Lutter contre l’annexion des mers et des océans par les industries minières, militer pour la « libération » des côtes, tel est l’objectif de l’ONG ZEA dont l’association locale basée à Toulon, lance un cri d’alarme. Le géographe Olivier Dubuquoy, investi également dans le rude combat contre les boues rouges de Gardanne, explique :

« Dès lors qu’il a des côtes, un état peut revendiquer 200 miles marins (370 KM) et avoir une extension du plateau continental. A partir de là, il peut donner tous les permis d’exploitation qu’il veut pour extraire des ressources minières qui se trouvent dans la colonne d’eau comme dans les fonds marins (pétrolière et gazière) sur son territoire. Cette ruée d’énergie fossile (Gaz et pétrole) s’intensifie aujourd’hui. On est dans quelque chose de phénoménal, on est dans une nouvelle forme de colonisation aussi bien des espaces que des ressources. Ça bouleverse tous l’échiquier géopolitique mondial. Alors que l’océan est le cœur de tous les enjeux à venir, il pourrait être le véritable territoire de la transition énergétique.

On est dans une période charnière, peu de personne parle de l’océan alors qu’il sera le sujet phare des années à venir. Car l’océan est le principal régulateur des climats, c’est l’espace le plus menacé par les pétroliers et gaziers. Si on veut protéger la vie sur cette planète, il faut protéger l’océan. On se base sur ce chiffre qui émane de populations autochtones et scientifiques, selon lequel il faut laisser 80% des énergies fossiles dans le sol, si on veut éviter la bombe à retardement qu’est le réchauffement climatique. Ce qui veut dire qu’il ne faut pas exploiter les océans. On a déjà fait des ravages à terre.

Pourtant l’Agence internationale de l’énergie préconise que pour remplacer les 2/3 de la production de pétrole et de gaz, il faudrait aller forer dans les océans et en particulier dans l’Artique. Alors que l’accord de Paris a mis tout le monde d’accord sur le fait qu’il faut limiter le réchauffement climatique, la meilleure façon de protéger l’océan et l’environnement aujourd’hui est de bloquer les exploitations dans les océans sinon on court à la catastrophe. On appelle de tous nos vœux à cette fameuse transition énergétique ».

HB

Source : La Marseillaise en Commun 22/11/2018

H.B
Journaliste de terrain, formée en linguiste, j'ai également étudié l'analyse du travail et l'économie sociale et solidaire. J'ai collaboré à différentes rédactions, recherches universitaires et travaillé dans divers domaines dont l'enseignement FLE. Ces multiples chemins ailleurs et ici, me donnent le goût de l'observation et me font aimer le monde, le langage des fleurs et ces mots d'André Chedid : «Cet apprentissage, cette humanité à laquelle on croit toujours».