que compile Marsel quotidiennement dans un récit prennent leur source dans une observation documentée à la fois sur le terrain et à partir de différentes déclarations officielles ou médiatiques. Cet ensemble en constitue un document essentiel.
L’emploi très fréquent dans ces chroniques du mot « martyr » fait référence au fait « d’être assassiné par la guerre », c’est à dire mort. En ce moment, journellement il y a entre 150 et 200 morts par jour dans toute la bande de Gaza.

 

 

Mourir pour un sac de Farine

Dans la nuit du 14 au 15 Mars Marsel envoie ces informations :

Ils essaient juste d’apporter de la farine pour nourrir leurs enfants : Un nouveau massacre au rond-point de Koweït, plus de 50 martyrs et 200 blessés jusqu’à présent.

Al-Arabi TV : des martyrs et 100 blessés ont été transportés après que l’occupation ait pris pour cible les citoyens qui attendaient que l’aide arrive au carrefour de Koweït.

Ministère de la Santé à Gaza : Le bilan des victimes du massacre du rond-point d’Al-Koweït (arrivé au complexe médical d’Al-Shifa) s’élève à 14 martyrs et 150 blessés.

Sur cet évènement Marsel nous écrit ce petit texte et envoie un dessin à l’humour noir…

« À Gaza, pour un sac de farine à pain, si vous pensez ou essayez de nourrir vos enfants, le prix sera votre vie. Lorsque vous allez acheter du pain tous les jours et régulièrement, pensez à ceux qui meurent régulièrement pour une miche de pain. Tous ces martyrs et blessés ont été blessés et tués à la suite de tirs d’un malade mental, assis dans un hélicoptère et assoiffé de sang. Si vous le regardez, vous retrouverez son visage figé, ses yeux proéminents, dessinant sur son visage un sourire diabolique à chaque fois qu’il réussit à tuer une nouvelle victime. Ce soldat rentrera chez lui, embrassera son enfant et sa femme et leur dira qu’il les aime. Après cela, il jouera avec eux et à la fin de la journée, il aidera son enfant à faire ses devoirs et lui expliquera une leçon sur les droits de l’homme. Il peut aller chez le vétérinaire au milieu de la nuit pour soigner son chat de compagnie car il souffre d’indigestion due à une suralimentation. »


 

Abu Amir le 15 mars par WhatsApp

Mon équipe soutenue par l’UJFP à Gaza continue de travailler pour soulager les agriculteurs pendant le mois de Ramadan en fournissant des repas aux familles d’agriculteurs qui jeûnent dans le camp pendant le Ramadan : quotidiennement pour répondre aux besoins du camp, qui comprend plus de 350 familles, avec un total de 1 700 personnes dans et autour du camp. D’une part, nous nous efforçons de fournir des repas et, d’autre part, nous communiquons avec de nombreuses institutions et associations locales pour qu’elles apportent leur aide aux agriculteurs qui ont souffert du déplacement depuis leurs villages et qui souffrent encore des conditions humanitaires difficiles que connaissent la plupart des habitants de la bande de Gaza.

Abu Amir fait un tableau précis des besoins des familles dans et hors du camp, assorti d’un budget détaillé des achats, sur l’argent de la collecte organisée par L’UJFP pour les déplacé.e.s :

Les choses se compliquent. Avec ce grand nombre de familles déplacées dans et autour du camp, nous avons du mal à fournir ce dont elles ont besoin.
Elles ont quitté leurs villages les mains vides en raison de l’intensité des bombardements qui les ont soudainement prises par surprise. Elles ont déménagé plusieurs fois dans plusieurs endroits jusqu’à l’épuisement et ont perdu l’argent qu’elles avaient, de sorte qu’elles ont maintenant besoin de tout.
Jusqu’à présent, nous avons pu construire un centre d’hébergement composé de dizaines de tentes. Nous leur fournissons des repas, mais leurs besoins sont constants et variés. Elles ont besoin de beaucoup de choses nécessaires à la vie, comme du gaz pour la cuisine, des légumes et plusieurs autres choses. C’est pourquoi je présente cette proposition, qui ne concernera que les familles pauvres du camp. Remplir 100 bidons de gaz de cuisine avec leur transport.

La deuxième proposition très importante :

Pendant la journée du Ramadan, ceux qui jeûnent à l’aube ont besoin d’un repas, tout comme les enfants ont besoin de manger tout au long de la journée. Nous proposons donc de fournir un colis alimentaire aux familles pauvres composé de plusieurs conserves de haricots, de pois chiches, de petits pois, de thon, de fromage, d’huile de cuisson, de confiture, de sauce, de riz, etc. Également une centaine de paniers de légumes.

Tous les prix ont été convenus avec le ministère de l’Économie pour être achetés par leur intermédiaire aux prix officiels et non aux prix du marché noir.


 

La situation dans la bande de Gaza

En ce qui concerne les violations de l’occupant contre les résidents de Gaza, voici ce qu’il en est :

Abu Amir relate le massacre énoncé par Marsel sur le rond point du Koweit :

« Ce matin, l’occupant a commis un nouveau massacre qui a fait 8 morts et de nombreux blessés, tous transférés à l’hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza.
L’occupant poursuit son agression contre toutes les zones de la bande de Gaza, au mépris de toutes les lois internationales qui protègent les civils. Le silence reste honteux de la part de la communauté internationale et des pays arabes. Le massacre continue et la communauté internationale ne fait que déplorer.
L’occupant bénéficie du soutien de certains pays qui lui fournissent tout ce qui est nécessaire pour tuer des civils sans défense. L’occupant est devenu indifférent à cette absurdité, ce qui a fait de lui un monstre qui aime le sang et continue de commettre davantage de massacres. »

 

Quant aux négociations sur un accord d’échange de prisonniers et un cessez-le-feu :

La radio de l’occupant a rapporté qu’Israël a envoyé des messages aux médiateurs (Égypte et Qatar), déclarant que si le Hamas accepte le plan de Paris, qui comprend la libération de 40 prisonniers israéliens en échange de la libération de 400 prisonniers palestiniens des prisons de l’occupant, et un cessez-le-feu pour 6 semaines, le retour des déplacés se fera au nord de la bande de Gaza. Cela ne constituera pas un obstacle.

C’est ce que l’on pouvait entendre sur les médias français en cette fin de journée du 15 Mars.


 

Pêcheurs.euses de Gaza

Le massacre et le sociocide qui se déroule à Gaza en ce moment et qui a commencé il y a 18 ans concerne toutes les parties de la population qui font société à Gaza, les pêcheurs en sont une et à l’occasion du festival du film Pêcheurs du monde du 15 au 24 Mars à Lorient (https://pecheursdumonde.org/festival/) deux films documentaires réalisés sur les pêcheurs à Gaza seront présentés : Aimer la mer à Gaza https://pecheursdumonde.org/portfolio/aimer-la-mer-a-gaza/ réalisation Sarah Katz, et Donne un poisson à un homme https://pecheursdumonde.org/portfolio/donne-un-poisson-a-un-homme/ réalisation Iyad Alasttal.

Cette initiative est l’occasion de relayer le témoignage de l’effroyable massacre actuel avec deux vidéos diffusées au Festival : deux personnages emblématiques que sont le responsable du syndicat des pêcheurs UAWC, Zakaria Baker, et une personnalité formidable Madleen Kulab, première — seule à ce jour — femme pêcheuse de Gaza. Ci-dessous la traduction de leur intervention.

 

Intervention de Zakaria Baker

« À mes Frères et Amis Pêcheurs, aux Femmes et Hommes Solidaires et Libres, aux Syndicalistes et Représentants des Pêcheurs, et à toute personne qui m’écoute, bonjour.

Je vous adresse la parole depuis le port du Rafah, là où j’ai cru trouver refuge, pensant qu’il était un lieu sûr. Malheureusement, j’ai dû constater qu’il n’y a aucun endroit sûr à Gaza. Je vous parle donc à proximité des bateaux de pêche qui ont été détruits et bombardés par les avions militaires de l’occupation.

Je souhaite vous parler de la douleur, de la souffrance et de l’humiliation que les pêcheurs palestiniens ont endurées pendant 18 ans, alors que l’occupation commettait plusieurs types de crimes : le premier crime est celui d’interdire aux pêcheurs d’aller en mer pour pêcher ou de leur assigner des zones de pêche limitées. Un autre crime est celui d’interdire l’importation d’équipements de pêche. Nous parlons ici du plus long blocus terrestre et maritime au monde concernant le secteur de la pêche.

Il y a aussi toutes les opérations de traque et de poursuite par la marine militaire de l’occupation contre les pêcheurs, utilisant tout type d’armement imaginable, transformant ainsi le pêcheur palestinien en un laboratoire d’expérimentation pour de nouvelles armes israéliennes pendant toute cette période de blocus.

[En 18 années de blocus,] nous avons perdu 19 pêcheurs et 1000 autres ont été arrêtés, 400 blessés. L’occupation a confisqué 400 bateaux de pêche et détruit des milliers de filets de pêche. Cette traque des bateaux de pêche s’est étendue à toute la mer. L’armée a ainsi occupé toute la mer de Gaza de manière planifiée et ciblée.

Ô esprits libres de ce monde,

La guerre génocidaire actuelle sur Gaza ne fera que terminer ce qui a été planifié pendant le blocus. L’occupation a totalement détruit le port de Gaza. La bande de Gaza est actuellement coupée en deux, tous les bateaux de pêche au nord de Gaza ont été détruits, ainsi que plus de la moitié à Khan Younes et Rafah au sud.

Ainsi, le pêcheur palestinien a été contraint de se déplacer vers des abris sous tentes. Il a perdu sa source de revenus, son bateau de pêche ayant été détruit, ainsi que sa maison. Plus de 80 % des pêcheurs de Gaza sont actuellement déplacés.

Nous avons perdu plus de 120 pêcheurs pendant cette guerre (à ce jour) et des centaines ont été blessés.

Ô esprits libres de ce monde et représentants des pêcheurs et syndicalistes, je lance cet appel au nom de l’humanité, au nom de toutes les religions, au nom des livres sacrés et des prophètes, pour être la conscience qui envoie ces messages au monde entier.

Nous sollicitons votre aide et faisons appel à vos consciences vivantes pour rester à nos côtés et dénoncer ce qui est pratiqué contre les pêcheurs de Gaza. Nous vous demandons de les aider à relancer leurs activités et métiers qu’ils ont toujours chéris. Ils ont toujours aimé la mer. Nous sommes à la croisée des chemins : revivre ou mourir.

Merci. »

Zakaria Baker, mars 2024

 

Je suis la pêcheuse Madleen KULAB

« Je vous parle depuis la mer — la plage — à Rafah.

Nous, en tant que pêcheurs, l’occupation israélienne a détruit nos bateaux de pêche et nos maisons.

Nous avons fui (déplacement forcé), nous sommes devenus réfugiés dans la bande de Gaza-même, mais dans une autre région. Nous vivons dans des tentes, moi, mon mari et mes quatre enfants, ainsi que les parents de mon mari, ses sœurs et leurs enfants, plus d’une trentaine de personnes, nous vivons tous dans une tente où il n’y a aucun moyen de subsistance. Quand il pleut, nous sommes inondés par la pluie et quand il y a du soleil la tente est infernale. Il n’y a pas de sanitaires, il n’y a pas le moindre moyen de subsistance.

Ici à Rafah, on ne peut pas marcher dans la rue tellement il y a de gens. Pour aller au marché, on met au moins deux ou trois heures.

En tant que pêcheuse et au nom de plus de 350 pêcheurs déplacés à l’ouest de Rafah, nous n’avons aucun moyen de subsistance. Nous ne pouvons plus survivre. Cela suffit ! Nous avons perdu tout ce que nous possédions, notre argent, nos bateaux. Comme tous les autres pêcheurs, j’ai perdu tout ce que j’ai construit. On a perdu nos maisons, on a tout perdu !

Avec tout ce qui se passe, nous vivons dans la peur. Il y a tout le temps des bombardements et des destructions. Même là où je suis, le risque est présent, plusieurs navires militaires israéliens sont en face de moi. À tout moment, il se peut qu’ils ouvrent le feu et visent les gens ici.

Les gens sont fatigués. Les gens savent que où que l’on aille, le danger est présent. Pour cela, les gens se sont réfugiés à la mer — la plage — à tout endroit où il restait de la place. Il n’y a plus maintenant assez de place pour dresser une tente.

À tous les hommes libres du monde, à tout être libre au monde : je souhaite que vous continuiez d’être solidaires avec nous et d’appeler pour un cessez-le-feu et pour une Palestine libre où nous pouvons être libres et vivre avec dignité. »


 

De la nécessité de diversifier l’apport de nourriture aux enfants et aux familles.

16 Mars, Marsel envoie de nombreuses photos de l’équipe d’Ibn Sina réalisant cet objectif :

Les marchés de Gaza sont privés de fruits naturels depuis de nombreux mois à cause de la guerre. Ce que mangent les enfants déplacés face à la famine et à la mauvaise qualité de la nourriture fournie a accru leur facilité d’exposition aux maladies et affaibli la résistance de leur corps. Distribuer des fruits en conserve aux enfants dans le but d’améliorer la qualité de la nourriture.

Comme chaque semaine, à l’envoi des photos de nos actions ici en France — action contre Carrefour ce 16 Mars —, la réponse d’Abu Amir et de Marsel est toujours très chaleureuse :

Abu Amir : «Bonjour chers amis, oui, le boycott est l’une des armes avec lesquelles nous affrontons l’occupation et ses partisans, et il faut que les gens soient conscients de l’importance du boycott. Nous apprécions ce merveilleux travail qui permettrait de freiner l’occupation et ses partisans, et de cesser de soutenir cette occupation brutale. Carrefour, et d’autres comme lui, doivent savoir qu’en soutenant l’occupation ils participent au massacre de Palestiniens innocents. »


 

Le soir du 17 Mars nous recevons d’Ismaël, fils d’Abu Amir faisant partie de l’équipe, un tableau apocalyptique de la situation à ce jour à Gaza.

La crise humanitaire s’aggrave de jour en jour en raison de l’escalade des attaques de l’occupation contre la bande de Gaza, qui fait face à la guerre la plus féroce depuis la Nakba de 1948.

Les attaques incessantes contre la bande de Gaza ont également provoqué une catastrophe humanitaire sans précédent et une grave pénurie de nourriture, d’eau et de médicaments. Après le déplacement de plus de 1,5 million de citoyens vers la zone de Mawasi Rafah, des maladies et des épidémies se sont propagées en raison de la surpopulation, dans une zone restreinte, due au déversement des eaux usées dans les rues.


Selon les rapports des organisations internationales, les habitants de la bande de Gaza sont constamment exposés à la mort, non seulement à cause des massacres commis par l’occupant, mais aussi à cause de la faim, de la malnutrition et de la propagation des épidémies. Un rapport israélien publié le 11 mars 2024 dans le Palestine News Network affirme que la propagation des épidémies à Gaza constitue une menace pour la santé d’Israël.


Le rapport, relayé par la radio officielle israélienne, relate ce que disent des médecins israéliens. Ils affirment que les épidémies se propagent dans la bande de Gaza en raison de la destruction des infrastructures d’énergie et d’eau, et ils expriment leur crainte que ces épidémies se propagent en Israël. Il explique que ce rapport « inquiétant » a été signé par l’Association des médecins de santé publique et par des spécialistes médicaux d’hôpitaux et d’universités (en Israël).


Selon les données recueillies par les organisations internationales qui ont pu entrer dans la bande de Gaza et surveiller les maladies qui s’y propagent, au moins 312 000 personnes souffrent d’infections respiratoires aiguës.
En outre, au moins 220 000 patients souffrent de diarrhée aiguë, dont plus de la moitié sont des enfants de moins de cinq ans, selon la même source. Il a également été noté dans le rapport qu’il y avait au moins 6 600 cas de varicelle dans la bande de Gaza, en plus d’une importante épidémie d’hépatite A.


L’autorité a cité le professeur Nadav Davidovich, du Syndicat des médecins de santé publique, qui a déclaré dans le rapport que les eaux usées qui se déversent dans la mer à Gaza se dirigeront également vers Israël et qu’elles risquent de polluer ses plages. « Les épidémies ne connaissent pas de frontières géographiques », a ajouté M Davidovich.
M Davidovich a mis en garde contre « la possibilité que des animaux transmettent des maladies à Israël et, entre autres, que des moustiques, dont la saison va bientôt commencer, puissent transporter et transmettre des maladies entre les personnes, et ainsi provoquer des infections dans le pays ».

Dans ce contexte, l’Autorité israélienne a déclaré que les chercheurs « ont envoyé le rapport au Conseil des ministres et au Premier ministre Benjamin Netanyahu, considérant qu’il s’agit d’une menace médicale et stratégique ».


Au début du mois de mars, le ministère palestinien de la santé à Gaza a annoncé qu’environ un million de cas de maladies infectieuses avaient été détectés dans la bande de Gaza, où vivent environ 2,3 millions de Palestiniens, mettant en garde contre les répercussions de l’absence des capacités médicales nécessaires et appelant les Nations Unies à « fournir des moyens de survie » aux habitants de la bande de Gaza.

En raison de la guerre et des restrictions israéliennes, la population de la bande de Gaza, en particulier dans les gouvernorats de Gaza et du nord, est en proie à la famine en raison d’une grave pénurie de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant, avec le déplacement d’environ un million et demi d’habitants de la bande de Gaza, qui compte environ 2,3 millions d’habitants et qui est assiégée par Israël depuis 17 ans.


Depuis le 7 octobre dernier, Israël mène une guerre dévastatrice contre la bande de Gaza, faisant des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des enfants et des femmes, en plus d’une catastrophe humanitaire sans précédent, d’une destruction massive des infrastructures et d’une famine qui a commencé à toucher un certain nombre de régions.

L’occupant ne se soucie plus de rien face au silence mortel de la communauté internationale et de ses institutions. L’occupant prétend depuis le 7 octobre que cette guerre vise à mettre fin au mouvement Hamas dans la bande de Gaza, mais il est devenu évident que l’occupant vise tout ce qui est palestinien, y compris les pierres, les arbres et les personnes, et toutes les informations le prouvent.

Le taux de destruction dans les gouvernorats de Gaza a été estimé comme suit :
Gouvernorat du nord de la bande de Gaza 69,7 %
Ville de Gaza 73,7 %
Gouvernorat de Khan Younis 53,2 %
Gouvernorat de Deir al-Balah 45,1 %
Gouvernorat de Rafah 29,5 %

Les informations indiquent que 62 % des bâtiments de la bande de Gaza ont été endommagés, la plupart gravement, à la suite des raids lancés par l’occupant. En termes de chiffres, il y a environ 157 600 maisons partiellement ou complètement détruites dans la bande de Gaza jusqu’à présent.


Pour être plus précis, nous devons expliquer que le système de santé dans la bande de Gaza est dévasté, et voilà ce qu’a dit le porte-parole du ministère de la santé à Gaza, le Dr Ashraf Al-Qudra :
Le Dr Ashraf Al-Qudra a confirmé que le système de santé dans la bande de Gaza connaît la situation la plus tragique depuis la création du ministère de la Santé. Il a déclaré qu’alors que la guerre contre la bande de Gaza entre dans son sixième mois, le système de santé n’avait pas connu une telle situation pendant toute la période de l’occupation, puisque l’occupant a lancé une guerre générale et ciblée contre le système de santé dès le premier jour de la guerre contre Gaza.


L’armée israélienne a également pris pour cible 155 établissements de santé, mis hors service 32 hôpitaux et 53 centres de soins primaires, et s’est particulièrement attaquée au centre du système d’ambulances et d’urgence, en prenant pour cible et en détruisant 126 véhicules ambulanciers et en tuant 349 membres du personnel médical, dont des médecins aux spécialités rares qui constituent l’épine dorsale du système de santé dans la bande de Gaza.

L’armée israélienne a également arrêté 246 membres du personnel médical, dont des directeurs d’hôpitaux dans le nord de la bande de Gaza et à Khan Yunis, et a détruit l’infrastructure en profondeur, ce qui a affecté la prestation des services de santé et empêche toujours l’aide médicale d’atteindre les hôpitaux et les centres de santé.

Le Dr Ashraf Al-Qudra a noté que les fournitures médicales qui sont entrées dans la bande de Gaza au cours des derniers mois sont très en dessous des besoins du ministère de la santé.


L’occupant a fait entrer de grandes quantités de médicaments contre le coronavirus, ainsi que de grandes quantités de linceuls, suffisantes pour être utilisées pendant les dix prochaines années.

L’occupant pratique une politique de punition collective face à l’absence de traitement. Cette politique complique également le mécanisme de sortie des blessés. C’est une arme pour tuer les blessés et les malades qui attendent de recevoir un traitement à l’étranger. On doit ajouter qu’environ 1 600 blessés seulement sont partis se faire soigner à l’étranger sur 73 000 blessés, et environ 400 patients sur des dizaines de milliers. Comme il y a 10 000 patients souffrant de cancer, l’occupant les condamne à mort en raison du manque de capacités médicales et de l’effondrement du système de santé.

Ces dernières semaines, les équipes médicales de la ville de Gaza et du nord de la bande de Gaza ont pu faire fonctionner certaines parties des hôpitaux pour fournir des soins de santé à plus de 700 000 personnes. L’occupant insiste pour que les fournitures médicales et le carburant n’arrivent pas, cela affaiblit leur capacité, entraîne la mort d’un grand nombre de blessés et de malades chaque jour.

L’occupant a également supprimé la présence médicale dans le sud de la bande de Gaza, en particulier dans le complexe médical Nasser de Khan Yunis, considéré comme le plus grand du sud de la bande de Gaza, ainsi que dans l’hôpital Al-Amal, affilié au Croissant-Rouge, qui constitue un véritable soutien pour le système de santé dans le sud.

Les seuls services de santé qui subsistent dans le sud de la bande de Gaza sont l’hôpital européen, l’hôpital Al-Najjar, l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa et Tal Al-Sultan. Le Dr Ashraf Al-Qudra a averti que la capacité des hôpitaux précédents était très limitée. Le taux d’occupation clinique dépasse 360 %. 10 % seulement des cadres humains y travaillent, en plus du manque de ressources humaines. Le ministère apporte les fournitures médicales nécessaires. Il manque les services médicaux appropriés pour les blessés et les malades.

Ainsi, nous prouvons de manière irréfutable que l’occupant a l’intention de détruire tout ce qui est palestinien. Après l’échec de la communauté internationale et des Nations Unies à prendre des mesures contre l’armée d’occupation, il y a eu le feu vert pour commettre d’autres crimes horribles. La guerre de génocide et de nettoyage ethnique contre le peuple palestinien a été pleinement soutenue.

L’administration du président Biden protège l’entité criminelle de toute poursuite internationale. Depuis le début de la guerre contre la bande de Gaza, le parti pris de l’administration américaine en faveur d’Israël est clair. Par conséquent, l’administration américaine et Biden portent la responsabilité de la poursuite des massacres commis par l’armée d’occupation avec les armes et le soutien américains.

 

Face à cette situation, les actions de l’équipe en soutien aux agriculteurs :

« En ce début de mois de Ramadan, et face à la crise catastrophique que traversent les habitants de la bande de Gaza, il était de notre devoir de compléter notre rôle d’aide et de soutien aux déplacés, notamment au groupe d’agriculteurs avec lesquels nous avons commencé à travailler depuis 2016 jusqu’à aujourd’hui. Hier, nous avons fourni 100 colis alimentaires contenant tout ce dont les familles ont besoin, et aujourd’hui nous avons fourni 100 paniers de légumes pour aider ces familles d’agriculteurs pauvres à résister. La pénurie alimentaire, à son tour, a conduit à la malnutrition parmi ces familles.La situation est désastreuse dans le camp en raison de la densité des familles et du manque d’aide fournie, mais nous, dans l’équipe de l’UJFP Gaza, travaillons dur et 24 heures sur 24 pour fournir tout ce qui est nécessaire à ces familles de fermiers déplacés et pour résoudre les problèmes auxquels le camp est confronté. Nous avons également pu communiquer avec un certain nombre d’associations pour apporter un soutien au camp, et nous avons réussi à fournir 200 couvertures qui ont été distribuées aujourd’hui aux familles pauvres du camp. »

Au milieu de la nuit Marsel envoie les images de l’attaque de l’hôpital Al -Shifa ville de Gaza :

« Les forces d’occupation encerclent le complexe médical d’Al-Shifa, à l’ouest de la ville de Gaza, sous des tirs nourris. L’occupation entoure l’hôpital Al-Shifa de tous côtés. Plusieurs blessés suite à l’occupation visant l’étage supérieur du complexe médical d’Al-Shifa ; Martyrs et blessés suite à l’occupation du complexe médical d’Al-Shifa. »

Marsel envoie une vidéo où l’on voit à 00h28 :

Une partie des bombardements d’occupation en cours à proximité de l’hôpital Al-Shifa. L’armée d’occupation entre désormais dans le complexe médical d’Al-Shifa par les entrées sud et ouest et force les patients et les personnes déplacées à quitter le complexe. Les forces d’occupation forcent les citoyens à quitter le complexe médical de Shifa au milieu des tirs, de l’artillerie et des bombardements navals à proximité du complexe, à l’ouest de Gaza.


 

Le 21 Mars au matin, ce texte que nous envoie Abu Amir par WhatsApp datant du 19 Mars :

« Depuis le 7 octobre, l’occupant israélien poursuit sa guerre d’anéantissement contre la bande de Gaza. Cette guerre devient plus féroce de jour en jour. Les massacres perpétrés au cours des dernières 48 heures ont fait des centaines de morts et de blessés dans différentes parties de Gaza, et aucune zone de la bande n’a été épargnée par les tueries, les intimidations et les destructions. Des centaines de personnes déplacées continuent de fuir la mort et la faim chaque jour.

Lundi, à deux heures du matin, des chars israéliens sont entrés dans la zone située à l’ouest de la ville de Gaza, plus précisément à proximité de l’hôpital Al-Shifa, au milieu d’une fusillade nourrie. Selon les personnes déplacées, les chars étaient stationnés dans l’hôpital Al-Shifa. Ils ont détruit plusieurs services et ont arrêté les personnes qui se trouvaient à l’intérieur de l’hôpital. Par le biais de haut-parleurs, l’occupant a appelé les citoyens des maisons et des écoles entourant l’hôpital à descendre dans la rue. Il a ensuite demandé aux hommes de se déshabiller et les a emmenés dans un immeuble résidentiel adjacent à l’hôpital. Après les avoir menottés et leur avoir bandé les yeux, il les a emmenés à l’intérieur de l’hôpital et a demandé aux femmes de quitter les lieux en direction du sud, le long de la route côtière.

Après le départ des femmes, l’armée a enquêté sur les citoyens et a arrêté un certain nombre d’entre eux, puis a demandé aux autres de partir vers le sud et de rejoindre leurs familles. La distance entre l’hôpital Al-Shifa et la zone de Nuseirat, qui est la première zone du sud, est d’environ 12 kilomètres.

Un ami m’a appelé et a demandé d’accueillir sa famille chez moi pour qu’il puisse envoyer quelqu’un les chercher. J’ai quitté ma maison à huit heures du soir pour attendre leur arrivée. Je me suis arrêté sur la plage et j’ai été choqué par ce que j’ai vu. Il y avait des centaines de familles composées de femmes et d’enfants qui arrivaient dans des conditions humaines difficiles. Elles ont parcouru cette distance à pied sur une route non goudronnée après que l’occupant a détruit la route côtière et l’a transformée en collines de sable.

Après environ une heure d’attente, des groupes d’hommes ont commencé à arriver, la plupart nus et grelottant de froid. Les habitants de la région ont commencé à leur distribuer des couvertures et à leur offrir des repas et des bouteilles d’eau. Je leur ai demandé quel était l’état de la route et combien de familles restaient. Ils m’ont répondu qu’il y avait des centaines de familles sur la route et qu’il y avait beaucoup de malades, de personnes âgées et d’enfants. À onze heures du soir, la famille que j’attendais est arrivée et elle était dans un état d’épuisement terrible. Il s’agissait de cinq personnes âgées, de deux filles et de deux enfants, dont l’un avait des besoins particuliers.

Je les ai ramenés chez eux, je les ai aidés et ils sont partis le lendemain pour leur destination, la ville de Rafah. Le voyage de l’hôpital Al-Shifa à la plage de Nuseirat a duré environ 9 heures. Ces personnes déplacées y ont raconté les horreurs qu’elles ont vécues au cours de ce voyage et de leurs déplacements dans des abris depuis le début de la guerre. Ce qui m’a attristé, ce sont les pleurs des femmes et des enfants lorsque leurs familles les ont accueillis dès leur arrivée. Le bilan de l’agression dans la zone de l’hôpital Shifa s’élève à plus d’une centaine de personnes. Alors que l’occupant menace d’envahir Rafah et attire l’attention du monde sur Rafah, il commet des massacres dans d’autres régions.

Je ne sais pas si le monde est devenu insensible, si la vie humaine est devenue sans valeur à ce point. »


 

En début de semaine, à l’envoi d’une vidéo de la manifestation marseillaise pour la Palestine, voilà les réactions d’Abu Amir et de Marsel :

Abu Amir : « Belle Marseille, cette ville a toujours été vibrante et querelleuse avec tout le monde. Je l’ai comparée à une adolescente qui aimait la vie à la folie. Elle exprimait toujours ce qui se passait à l’intérieur des gens et se levait pour eux. »

Marsel : « Merci pour votre courage, merci pour votre présence, et merci pour tout l’espoir que vous nous donnez. Chaque pas peut au moins inculquer dans l’esprit des enfants du monde l’idée de rejeter la violence et l’occupation et de respecter les concepts d’humanité pour un avenir radieux et humain, libre des ennemis de l’humanité. Quant à notre présent, il est encore sombre et inconnu, et nous essayons toujours de survivre autant que possible. Merci mon ami, merci à tous pour tous ces efforts. »


 

En ce début de matinée du 23 Mars nous recevons de nombreux messages de Marsel sur l’horreur qui continue, qui perdure insupportablement.

D’abord 39 secondes d’un vocal de sons d’avions… Marsel écrit :

« 24 heures sur 24, 1 440 minutes par jour, 86 400 secondes par jour, c’est comme si cela dissolvait notre esprit, nous distrayait, récupérait notre concentration et effaçait nos souvenirs. »


Sous des photos de cadeaux offerts par Ibn Sina aux mères d’enfants martyrs

« Nous avons rendu visite à quelques mères d’enfants martyrs. Je leur offrais des cadeaux à la place de leurs enfants martyrs à l’occasion de la fête des mères. À la mère qui n’a pas reçu son cadeau de son fils martyr et dont les yeux sont encore remplis de larmes, à la mère qui cherche toujours sa fille disparue, à la mère blessée qui combat ses blessures pour soigner ses enfants, à la mère qui a donné son âme lorsque l’occupation a pris pour cible leur maison, jetant son corps sur ses enfants, les serrant dans ses bras pour les protéger des éclats d’obus. À toutes les mères du monde, bonne fête des mères, et à la mère palestinienne chaque année, vous êtes un symbole de dévouement et de sacrifice. Chaque année, vous êtes les plus belles mamans. »

Une vidéo montrant le désespoir des mères face à la mort de leurs bébés, Marsel écrit :

« Comme l’air, il est invisible. Il n’y a ni papiers d’identité, ni nom, ni adresse, ni date de naissance. Peut-être que la mère a été martyrisée, peut-être que les témoins ont été martyrisés, et peut-être que l’enfant est le seul survivant et le seul témoin anonyme. »

 

Une vidéo où l’on voit des personnes progresser sur un chemin tracé par des chars

« J’insiste encore, ce n’est pas le même char, pas le même soldat conducteur, et bien sûr pas la même victime, lieu ou événement. Mais c’est le même motif, le même génocide, les mêmes tribunaux, les mêmes lois et les mêmes juges impuissants. La même équipe de supporters, la même équipe de spectateurs, la même douleur, les mêmes doubles standards, et les mêmes personnes et entités qui sont au-dessus des lois. Les images montrent la moitié du corps d’un Palestinien blessé et les effets d’un char israélien qui a écrasé ce Palestinien blessé à proximité de l’hôpital Al-Shifa à Gaza. »

Une vidéo qu’on ne peut plus regarder….

« Cette enfant a été jetée par l’explosion sur le trottoir de la rue et amenée à l’hôpital baptiste après que l’occupation ait bombardé sa maison. »

 

Sous une vidéo des israéliens bloquant l’entrée de l’aide humanitaire :

« Scènes du reportage choquant de Loffredo Jeremy dans les rangs des Israéliens qui bloquent l’aide humanitaire à Gaza. Même si je vis au milieu d’un génocide, je n’arrive toujours pas à croire qu’il existe des gens comme ceux-là sur cette planète qui véhiculent autant de haine. »


 

Hier soir nous étions en meeting à Béziers pour un cessez-le-feu immédiat et pérenne à Gaza, nous avons eu Abu Amir quelques minutes au téléphone qui a décrit la situation apocalyptique et inhumaine qui sévit dans toute la bande de Gaza. À l’envoi d’une photo de la salle à Marsel et Abu Amir, Marsel nous a écrit ceci :

« Nous offrons nos meilleures salutations à chacun d’entre vous. Nous sommes très heureux de ces images qui combattent les idées que l’occupation tente de propager, que nous sommes oubliés et que personne ne sait qui nous sommes, comme si nous étions un peuple inconnu aux confins de l’univers, et que personne ne se souvient de nous, nous voit ou nous entend. Mes ami.e.s vous êtes les guerrier.ière.s les plus fort.e.s, ceux et celles qui se battent pour une cause en laquelle ils et elles croient. Les combattant.e.s les plus fort.e.s qui ne peuvent être vaincu.e.s, je vous remercie tant que des gens comme vous existent, nous n’avons pas la peur, l’espoir sera toujours notre chemin. Puissiez-vous toujours être le cœur battant de l’humanité. »


 

Le silence et le soutien de la communauté internationale permet à Israël de poursuivre et d’intensifier ses attaques, ses massacres et ses destructions.

Abu Amir le soir du 23 Mars

Les violentes attaques d’occupation se poursuivent, plus féroces qu’auparavant, dans diverses zones de la bande de Gaza. Surtout dans la zone ouest de Gaza, autour de l’hôpital Al-Shifa. Certaines familles ont lancé plusieurs appels et ont déclaré que l’occupation assiège la région depuis lundi matin dernier et qu’il y a de nombreuses familles assiégées dans la région.

Une femme assiégée dans la zone, appelée Jamila Al-Hessi, a déclaré à travers de nombreux appels qu’elle n’avait pas trouvé d’eau potable ni de nourriture depuis 6 jours, que les soldats d’occupation avaient brûlé et tué des familles entières et qu’ils avaient violé un certain nombre de femmes avant de les tuer. Elle a également indiqué que les enfants buvaient de l’eau saumâtre. La Croix-Rouge n’est pas là pour fournir même de l’eau potable.

La femme continue en expliquant : « Nous sommes bloqué.e.s à cause des bombardements israéliens continus, nous ne savons pas comment échapper à cet enfer. »

C’est ce qu’a déclaré à Al Jazeera cette femme assiégée lors d’un appel téléphonique. J’ai expliqué la situation catastrophique vécue par les habitants. L’occupation continue de commettre ces crimes dans cette zone depuis lundi matin dernier jusqu’à aujourd’hui. L’afflux de personnes déplacées de la ville de Gaza et du nord vers le sud de Gaza se poursuit. L’occupation intensifie ses attaques en tuant des dizaines de citoyens dans le nord de la bande de Gaza et en empêchant l’aide d’entrer, pour forcer les citoyens à fuir vers le sud de la bande de Gaza.

Je pense que malheureusement, l’occupation a réussi jusqu’à présent parce qu’elle s’est appuyée sur le silence et le soutien international pour commettre davantage de massacres.

 

Marsel dans la nuit du 23 au 24 Mars confirme ces informations

Plus de 40 raids dans les zones sud et sud-est de la ville de Khan Yunis : 6 martyrs et un certain nombre de blessés ont été retrouvés sous les décombres de la maison de la famille Farwaneh, qui a été soumise à un bombardement israélien à l’est de Rafah.

Les forces de l’armée d’occupation avancent à proximité de l’hôpital Nasser et tirent intensément sur l’ouest de Khan Yunis.


 

Marsel, 23 Mars, par WhatsApp, confirme toutes les informations horribles concernant la situation à l’hôpital Al Shifa dans la ville de Gaza : il nous envoie comme Abu Amir le même témoignage qu’a donné J. Al- Hissy à Al Jazeera.

« Témoignages horribles de la région de Shifa à Gaza : Les forces d’occupation ont violé des femmes et tué des familles entières. »

De son côté, l’Observatoire Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme a documenté, samedi 23 mars 2024, plusieurs témoignages identiques concernant l’utilisation délibérée par l’armée d’occupation israélienne de civils palestiniens comme boucliers humains dans le complexe médical d’Al-Shifa et ses environs ; contre leur gré en les plaçant dans des conditions mettant leur vie en danger, afin de sécuriser et de protéger ses forces et ses opérations. Les militaires sont là.

Les forces israéliennes utilisaient des civils malades et déplacés à l’intérieur du complexe médical de Shifa en les exploitant pour renforcer leurs opérations militaires à l’intérieur de l’hôpital, ou pour former une couverture derrière leurs forces et leurs véhicules militaires, ou en les envoyant sous menace vers les maisons et immeubles d’habitation situés à proximité du complexe médical, pour exiger l’évacuation de leurs résidents.

À l’aube de lundi dernier, l’armée israélienne a pris d’assaut le complexe d’Al-Shifa, à l’ouest de la ville de Gaza, au milieu de tirs nourris et de vols de drones, ce qui a fait des centaines de martyrs et de blessés et l’arrestation de centaines d’autres, en plus des destructions et incendie de dizaines de maisons d’habitation adjacentes au complexe après leur prise d’assaut.

À 10H30 ce matin : L’armée d’occupation appelle par haut-parleurs à l’évacuation immédiate du complexe médical d’Al-Shifa. L’armée d’occupation israélienne annonce l’arrestation de 500 Palestiniens de la zone du complexe médical d’Al-Shifa dans la ville de Gaza depuis le début de l’opération d’assaut la semaine dernière.

Des voix au milieu de la famine dans le nord de la bande de Gaza

Un rapport met en lumière le crime de génocide et l’utilisation de la famine comme arme de guerre, en présentant certains des témoignages fournis par des hommes et des femmes palestiniennes aux trois institutions palestiniennes des droits de l’homme, le Centre Al-Mezan, Al-Haq et le Centre palestinien pour les droits de l’homme.

La famine contraint des milliers de Palestiniens, hommes et femmes, à fuir du nord de la bande de Gaza vers le sud. Depuis le début de son attaque militaire contre la bande de Gaza le 7 octobre 2023, l’État d’occupation israélien a utilisé la famine comme arme de guerre, ce qui a conduit à une véritable famine dans certaines zones de la bande et à la mort de nombreuses personnes, de la faim, y compris les enfants.

En préparation de leur attaque terrestre sur la bande de Gaza, les forces d’occupation israéliennes ont isolé la zone nord de la bande de Gaza du sud en bombardant des routes et des ponts et en établissant des points de contrôle militaires sur la route côtière et la route Salah al-Din. L’approbation israélienne était désormais requise pour fournir à la population de la nourriture et permettre aux camions d’atteindre la zone nord de la bande de Gaza, dans laquelle il y a environ 300 000 individus. Renforcer le siège et le bouclage de la bande de Gaza et empêcher les mouvements. Empêcher aussi et entraver les opérations de secours : les fournitures médicales et les fortifiants nécessaires aux enfants, en particulier le lait destiné à l’allaitement. Couper l’alimentation électrique et interdire l’entrée de carburant et de diesel en quantités suffisantes pour faire fonctionner les installations et services de base constitue une méthode fondamentale pour exterminer la population et la pousser à émigrer.

Le nombre de camions d’aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza révèle la difficulté des mesures restrictives imposées par les autorités d’occupation à la bande de Gaza depuis le début de l’attaque militaire. Alors que les institutions internationales estimaient le rythme quotidien des camions entrant dans la bande de Gaza en février 2024 à environ (97) camions, ce qui est bien inférieur au minimum qui était estimé à environ 500 camions par jour avant l’agression. Cela a empêché de répondre aux besoins de plus de deux millions de Palestiniens dans la bande de Gaza, dont la survie est désormais menacée.

Empêcher le passage de l’aide humanitaire et du matériel alimentaire vers le nord de la bande de Gaza a provoqué une famine généralisée, car des milliers de personnes ont été privées d’accès à la nourriture et à l’eau qui leur permettraient de survivre. La famine a détérioré davantage la santé des enfants, des femmes enceintes, des malades chroniques et des personnes âgées.

Selon le dernier bilan du ministère palestinien de la Santé à Gaza, le mardi 12 mars 2024, le nombre de décès dus à la malnutrition et à la déshydratation dans le nord de la bande de Gaza s’est élevé à (27) personnes, ce qui a incité certains habitants à s’aventurer dehors et fuir vers le sud de la bande de Gaza dans des circonstances impérieuses à la recherche de nourriture.

Ces dernières semaines, il est apparu que les forces d’occupation israéliennes ont délibérément ouvert le feu sur des milliers d’habitants affamés, poussés par la faim et l’épuisement de toutes les réserves alimentaires dans le gouvernorat de Gaza et dans le nord de Gaza. Ces personnes se dirigeaient vers des endroits proches des deux frontières israéliennes. aux points de contrôle des rues Salah al-Din et Al-Rashid, dans le sud de Gaza pour se retrouver vulnérables à être prises pour cible, ce qui a fait des centaines de martyrs et de blessés.

Le rapport de l’association pour les droits humains https://www.mezan.org/en aborde un ensemble de témoignages donnés par des hommes et des femmes déplacés fuyant la famine.


 

Le 25 Mars Abu Amir par WhatsApp

Les attaques brutales de l’occupant se poursuivent dans plusieurs parties de la bande de Gaza. Les zones occidentales de la ville de Gaza sont toujours assiégées par les chars de l’occupant et les appels des citoyens qui vivent dans des conditions humanitaires horribles au milieu de cette zone se poursuivent avec des tirs, le manque de nourriture et la pénurie d’eau. L’invasion de cette zone dure depuis 7 jours.

Avec la poursuite des attaques de l’occupant et son contrôle sur les régions orientales de la bande de Gaza (qui sont considérées comme le grenier alimentaire de la bande de Gaza car l’essentiel des terres agricoles se trouve dans ces régions), la production de légumes est devenue rare. Cela a des conséquences négatives pour subvenir aux besoins des citoyens. De plus, l’entrée de l’aide alimentaire est entravée, ce qui a conduit à l’apparition de la famine. Après la région nord, la famine se développe dans les régions sud.

Israël continue de resserrer son emprise sur la bande de Gaza en rationnant l’entrée de l’aide, ce qui a provoqué une véritable famine. La représentante du parti démocrate américain, Alexandria Ocasio-Cortez, a déclaré à CNN : « Israël provoque intentionnellement la famine à Gaza et l’obstruction délibérée d’Israël à l’aide dans la bande de Gaza est horrible. »

Israël a répété à plusieurs reprises son intention d’empêcher l’UNRWA d’opérer dans la bande de Gaza. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que la décision d’Israël d’empêcher l’UNRWA de fournir de l’aide dans le nord de la bande de Gaza devait être immédiatement annulée et qu’interdire à l’UNRWA de fournir de l’aide dans le nord de la bande de Gaza revenait à priver les gens de la possibilité de survivre.

Le ministère palestinien des affaires étrangères a déclaré que M. Netanyahou cherchait à détruire la bande de Gaza et à vider la population, et qu’il ne pensait à aucune initiative politique.

Le journal Yediot Aharonot (premier quotidien israélien « Les dernières nouvelles ») a également rapporté les propos de hauts fonctionnaires israéliens selon lesquels le Premier ministre Benjamin Netanyahou tente délibérément de perturber tout accord d’échange. D’autres fonctionnaires affirment qu’il s’agit de la tactique de Netanyahou pour amener le Hamas à faire des concessions dans le cadre des négociations.

Le ministère du Développement social a également condamné avec la plus grande fermeté les viols de femmes et de jeunes filles et les agressions sexuelles contre les femmes perpétrées par l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Il a ajouté que les viols et les agressions sexuelles contre les femmes produiraient des effets psychologiques, physiques et sociaux.

L’Autorité monétaire palestinienne a indiqué qu’un certain nombre d’agences bancaires et de sièges ont été détruits à la suite des bombardements en cours dans la bande de Gaza.

Il n’a pas été possible d’ouvrir les agences restantes pour effectuer des opérations de retrait et de dépôt dans tous les gouvernorats du secteur, en raison des bombardements, des conditions de terrain difficiles, des pannes d’électricité et de la réalité sécuritaire. Cela a entraîné une crise sans précédent dans l’abondance des liquidités entre les mains des citoyens et sur les marchés. Cette crise s’est aggravée avec la disparition de la plupart des distributeurs automatiques de billets.

Les citoyens restent des heures et des jours devant le distributeur de billets de la Banque de Palestine dans les zones de Deir al-Balah et de Nuseirat, et endurent ce qui leur arrive en termes de tentatives de vol, de harcèlement et de problèmes qui vont jusqu’à la fusillade ou le fait d’être la proie d’extorqueurs.


Voici le travail d’assistance que nous effectuons dans le camp :

Après le travail organisé que nous avons réalisé pour faciliter les moyens de subsistance dans le camp en fournissant la plupart des paniers de nourriture, des légumes, des couvertures, etc… nécessaires, le camp dispose maintenant d’un registre avec les noms des familles présentes et une nouvelle administration a été formée pour organiser les affaires du camp.

Grâce à une communication continue avec les institutions locales, nous avons réussi à répondre à de nombreux besoins des familles du camp. Lorsque les agriculteurs qui avaient été déplacés de l’école vers d’autres régions ont vu le système du camp et ont réalisé qu’une administration travaillait pour leur apporter du confort, ils ont commencé à venir au camp et à installer leurs tentes. Il y a maintenant plus de 650 familles qui résident dans le camp et aux alentours.

Par conséquent, la charge de travail de l’administration du camp s’est encore alourdie pour répondre aux besoins de ce grand nombre de familles. La semaine dernière, avec la pluie qui est tombée pendant trois jours et qui a noyé certaines des tentes que les agriculteurs avaient installées autour du camp, nous avons pu, par l’intermédiaire de certaines institutions, fournir 400 mètres de nylon et les distribuer aux agriculteurs touchés par la pluie. L’équipe de l’UJFP a également fourni de la nourriture pour trois jours. Notre équipe continue à travailler pour fournir au camp ce dont il a besoin et répondre à ses besoins.


 

Hier 28 Mars et avant hier 27 Mars, Marsel nous a envoyé :

  • Une vidéo sous-titrée en anglais : le travail effectué par l’équipe d’Ibn Sina.

Distribution par Ibn Sina de colis d’urgence contenant des légumes dans les tentes à Rafah.

« Où la mort et la faim. Il y a une différence entre un tueur qui tue sa victime et un tueur qui pratique le meurtre comme s’il s’agissait d’un art ou d’un passe-temps. Tuer de plusieurs manières, stimuler sa passion pour découvrir de nouvelles façons de tuer pour voir que toutes les victimes méritent d’être tuées, et que tous ceux qui ont survécu doivent être tués. Faire de l’eau un outil meurtrier en la polluant. D’un camion de secours transportant des sacs de farine à un camion transportant un cimetière saignant du sang des affamés qui ont été tués en s’inquiétant pour leurs enfants, dont les cris résonnent encore aux oreilles de leurs pères martyrs.

Face à cette grande tragédie Nous avons dû intervenir et apporter du secours à certaines familles alors que la situation s’aggrave. Nous avons fourni 50 colis de secours, c’est une touche humanitaire qui a apporté du soulagement à ces familles. Les secours leur ont fourni de la nourriture qui renforcerait leur résilience pendant quelques jours.

Espérons que cette tragédie prenne fin et que les personnes déplacées obtiennent leurs droits humains qui est garanti par les conventions et normes internationales comme la protection en temps de guerre.

La Convention de Genève oblige les parties belligérantes à fournir protection et soins aux personnes déplacées pendant les guerres, notamment en leur fournissant la nourriture nécessaire. Dans ce contexte, l’article 54 du Premier Protocole additionnel à la Convention de Genève de 1949 stipule que « les populations civiles et les personnes déplacées par l’agression bénéficieront des mêmes soins et de la même protection que ceux qui leur sont accordés en vertu des lois et pratiques humanitaires internationales, et leur droit à la nourriture et les médicaments ne doivent pas être violés, et aucune sanction visant la faim ». Article 69 du Deuxième Protocole additionnel à la Convention de Genève affirme que « la faim ne doit pas être utilisé comme arme de guerre, et les personnes déplacées et les civils doivent être protégés et soignés contre la famine et la privation de denrées alimentaires de base. Il est également important de fournir de l’eau propre et salubre aux personnes déplacées et aux civils pendant les périodes de guerre et de conflit. L’eau est un droit humain fondamental et sa garantie est une priorité de la protection humanitaire. L’article 69 du Deuxième Protocole à la Convention de Genève établit un principe explicite exigeant que les parties belligérantes veillent à ce que les personnes déplacées et les civils aient accès à l’eau potable et protègent les infrastructures hydrauliques civiles de la destruction et des perturbations. Bien entendu, voici le texte concernant l’approvisionnement en eau des personnes déplacées et des civils pendant les guerres conformément à la Convention de Genève… ».

 

  • Une vidéo sous-titrée en français qui témoigne du seul survivant d’une famille :

https://drive.google.com/file/d/1Df05BWUMfRi1zJuXAHPm1R03hegsB5KW/view?usp=drivesdk

 

Après l’envoi d’un message à Abu Amir pour avoir des nouvelles il répond par WhatsApp, le 29 Mars au soir :

« Ma chère, la situation est très difficile ici. L’occupation est en train de démolir une ville entière à un kilomètre de chez moi. Cette ville s’appelle la Ville des Prisonniers et se trouve au nord du camp de Nuseirat. Il y a une grande crainte que l’occupation veuille dégager la route pour entrer dans la région de Nuseirat. Nous ne savons pas ce que l’occupation a l’intention de faire. »

Écrire à Abu Amir que nous sommes avec lui, que nous l’écrivons et que nous hurlons au monde entier qu’il faut que cette horreur cesse immédiatement ! Il répond :

« Les gouvernements du monde et la plupart de leurs institutions font la sourde oreille face à l’injustice qui se produit dans la bande de Gaza. »

 

Au matin du 30 Mars Marsel nous envoie cette terrible nouvelle :

« Je me suis réveillé ce matin avec une nouvelle choquante, comme si la population de Gaza avait besoin de plus de souffrance, de catastrophes et de faim. La nouvelle se lit comme suit : “La Banque de Palestine à Gaza fermera ses distributeurs automatiques d’ici quelques jours en raison du manque de liquidités dans le coffre-fort de la banque. Ce qui reste, ce sont des papiers sans valeur”. Fermer la porte des banques ouvrira de nombreuses portes graves pour ceux qui mourront de faim compte tenu de la rareté des programmes de secours, de l’arrêt des salaires et de l’aide. L’arrêt des banques, le vide des produits sur les marchés et l’incapacité des commerçants à payer le prix des marchandises. La Banque de Palestine est la plus grande banque opérant en Palestine. La fermeture des guichets automatiques des banques et l’arrêt du versement des fonds aux bénéficiaires, qu’il s’agisse de salaires, d’aides ou de dépôts pour les clients, aggraveront considérablement la situation désastreuse et exacerberont la crise humanitaire et économique en raison de l’arrêt des flux de trésorerie et des paiements aux bénéficiaires. Les souffrances des réfugiés et des pauvres se sont en conséquence intensifiées, ce qui conduira effectivement à une famine sans précédent, contrairement à tout ce que l’on peut voir, même dans les pires cauchemars. Ouvrir les portes des banques et fournir des liquidités est une nécessité urgente pour atténuer les effets catastrophiques de la guerre à Gaza. Les effets observés de cette catastrophe sont sans aucun doute de la responsabilité de l’occupation, principalement en raison du ciblage des banques et des distributeurs automatiques, qui a affaibli la capacité de fonctionnement des banques et les a vidées de liquidités indispensables. En outre, l’Autorité monétaire palestinienne porte la responsabilité de ne pas avoir pris de mesures sérieuses pour résoudre ce problème, évident depuis un certain temps en raison du manque de liquidités et de l’émergence de profiteurs de guerre qui imposent aux citoyens des commissions atteignant 20 % de leurs salaires, ou des transferts financiers. L’Autorité palestinienne et le gouvernement de Gaza portent également la responsabilité de protéger les citoyens et de leur garantir le strict minimum de leurs droits, comme les salaires des citoyens. Et bien sûr, nous ne devons pas oublier la responsabilité de la communauté internationale, car tout ce qui se passe est le résultat inévitable du silence de la communauté internationale face à la guerre et au génocide perpétrés par l’occupation contre toute la population de Gaza, en particulier civils, entraînant des massacres, la famine et le déplacement forcé d’individus, ainsi que l’empêchement de l’entrée des marchandises, conduisant à l’arrêt de l’économie. En résumé, les effets catastrophiques des fermetures de banques comprennent :

    1. Fermeture de tous les bureaux de transfert de fonds qui servaient de débouché aux citoyens en recevant l’aide de leurs proches, et cessation du travail de certaines institutions qui dépendaient des transferts financiers des agences d’aide aux réfugiés.
    2. Effondrement de la vie financière et économique, avec l’arrêt des salaires des employés, ainsi que l’arrêt de l’aide financière à un grand nombre de réfugiés qui la recevaient mensuellement de l’UNICEF et d’autres organisations locales et internationales.
    3. L’apparition d’une véritable famine qui affectera tout le monde et n’épargnera personne en raison de la guerre et du siège et de l’arrêt des flux de trésorerie.
    4. Augmentation de l’influence des profiteurs de guerre qui pratiquent l’extorsion et la fraude, exploitant le besoin d’argent des gens pour réaliser des gains personnels. Un exemple en est l’achat de bijoux en or pour femmes à des prix très bas, profitant de la rareté des liquidités sur les marchés. La fermeture des banques augmentera leur influence et leur cupidité à exploiter les plus vulnérables.
    5. Détérioration de la sécurité et de la stabilité intérieure et augmentation des actes de violence et des tensions dans la société en raison du conflit pour l’alimentation et les moyens de subsistance, entraînant un manque de confiance entre les populations et la disparition de la sécurité et de la stabilité sociales, ce qui est extrêmement grave. La fermeture des banques et l’arrêt des décaissements de fonds dans un contexte de guerre et de siège à Gaza ont créé une situation humanitaire et économique tragique qui nécessite une intervention urgente de la communauté internationale et des autorités compétentes pour alléger les souffrances de la population, en fournissant des liquidités aux banques, trouver des solutions radicales à la crise humanitaire et économique étouffante et œuvrer pour freiner les profiteurs de la guerre par tous les moyens nécessaires ».

 

Mais aujourd’hui 30 Mars, c’est la journée de la terre, symbole de la résistance palestinienne à l’occupation israélienne depuis 75 ans, et nous la fêterons partout en France et dans le monde !

 

mise à jour le 30 mars 2024.

(…)

À propos des témoignages

Juste avant l’attaque du Hamas en territoire israélien le 7 octobre 2023, une mission d’information devait se rendre à Gaza, depuis la France, pour informer de l’action de la société civile gazaouie, sur le terrain. Des relais essentiels en étaient Abu Amir Mutasem Eleïwa. Personnalité indépendante, très respecté dans la bande Gaza, il est l’animateur des Projets paysans. Il est aussi l’interlocuteur privilégié de l’Union Juive Française pour la Paix, qui soutient ce programme.

Ces Projets paysans (château d’eau, coopérative de production, autoproduction de semences, solidarité quotidienne — dont l’ouverture d’une crèche) visent à consolider l’autonomie du territoire et contrecarrer le désir de le fuir. Autre interlocuteur de choix : Marsel Alledawi, responsable du Centre Ibn Sina pour l’enfance, vouée au suivi éducatif et psychologique. C’est l’une des rares structures strictement laïques du territoire.

La mission d’information n’ayant pu pénétrer à Gaza, c’est ensuite par conversations téléphoniques, messageries Messenger et WhatsApp que ces acteurs gazaouis ont entretenu un lien quotidien avec leurs interlocuteurs français. Dont le Marseillais Pierre Stamboul, vice-président de l’Union juive française pour la paix (UJFP), Sarah Katz (International Solidarity Movement), et Brigitte Challande, militante montpelliéraine de la solidarité avec les Palestiniens.

Ci-dessous, ils rendent publique la matière de ces récits reçus quotidiennement depuis Gaza. Cela dans l’espoir de valoriser les ressources de solidarité, les capacités d’adaptation dans les pires situations, dont est capable de faire montre la société civile gazaouie ; tout ne se résumant pas au seul Hamas.

Pour une meilleure compréhension de ce suivi, il faut savoir qu’Abu Amir Mutasem Eleïwa (coordinateur des Projets paysans) s’était déplacé au Caire, à la rencontre de la mission française. Il s’y est alors trouvé bloqué jusqu’à son retour dans la Bande de Gaza à la faveur de la seule trêve humanitaire survenue à ce jour. Enfin, par souci de fluidité, les deux interlocuteurs gazaouis cités ci-dessous le sont le plus souvent sous leurs seuls prénoms (Abu Amir et Marsel). Le mode de retranscription de leurs récits alterne la reprise in extenso de textes et propos de ces deux personnes (alors entre guillemets et en italique), ou bien des synthèses reformulées en seconde main (par exemple en cas de retranscription après coup du contenu de conversations téléphoniques).

 


 

Depuis le 20 novembre altermidi publie les témoignages quasi quotidien du peuple Gazaouis, tels qu’ils nous arrivent directement du terrain.

Partie 1 du 20 novembre 2023 au 4 janvier 2024. À lire ICI.

Partie 2 du 8 au 17 janvier 2024. À lire ICI.

Partie 3 du 18 au 27 janvier 2024. À lire ICI

Partie 4 du 28 janvier au 13 février 2024. À lire ICI

Partie 5 du 13 au 20 février ICI

Partie du 21 février au 4 mars ICI

Partie du 5 mars au 14 mars ICI


Photo.

Brigitte Challende
Brigitte Challande est au départ infirmière de secteur psychiatrique, puis psychologue clinicienne et enfin administratrice culturelle, mais surtout activiste ; tout un parcours professionnel où elle n’a cessé de s’insérer dans les fissures et les failles de l’institution pour la malmener et tenter de la transformer. Longtemps à l’hôpital de la Colombière où elle a créé l’association «  Les Murs d’ Aurelle» lieu de pratiques artistiques où plus de 200 artistes sont intervenus pendant plus de 20 ans. Puis dans des missions politiques en Cisjordanie et à Gaza en Palestine. Parallèlement elle a mis en acte sa réflexion dans des pratiques et l’écriture d’ouvrages collectifs. Plusieurs Actes de colloque questionnant l’art et la folie ( Art à bord / Personne Autre/ Autre Abord / Personne d’Art et les Rencontres de l’Expérience Sensible aux éditions du Champ Social) «  Gens de Gaza » aux éditions Riveneuve. Sa rencontre avec la presse indépendante lui a permis d’écrire pour le Poing et maintenant pour Altermidi.