Des précisions pour une meilleure compréhension de ces chroniques journalières, notamment pour celles et ceux qui rejoignent leur lecture récemment ou de façon discontinue : le compte rendu précis et factuel des violences et violations du droit, commises par Israël, que compile Marsel quotidiennement dans un récit prennent leur source dans une observation documentée à la fois sur le terrain et à partir de différentes déclarations officielles ou médiatiques. Cet ensemble en constitue un document essentiel.
L’emploi très fréquent dans ces chroniques du mot « martyr » fait référence au fait « d’être assassiné par la guerre », c’est à dire mort. En ce moment, journellement il y a entre 150 et 200 morts par jour dans toute la bande de Gaza.
Mise à jour le 10 juillet 2024
Le 9 Juillet au soir, Abu Amir envoie une description de la situation plus générale, c’est-à-dire celle des personnes déplacé.e.s totalement livrées à elles-mêmes sans autre recours que le rien.
Au cours des dernières semaines, nous avons rencontré de nombreuses personnes déplacées dans l’ouest de Deir al-Balah, que nous avons trouvées dans des conditions humanitaires tragiques.
Nous avons trouvé des femmes et des enfants dehors, plaçant des tissus et du plastique pour les protéger de la chaleur du soleil.
Ces déplacé.e.s ont fui la mort, selon leurs dires, et ont laissé derrière eux tout ce qu’ils possédaient pour y échapper avec leurs enfants. Vous les regardez et voyez la misère et le besoin dans leurs yeux. Dans chaque région que nous visitons, nous voyons beaucoup d’entre eux vivre sans tente, créant un abri avec rien pour s’abriter.
L’une des femmes de ce camp dit qu’elle a fui le camp de plage, à l’ouest de la ville de Gaza, pour se réfugier à Mawasi Rafah après le martyre de son mari. Après son installation là-bas, l’occupation a bombardé la zone des entrepôts de l’UNRWA dans la région de Mawasi Rafah, et elle a perdu trois de ses fils. Aujourd’hui, cette femme a un enfant et trois filles. Elle se réveille aux aurores et part chercher de la nourriture pour ses enfants. Un jour, elle revient avec de la nourriture et le lendemain, ses enfants dorment affamés.
Oui, c’est la réalité de centaines de femmes qui ont perdu leur mari et ont été contraintes de compter sur elles-mêmes. Aujourd’hui, nous avons pu fournir 65 tentes aux personnes déplacées qui dormaient en plein air, mais dès que nous avons monté la première tente et l’avons remise à l’une des femmes, les habitants du camp nous ont attaqués, voulant que nous leur distribuions les tentes pour eux. Les tentes ont donc été remises à l’administration du camp et seront distribuées au reste des personnes déplacées.
Ci-dessous le lien des photos et vidéo de la distribution des tentes.
https://drive.google.com/drive/folders/12pJGIpfZ7oObvSLYX_QvKyg00iysidU9
Dans la matinée du 10 Juillet, Abu Amir envoie un rapport sur l’alimentation en eau dans la Bande De Gaza, sachant que c’est une question cruciale.
La plupart des habitant.e.s de la bande de Gaza souffrent depuis des années d’une grave pénurie d’eau. La quantité d’eau des réservoirs souterrains diminue constamment en raison du manque de pluie et du fait qu’Israël creuse des centaines de puits autour de la bande de Gaza, volant l’eau et l’envoyant vers l’intérieur occupé.
Cela a entraîné une augmentation de la salinité de l’eau du fait de l’entrée d’eau de mer dans les eaux souterraines, ce qui a provoqué une catastrophe environnementale majeure pour le secteur de l’eau. Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, avec la destruction des pompes à eau et la panne de courant, la crise s’est considérablement aggravée et a grandement affecté la vie des citoyen.ne.s de la bande de Gaza.
Surtout avec le déplacement de plus d’un million et demi de personnes vers des zones reculées comme Mawasi Khan Yunis, où il n’y a pas assez d’eau pour ce grand nombre de personnes déplacées.
Les personnes déplacées dépendent des quelques puits de ces zones qui fonctionnent à l’énergie solaire, ou à des générateurs électriques, pour obtenir de l’eau pour leur usage quotidien, ce qui n’est en aucun cas suffisant compte tenu du grand nombre de personnes déplacées vers ces zones.
Dans le camp des agriculteurs, la pompe qui extrait l’eau du puits et alimente en eau les déplacés pendant deux jours est tombée en panne. Pendant deux jours, nous avons cherché une pompe alternative pour faire fonctionner le puits et nous y sommes parvenus.
Mais durant ces deux jours, la vie des déplacés du camp a été bouleversée, car les familles dépendent directement de ce puits, qui assure leurs besoins en eau.
Ce matin, des pompes ont été installées et de l’eau a été pompée dans des réservoirs afin que ces familles puissent utiliser cette eau et que la vie puisse reprendre dans le camp. Les agriculteurs remercient l’UJFP pour sa réponse rapide à la résolution de ce problème crucial.
Les conditions de vie dans les camps de déplacé.e.s ne sont ni simples, ni faciles, ni hygiéniques et tous les jours il faut trouver des solutions pour cet hébergement totalement inadéquat et insupportable pour une vie quotidienne. Le 9 Juillet Abu Amir nous envoie le compte rendu des opérations de démoustication, dératisation et assainissement des camps.
La souffrance des personnes déplacées ne se limite pas au manque de nourriture, de boisson et de vêtements, mais s’étend bien au-delà.
Avec la multiplication des bassins d’épuration et des décharges qui se sont répandues à l’intérieur du camp et entre les tentes, la vie des personnes déplacées est devenue désastreuse. Surtout avec les températures élevées qui ont fait des bassins d’épuration et des décharges un environnement fertile pour les insectes, les reptiles et les rongeurs.
Dans une interview avec l’une des femmes vivant dans l’un des camps et qui parle de la tragédie qu’elles vivent dans le camp, cette femme déclare : « Nous vivons nos pires jours. Nous vivons dans la terreur lorsque nous nous endormons. Les nuées de moustiques ne nous laissent pas dormir, comme s’ils insistaient pour nous réveiller pour veiller avec nous. »
L’un des parents doit être vigilant par peur des reptiles et des insectes, comme les scorpions, que nous avons trouvé une fois en train de marcher sur le corps de notre enfant. Nous nous sommes figés en voyant cette scène et nous ne pouvions rien faire de peur que le scorpion s’en aille vers un autre enfant jusqu’à ce qu’il parte seul.
Mon mari, moi et nos six enfants vivons dans une petite tente. Il y a des chiens errants qui entrent dans la tente sans demander la permission et regardent ceux qui sont dans la tente, puis nous leur crions de continuer leur chemin.
C’est la réalité des camps, une torture continue, et une autre femme reprend : « nous ne sommes pas seulement tourmenté.e.s, nous mourons lentement pendant que le monde nous regarde comme si nous n’étions rien ».
Le problème des insectes est considéré comme l’un des plus importants dont souffrent les personnes déplacées dans les camps, et l’idée de pulvériser les camps n’est pas venue de nulle part, mais plutôt suite à leurs nombreux appels lancés pour les sauver de ces difficultés qui perturbent leur vie.
La semaine dernière, nous avons pulvérisé deux camps (Abu Al-Ata et Shaheen), et nous sommes passés hier pour voir les résultats des pulvérisations et les interroger. Les données montrent que les moustiques ont disparu dans une large mesure pendant deux jours, tandis que les fourmis et autres insectes ont disparu pendant quatre jours. Le directeur du centre d’hébergement s’est exprimé à ce sujet en disant que les pulvérisations ont réussi à éliminer les insectes, même temporairement, et que c’est une chose positive.
Mardi 9 juillet, l’équipe de travail a pulvérisé le camp d’Al-Siddiqa, qui est largement infesté d’insectes et de rongeurs, selon ce que rapportent les habitants du camp. Je crois, et d’après ce que j’ai vu, que la solution au problème réside dans la fourniture de pompes de pulvérisation de médicaments pour les camps, mais même de tels approvisionnements sont difficiles à obtenir.
Le 7 Juillet au soir lorsque nous attendions avec crainte le résultat des législatives — où nous apprendrons que le RN n’est qu’en troisième position ! — Abu Amir envoie la suite du compte rendu de leur activité de soin ophtalmologique dans les camps de déplacé.e.s.
Dans le prolongement de l’initiative [d’examen de la vue] que nous avons ciblée hier dans le camp d’Al-Azza, nos équipes ont achevé celle-ci le 7 juillet de cette année dans le camp des agriculteurs de Mawasi Khan Yunis, où nous avons pointé des centaines d’enfants dans ce camp. Ces derniers se sont précipités sur place pour se faire examiner les yeux, et nous en avons trouvé beaucoup qui ont cruellement besoin de lunettes pour mener une vie normale.
Nous nous sommes ensuite rendus au camp de la ville de Hamad, où nous avons été reçus par le camarade Zakaria Bakr, porte-parole officiel des pêcheurs, et par un groupe de pêcheurs qui ont salué cette initiative au profit de leurs enfants. De nombreux enfants sont arrivés et ils ont tous été examinés sans exception.
Certaines épouses et mères de pêcheurs ont également insisté pour bénéficier de cette initiative et de nombreuses femmes ont été examinées. À la fin de l’initiative, le camarade Zakaria a remercié l’UJFP pour ce beau travail en faveur des enfants des pêcheurs, et il a souhaité que cet intérêt pour ce groupe marginalisé se poursuive.
Parallèlement au magnifique travail de l’équipe d’Ibn Sina, le 5 Juillet Marsel reprend le catalogue détaillé, lancinant et effrayant des exactions commises par l’armée israélienne dans la Bande de Gaza en une seule journée, leur réalité.
Ville de Gaza et nord
Pilonnage d’artillerie au nord de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza :
– Un missile de reconnaissance a été tiré sur le toit d’une maison appartenant à la famille Ghabin à Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza, et un martyr ainsi qu’un certain nombre de blessés ont été retrouvés.
– 1 Martyr après avoir pris pour cible un groupe de citoyens à l’est du camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le martyr est Khaled Ahmed Al-Sama’neh.
– 6 martyrs et un certain nombre de blessés à la suite d’un attentat à la bombe contre une maison appartenant à la famille Khader dans la vieille rue de Gaza à Jabalia al-Balad. Connus parmi les martyrs : Bassam Khader, son épouse et trois enfants.
– 4 morts et plusieurs blessés suite à l’occupation israélienne visant une maison appartenant à la famille Al-Bardawil dans le quartier Al-Daraj, à l’est de la ville de Gaza.
– Le journaliste d’Al-Quds TV, Mohamed Al-Sakani, a été tué dans une attaque israélienne contre le quartier d’Al-Tuffah, à l’est de la ville de Gaza.
– 2 morts et plusieurs blessés dans une attaque contre une maison à proximité de l’école de Jaffa, dans le quartier d’Al-Daraj, à l’est de la ville de Gaza.
– 3 martyrs et un certain nombre de blessés suite à la cible d’un immeuble résidentiel où vivent des personnes déplacées de la famille Al-Arair, et un autre missile visant le marché de l’or de la ville de Gaza, connu des martyrs. Le martyr : Ibrahim Siam, 30 ans.
– Plusieurs blessés suite à la prise pour cible de l’école du Caire, dans le quartier de Rimal, à l’ouest de la ville de Gaza.
– Un martyr blessé suite à un missile de reconnaissance visant près de la mosquée Al-Mahatta dans le quartier d’Al-Tufah, à l’est de la ville de Gaza.
– Martyr suite à une cible avec un missile de reconnaissance dans la rue Al-Sikka à Shujaiya, à l’est de la ville de Gaza, le martyr est : le sultan Ali Nassar.
– 5 morts et plusieurs blessés suite à un attentat à la bombe contre l’école Musa bin Nussair dans le quartier Al-Daraj de la ville de Gaza.
– Cibler des civils avec un missile de reconnaissance à l’intérieur de l’école de Sharjah, dans le camp de réfugiés de Beach, à l’ouest de la ville de Gaza.
– Un martyr et plusieurs blessés sont arrivés à l’hôpital baptiste après que l’artillerie ait ciblé un certain nombre de civils dans la rue Al-Shaaf, à l’est de la ville de Gaza.
– 4 martyrs, dont 3 enfants, et un certain nombre de blessés suite à la prise pour cible d’une maison appartenant à la famille Zeno dans le quartier Al-Daraj de la ville de Gaza, hier soir, les martyrs sont : -Sham Zeno, Rania Zeno, Jamal Zeno, Mohamed Zeno.
– Une maison appartenant à la famille Rajab a été prise pour cible près du carrefour d’Asqola, dans le quartier d’Al-Zaytoun, au sud-est de la ville de Gaza.
– Un incendie s’est déclaré après le tir de cocktails Molotov sur la zone industrielle à l’est de la ville de Gaza.
– Raids ciblant l’est d’Al-Shujaiya et le quartier d’Al-Tuffah, à l’est de la ville de Gaza, coïncidant avec des bombardements d’artillerie et des tirs dans le quartier d’Al-Shujaiya.
– Pilonnages d’artillerie et tirs visant le sud de la ville de Gaza.
Gouvernorat Central :
– 4 martyrs suite à la prise pour cible d’une maison appartenant à la famille « Al-Sarraj » dans le camp 5 à Nuseirat dans le centre de la bande de Gaza, parmi lesquels on sait : Mahmoud Matar, 43 ans ; L’enfant Youmna Nihad Ragab, 5 mois.
– Des bombardements d’artillerie et des tirs de véhicules ont visé le nord du gouvernorat central. L’armée d’occupation a fait exploser des immeubles résidentiels au nord du gouvernorat central Secteur Sud.
– Des avions militaires israéliens ont tiré trois missiles sur la zone située à l’est de l’Université islamique, à l’est de Khan Yunis.
– Deux martyrs ont été tués lors du bombardement d’une bicyclette par l’occupation israélienne dans la région de Cheikh Nasser, à l’est de Khan Yunis, Muhannad Alaa Oweidah, Youssef Atta Oweidah.
– Le prisonnier Rami Attia Jumaa Abu Mustafa, libéré il y a quelques jours dans un état de santé difficile, se lève en martyr il y a peu au complexe médical Nasser à Khan Younis, au sud de la bande de Gaza.
– L’enfant Bilal Ahmed Ibrahim Qamar « Barbakh » est décédé il y a peu des suites de ses blessures subies après avoir pris pour cible leur maison située dans le quartier des douaniers, il y a quelques jours, à l’est de Khan Yunis.
– Une maison a été prise pour cible dans la ville d’Abasan, à l’est de Khan Yunis, sans faire de blessés.
– Deux martyrs et un certain nombre de blessés suite à la prise pour cible d’une maison appartenant à la famille Radwan dans la ville de Bani Suheila, à l’est de Khan Yunis.
– Artillerie visant une maison appartenant à la famille Al-Shawaf, au sud-est de Khan Yunis, sans faire de blessés.
L’artillerie israélienne a intensément ciblé les terres agricoles à l’est du village d’Al-Fukhari, à l’est de Khan Yunis.
– Des tirs d’artillerie ont visé l’est de Khan Yunis, coïncidant avec des tirs de fusées éclairantes dans l’espace aérien de la ville d’Al-Fukhari, au sud-est de Khan Yunis.
– Une incursion d’un certain nombre de véhicules dans la région d’Abu Halawa, Abu al-Husayn et dans la périphérie de la ville d’Al-Nasr, à l’est de Rafah et au sud-est de Khan Yunis, et des personnes sont assiégées dans la zone avec des tirs et des tirs.
– Des bombardements d’artillerie et des affrontements ont éclaté dans le centre-ville de Rafah.
– Les ambulanciers récupèrent les corps de 6 martyrs dans différentes zones à l’ouest de Rafah.
– Ciblage du centre-ville de Rafah.
– Ciblage avec un missile de reconnaissance à l’Est de Rafah. Les bombardements d’artillerie ont visé la ville d’Al-Nasr, au nord-est de Rafah.
– Des bombardements d’artillerie occasionnels visant l’est de Khan Yunis et Rafah.
Aujourd’hui 5 Juillet, un grand nombre de Gazaouis ont été déplacés vers le sud via le point de contrôle de Netzarim dans la rue Salah al-Din.
3 Juillet, Marsel rend compte des activités de la Tente solidaire dans laquelle se trouve l’école :
Al Tadamon est le nom donné à l’école par les personnes déplacées et ce mot signifie « solidarité » en langue arabe, donc Al-Tadamon est « École de Solidarité » que nous avons créée pour les enfants déplacés de la première à la sixième année. Mais nous avons réussi à faire en sorte que cette école offre de nombreux services et son rôle ne se limite plus à fournir des services d’éducation parascolaire : elle est devenue un point central pour fournir des services humanitaires sous toutes les formes à travers la formation de partenariats ; c’est la Tente de la Solidarité.
À propos de toutes les photos des enfants scolarisés, Marsel écrit :
« Quand nous créons le sourire, quand nous réussissons à convaincre les parents de déplacer les enfants de la file d’attente pour l’eau et la file d’attente pour la nourriture à la file d’attente de l’école, lorsque le conflit des mains des enfants alors qu’ils transportent des gallons d’eau se transforme en une lutte pour répondre à la question de l’école et y participer, nous avons ici apporté un changement positif qui ramène les enfants à une vie semi-normale et les fait sortir de l’état de guerre vers un état de paix intérieure, même momentanément. »
Ci-dessous le lien des photos de la scolarisation
https://drive.google.com/drive/folders/18UU0SUet2rE1lzkdyg5G_ueoO-juRPyz
Poursuite des activités au sein de l’école Al-Tadamon, qui comprennent l’enseignement de l’arabe, de l’anglais et des mathématiques de manière extrascolaire, à l’aide de jeux et d’activités ciblées. De plus, organiser des séances de soutien psychologique et d’activation de groupe avec les enfants.
Ma fille Mozn, son état psychologique commence à s’améliorer. J’ai vécu les effets post-traumatiques du martyre de mes nièces Moayed. Ils étaient comme des frères et amis et partageaient tout. Vous pouvez imaginer la perte de chacun et l’impact que cela a eu sur une fillette de dix ans.
Ci-dessous le lien des photos des activités extra scolaires
https://drive.google.com/drive/folders/19QJOeHb6ij-C3aLKnsl3j90qGRQW80na
La Tente Tadamon a été créée grâce aux efforts du Centre Ibn Sina et avec le soutien de l’UJFP. Nous avons réussi à nous coordonner et à coopérer avec la Fondation Handicap International. Il a été convenu que la Fondation HI mettrait en œuvre un projet qui fournira des services de santé pendant un mois à l’intérieur de la Tente Solidaire au service du projet. De nombreuses catégories de personnes en seront bénéficiaires, dont les enfants blessés de guerre, les personnes âgées, les femmes enceintes au neuvième mois et les personnes handicapées, ainsi que des ateliers d’éducation sanitaire qui seront organisés pour les femmes.
Ci-dessous le lien des photos de la coopération avec HI pour un service de santé
https://drive.google.com/drive/folders/1VPEhTGc38zlbSjdlp_p1bYps6_Jp_Ky8
Marsel envoie ces informations le 2 Juillet 2024
La tente solidaire contribue à fournir un incubateur adapté au travail des institutions, elle attire donc tous les partenaires de l’humanitaire pour fournir leurs services, certaines de ces activités sont gratuites, et parfois le Centre Ibn Sina et l’UJFP participent en comblant les carences logistiques et les besoins pour garantir que les partenaires mènent à bien leur travail et atteignent les objectifs fixés.
La Tente de Solidarité fournit le lieu approprié, l’eau et le personnel bénévole qui travaille, elle assure la coordination sur le terrain et identifie les groupes les plus nécessiteux.
En partenariat avec des organisations de la société civile, 200 briques de lait ont été distribuées aux bébés âgés d’un jour à un an, et l’initiative vise à fournir du lait aux familles déplacées les plus nécessiteuses qui ne peuvent pas, en raison de conditions de vie difficiles, fournir du lait et de la nourriture à leurs enfants.
En partenariat avec le Centre des Affaires Féminines, des séances de soutien psychologique de groupe pour les filles et les mères déplacées continueront d’être organisées, dans le but de réduire le stress psychologique et de fournir aux femmes des techniques de décharge psychologique, qui auront un impact positif sur elles et leurs familles.
« Dormez mes enfants, peut-être que demain sera un nouveau déplacement, dormez mes enfants et retrouvez vos forces et combattez pour survivre, l’humanité et le monde sont dans un sommeil profond et vous vous battez pour votre survie. Des familles dorment dans la rue après avoir été déplacées de force depuis l’est de Khan Younis. » C’est le commentaire de Marsel qui accompagne la vidéo d’un enfant dormant dans la rue.
Selon le ministère palestinien de la Santé, le nombre de morts à Gaza s’est élevé à au moins 37 843, avec 86 858 blessés.
Abu Amir, suite à une conversation téléphonique sur la situation à Gaza, le 2 Juillet :
En ce moment, dans la bande de Gaza, dès qu’il y a un peu de répit dans un endroit, les gens retournent chez eux et les bombardements recommencent, il faut de nouveau partir…..
La guerre va durer longtemps et la question de demain n’a pas beaucoup de sens aujourd’hui….
Le blocus va perdurer, le passage palestinien de Rafah est rasé, il n’y a plus rien.
Donc aujourd’hui, dans la continuité de l’urgence et de la mise en place d’une vie quotidienne digne, il est plus que nécessaire de soutenir des projets améliorant la vie de tous les jours des gazaoui.e.s.
En ce qui concerne les possibilités agricoles de la bande de Gaza, la réalité est catastrophique ; toute la zone de Beit Anoun à Rafah est inutilisable et inaccessible du point de vue des terres cultivables. Il existe des possibilités seulement sur la zone côtière à l’ouest de la route Salah ad-Din. C’est de cette zone que le peu de légumes qui est encore sur les marchés vient.
La situation des 150 familles de pêcheurs décrite comme catastrophique dans plusieurs chroniques est confirmée. Le camp des pêcheurs est en lambeaux, c’est vraiment la pire des situations d’urgence qui par ailleurs n’intéresse personne. Leur besoin principal c’est de vraies tentes d’hébergement et l’acheminement de l’eau qu’ils n’ont pas et qu’ils sont obligés d’aller chercher à plusieurs kilomètres avec tous les dangers d’attaques israéliennes possibles et réels sur le trajet.
Maintenant l’équipe d’Abu Amir et celle d’Ibn Sina mettent en place des projets en commun dans le domaine de l’hygiène et du médical. Visite de tous les camps par un ophtalmologiste, un opticien et un médecin pour faire une estimation des dégâts et des besoins dans ce domaine : les lunettes cassées, les médicaments — surtout des antibiotiques — et des médicaments pour les problèmes dermatologiques.
Compte rendu des activités d’Ibn Sina dans le cadre de la Tente Solidaire, Marsel présente plus en détails ce travail d’équipe, son lieu, sa densité, ses partenariats, mais surtout ses objectifs !
Les services d’Ibn Sina sont assurés à travers l’école et la Tente de solidarité du camp de Gemmayzeh, camp au milieu d’un groupe de camps de réfugiés, le plus grand de la région de Deir al-Balah.
Le camp dans lequel nous nous trouvons compte 470 tentes.
Notre camp est au milieu de deux autres camps. Le nombre des trois camps est d’environ 2 000 tentes pour personnes déplacées, chaque tente contenant plusieurs familles (familles étendues), et à l’est et à l’ouest de ces trois camps se trouvent des dizaines d’autres camps contenant des dizaines de milliers de personnes déplacées.
Le complexe du camp est situé au dernier point de Deir al-Balah, près de Khan Yunis, à proximité du bord de mer, dans une zone appelée zone d’Al-Masha’la.
Déménager à côté de la Tente Solidaire (École Solidaire) afin de protéger et de garder les propriétés de l’école, ainsi que d’être présent en permanence dans le domaine de l’humanitaire, a été une étape importante, car vous passez toute votre journée à l’intérieur du camp, où la Tente de solidarité représentait un refuge pour beaucoup de ceux qui cherchaient de l’aide.
De plus la Tente de solidarité est la seule institution dans le camp et dans les camps voisins qui ont un siège qui représente un refuge et un espoir pour chaque personne en détresse, et ils sont très nombreux, sachant que le camp de Gemmayzeh contient environ 470 tentes, ce qui sert d’intermédiaire à un regroupement de camps de réfugiés.
Il représente la plus grande concentration de camps de réfugiés dans la région située entre Deir al-Balah et Khan Younis.
En temps de guerre, entre la mort et la vie, la survie ou l’abandon au désespoir, les histoires sont nombreuses, nous en écoutons une petite partie, et la plus grande partie reste cachée : soit le propriétaire de la douleur, dans l’embarras, s’abstient de demander de l’aide pour maintenir sa fierté et sa dignité, soit il se tait à cause de son désespoir après avoir exprimé sa douleur à plusieurs reprises sans que personne ne l’aide.
La plainte de ces individus n’est pas couverte par les projets d’institutions caritatives, elle peut être couverte par certains projets, mais les personnes doivent attendre leur lancement. Vous pouvez voir leurs cris dans leurs yeux, mais vous ne pourrez pas les entendre avec vos oreilles ; la douleur et la fierté d’eux-mêmes les empêchent de se plaindre de leur douleur, à qui que ce soit :
– Un patient atteint d’un cancer qui a besoin d’un traitement périodique et qui n’a pas le droit de se soigner.
– Une vieille femme et sa fille sont déplacées et ne possèdent pas de tente, dormant en plein air sous une couverture commune.
– Un enfant avec une déviation oculaire. Sa sœur cadette souffre du dîner du soir, leurs lunettes sont cassées, leur état empire et leur père n’a pas le prix des lunettes.
– Un enfant diabétique qui souffre et a besoin d’insuline et de bandelettes de test d’insuline. Sa vie est en danger car il ne peut pas obtenir de médicaments.
– Une famille de la région de Shakosh a été déplacée et elle n’a besoin que d’une chose, un regard humain qui l’aide et la maintient en vie.
Une mère qui jure qu’ils boivent de l’eau salée parce qu’ils n’ont pas le prix d’un gallon d’eau, des déplacés qui demandent à créer un centre médical, une vieille femme qui espère que nous ferons une activité pour préparer du maftool1 parce qu’elle en rêve après l’avoir préparé avec un groupe de femmes.
Certains rêves sont très simples et certaines demandes sont très nécessaires. Mais tout ce qui est demandé, c’est le moindre droit pour toutes ces personnes et pour plus de 2 millions d’autres personnes déplacées.
C’est encore plus douloureux d’écouter ou de voir tout cela des dizaines de fois par jour, de regarder les réfugiés dans les yeux quand on ne peut pas aider tout le monde.
Un enfant qui a un problème de vision et ne peut pas voir pendant la journée et a besoin de lunettes spéciales.
En partenariat avec l’Institut Tamer pour l’éducation communautaire, 3 ateliers ont été mis en place pour les filles et les mères, intitulés « Le bon mécanisme d’action en temps de crises et de guerres ». Poursuite des ateliers éducatifs sur les vestiges de la guerre en partenariat avec le Tamer Institute for Community Education. À l’École Solidaire, les activités extrascolaires et psychologiques ciblées se poursuivent.
24 juin 2024 :
– Heure de langue anglaise : achèvement de la révision du caractère anglais au moyen d’activités ciblées et non systématiques. une photo
– Temps de langue arabe : De la première à la troisième année, la réunion comprenait une révision des lettres et la formation des mots qui indiquent la lettre, en utilisant des techniques d’apprentissage extrascolaires. Une photo
– Dabkeh et folklore Palestinien. une vidéo
– Des modifications ont été apportées à la salle d’activités extérieures afin de régler le problème des températures élevées à l’intérieur de la tente. La tente a été surélevée d’un mètre au-dessus du sol et des feuilles de palmier ont été placées afin d’améliorer la ventilation à l’intérieur de la salle et de réduire les températures torrides. Pose de tapis pour préparer le hall extérieur. une photo
– Achat d’un réservoir de 1 000 litres et fourniture d’eau potable aux enfants de l’École Solidaire.
25 juin 2024 :
Poursuite des activités de soutien psychologique de groupe et des activités de l’école Al-Tadamon pour les élèves de la quatrième à la sixième année, en mathématiques et en langue arabe et anglaise.
26 Juin 2024 :
Des activités d’apprentissage parascolaires ont été mises en œuvre pour les enfants de la première à la troisième année.
27 juin 2024 :
– Activités de soutien psychologique de groupe auprès des enfants par le chant et les mouvements corporels. une vidéo
– Séance de soutien psychologique de groupe avec le psychiatre en complément de l’activité du conteur.
– Activités de soutien psychologique de groupe auprès des enfants par le chant et les mouvements corporels. une vidéo
Aujourd’hui 29 Juin :
– Les activités de l’École Solidaire pour les enfants de la première à la troisième année comprenaient l’arabe, l’anglais et les mathématiques, en plus de l’activité de conteur et du soutien psychologique de groupe. Une vidéo
– Une activité de chant en groupe pour les enfants pour une chanson intitulée « Je suis un être humain ».
– Une séance de soutien psychologique pour les mères et les filles en partenariat avec le Centre des Affaires Féminines dans le but de soulager la pression psychologique en raison de l’importance de ce groupe dans la formation de la famille et le reflet des actions des mères et de leur humeur sur leurs enfants et la famille en général.
– Soulagement du stress grâce à des activités de mouvement de groupe. une vidéo
Pendant tout ce travail les violences, violations et exactions de l’occupation continuent !!
Tirs de véhicules et bombardements sporadiques d’artillerie dans la région de Shakosh et dans le quartier de Tel Al-Sultan, à l’ouest de Rafah. Bombardements intensifs d’artillerie sur le quartier du souk Al-Jumaa et de la rue Al-Mansoura dans le quartier d’Al-Shujaiya, à l’est de la ville de Gaza. Recherche des restes de martyrs suite au ciblage d’une maison appartenant à la famille Jerbou à proximité de la mosquée des califes, au milieu du camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.
Ce matin dimanche 30 Juin, un enfant décède à l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de Gaza, en raison du manque d’installations médicales et de fournitures pour le traitement.
Ci-dessous les liens permettant de continuer à regarder tout ce travail !
– Ateliers d’éducation sur les reste explosifs https://drive.google.com/drive/folders/1E2hwRam3tEeXts7aZarasbcgEDfkhLWO
– ateliers des soutien psychologique pour les femmes https://drive.google.com/drive/folders/1aLpMOQtw2k__hrEuSt2NaVljaJm6AQHD
– L’école solidaire
https://drive.google.com/drive/folders/1DsklF0LeWW4OTUu-XHk01mAkw8zDBJBU
– apprentissage extra scolaire
https://drive.google.com/drive/folders/1xF9Np2XsOkhfFPxuvR4yZ1ORMZCMMKX3
– ateliers de soutien psychologique pour les enfants
https://drive.google.com/drive/folders/1q1inliDlBXuB0610uPVp9A3uRKT0aI9L
À propos des témoignages
Juste avant l’attaque du Hamas en territoire israélien le 7 octobre 2023, une mission d’information devait se rendre à Gaza, depuis la France, pour informer de l’action de la société civile gazaouie, sur le terrain. Des relais essentiels en étaient Abu Amir Mutasem Eleïwa. Personnalité indépendante, très respecté dans la bande Gaza, il est l’animateur des Projets paysans. Il est aussi l’interlocuteur privilégié de l’Union Juive Française pour la Paix, qui soutient ce programme.
Ces Projets paysans (château d’eau, coopérative de production, autoproduction de semences, solidarité quotidienne — dont l’ouverture d’une crèche) visent à consolider l’autonomie du territoire et contrecarrer le désir de le fuir. Autre interlocuteur de choix : Marsel Alledawi, responsable du Centre Ibn Sina pour l’enfance, vouée au suivi éducatif et psychologique. C’est l’une des rares structures strictement laïques du territoire.
La mission d’information n’ayant pu pénétrer à Gaza, c’est ensuite par conversations téléphoniques, messageries Messenger et WhatsApp que ces acteurs gazaouis ont entretenu un lien quotidien avec leurs interlocuteurs français. Dont le Marseillais Pierre Stamboul, vice-président de l’Union juive française pour la paix (UJFP), Sarah Katz (International Solidarity Movement), et Brigitte Challande, militante montpelliéraine de la solidarité avec les Palestiniens.
Ci-dessous, ils rendent publique la matière de ces récits reçus quotidiennement depuis Gaza. Cela dans l’espoir de valoriser les ressources de solidarité, les capacités d’adaptation dans les pires situations, dont est capable de faire montre la société civile gazaouie ; tout ne se résumant pas au seul Hamas.
Pour une meilleure compréhension de ce suivi, il faut savoir qu’Abu Amir Mutasem Eleïwa (coordinateur des Projets paysans) s’était déplacé au Caire, à la rencontre de la mission française. Il s’y est alors trouvé bloqué jusqu’à son retour dans la Bande de Gaza à la faveur de la seule trêve humanitaire survenue à ce jour. Enfin, par souci de fluidité, les deux interlocuteurs gazaouis cités ci-dessous le sont le plus souvent sous leurs seuls prénoms (Abu Amir et Marsel). Le mode de retranscription de leurs récits alterne la reprise in extenso de textes et propos de ces deux personnes (alors entre guillemets et en italique), ou bien des synthèses reformulées en seconde main (par exemple en cas de retranscription après coup du contenu de conversations téléphoniques).
Depuis le 20 novembre 2023 altermidi publie les témoignages quasi quotidien du peuple Gazaouis, tels qu’ils nous arrivent directement du terrain.
Partie 1 : du 20 novembre 2023 au 4 janvier 2024. À lire ICI.
Partie 2 : du 8 au 17 janvier 2024. À lire ICI.
Partie 3 : du 18 au 27 janvier 2024. À lire ICI
Partie 4 : du 28 janvier au 13 février 2024. À lire ICI
Partie 5 : du 13 au 20 février ICI
Partie 6 : du 21 février au 4 mars ICI
Partie 7 : du 5 mars au 14 mars ICI
Partie 8 : du 15 mars au 30 mars ICI
Partie 9 : du 31 mars au 15 avril ICI
Partie 10 : du 16 avril au 6 mai ICI
Partie 11 : du 7 au 27 mai ICI
Partie 12 : du 28 mai au 8 juin ICI
Parti 13 : du 9 au 18 juin ICI
Partie 14 : du 19 au 29 juin ICI