Haute Garonne Toulouse  DATE: 05/03/2020


Toulouse

Population 479 553 habitants. Chef-lieu de la région Occitanie, du département de la Haute-Garonne, et siège de Toulouse Métropole. . Maire sortant Jean-Luc Moudenc élu aux municipales de 2014. LR

Candidats

Jean-Luc Moudenc LR, LREM, UDI, MRSL, Agir – Antoine Maurice EELV, LFI, Nouvelle donne, Place publique, Parti pirate – Nadia Pellefigue PS, PRG, PCF – Pierre Cohen Divers Gauche – Quentin Lamotte RN – Franck Biasotto MoDem – Quentin Charoy Parti animaliste – Francis Manaud Debout La France – Pauline Salingue NPA – Malena Adrada LO.

Réponse de Pauline Salingue


TOULOUSE ANTICAPITALISTE

 

Dans un contexte de baisse des dotations de l’État, comment concevez-vous la politique municipale ?

Toulouse Anticapitaliste propose une transformation complète de notre façon de penser la fiscalité. Nous sommes d’une part pour développer les services publics (EHPAD municipaux, centre d’accueil pour les femmes, RER toulousain…) et les rendre gratuits pour tout le monde, quel que soit le revenu : transports en commun, Centre de Loisir Associé à l’Ecole, musées, crèches, vacances jeunesse, passe culture étendu…

La condition pour que cela soit possible est d’augmenter fortement les impôts pour les plus riches (qui en retour auront eux aussi droit à la gratuité des services publics) et pour les entreprises. Voilà la logique de nos propositions pour une fiscalité anticapitaliste : créer plus de justice sociale et d’égalité entre les  Toulousains en mettant à contribution ceux qui en ont les moyens.

A propos de l’endettement de la municipalité

Nous assumons de satisfaire les besoins sociaux de la population et de préserver notre environnement avec notre programme pour une écologie populaire et anticapitaliste. C’est la priorité absolue et la question de la dette ne doit pas entrer en compte. Par ailleurs, nous affirmons que cette dette est en grande partie illégitime, qu’elle est le résultat de la mainmise des grands groupes financiers sur le bien public.

Quelles sont les marges de manoeuvre des élu-e.s ?

Nous proposons :
– D’augmenter la taxe foncière sur les propriétés bâties à 40% – contre 17.64% aujourd’hui. Cela ne pénalisera pas les locataires avec la suppression de la taxe d’habitation (dont le taux était lié à la taxe foncière), ni les propriétaires à revenus modestes qui sont exonérés de cette taxe.
– D’augmenter la taxe foncière sur les propriétés non bâties à son taux maximum autour de 120% – 62% actuellement.
– D’augmenter la Contribution Foncière des Entreprises (CFE) à 50% – contre 36.58% aujourd’hui. La CFE est la première ressource de l’intercommunalité. Nous nous battrons également pour que les taux d’imposition sur la valeur ajoutée des entreprises (fixés par l’Etat) augmentent, notamment pour les grandes entreprises.

Par ailleurs nous proposons de revoir la carte des Zones Franches Urbaines (ZFU) afin qu’aucune grande entreprise n’échappe à l’impôt.

 

L’émergence des métropoles vous apparaît-elle une force ou une faiblesse pour la ville (en quoi ?)

L’émergence des métropoles se fait au détriment des couches populaires. Elle vise à la fois à mettre la ville au service des grandes entreprises capitalistes tout en reléguant les populations laborieuses et/ou précaires à la périphérie. La métropolisation est à la racine du mouvement des Gilets Jaunes marquant le fossé entre d’un côté les plus aisés de la société, concentrés au centre et de l’autre côté les travailleurs et les précaires, qui sont obligés d’aller se loger toujours plus loin.

Est-ce une avancée pour vous ?

La mise en place des métropoles n’est en rien une avancée.

Cela comporte-il des dangers ? Si oui lesquels ?

Les métropoles sont des machines technocratiques qui éloignent les institutions des citoyens. Les municipalités ont profité de la métropolisation pour faire des économies d’échelles, supprimer des postes, faire plus avec moins de moyens.

 

Comment désignez-vous au sein de votre liste les représentants communautaires ou métropolitains ?

A Toulouse, la question ne se pose pas. Il y a autant de conseillers municipaux que de conseillers communautaires.

Votre tête de liste est-elle un homme ou une femme ?

Une femme

Quels sont vos projets en matière d’égalité hommes/femmes ? 

Aux côtés des mouvements féministes et LGBTI (Lesbiennes, Gays, Bisexuel·le·s, Transexuel·le·s, Intersexes) : Pour Toulouse Anticapitaliste, notre ville doit devenir une ville qui lutte contre toutes les oppressions en créant par exemple les places nécessaires à l’accueil des femmes victimes de violences ou des jeunes victimes de la LGBTIphobie. Il faut augmenter les subventions aux associations de prévention et d’accueil d’urgence et leur mettre à disposition des locaux dans chaque quartier de la ville. Les femmes, partout en première ligne de la violence sociale (salaires, retraites, chômage…) doivent en plus subir une violence physique permanente (féminicides et agressions sexuelles).

La municipalité (qui préside le conseil de surveillance du CHU) doit agir en appui aux associations féministes pour obtenir :
– L’accès réellement gratuit à l’IVG, le maintien et le développement des structures existantes pour respecter les délais légaux. Le soutien au Planning Familial 31 avec ouverture de locaux et financements à la hauteur des besoins. Ouverture de centres de planification médicalisés gratuits pour garantir l’accès à l’IVG et à la santé sexuelle.

– La création de centres d’accueil d’urgence pour les femmes victimes de violences, assurant l’aide psychologique et médicale, juridique, l’aide à la réinsertion si besoin.
– La réquisition des logements vides pour que les femmes seules ou avec enfants qui fuient les violences conjugales puissent être hébergées, en urgence mais aussi à long terme.
– Le lancement de campagnes d’information et de communication en appui des mobilisations féministes contre le sexisme quotidien dans la rue, au travail, à la maison, etc… Cela passera par le financement des associations féministes à hauteur des besoins.

Lutter contre la précarité menstruelle en organisant la distribution gratuite de protections périodiques (tampons, serviettes). Agir pour la santé sexuelle et la lutte contre les IST et le VIH en installant des distributeurs de préservatifs internes et externes gratuits : dans les rues et dans les collèges, lycées et universités.

Ouverture de lieux d’hébergement pour les jeunes LGBTI en rupture familiale afin que ces jeunes puissent poursuivre leurs études dans les meilleures conditions possibles ; Soutien financier aux associations de lutte contre les LGBTIphobies et la création de lieux d’accueil, d’écoute et de soutien psychologique, d’accompagnement à la poursuite de la scolarité et accueil par des assistantes sociales, des conseils juridiques ; Formation de l’ensemble des membres de la fonction publique aux questions LGBTIphobes afin d’assurer un accueil adapté des personnes LGBTI, en particulier face aux violences (personnels scolaires, agent·e·s municipaux, police …). Facilitation des démarches pour le changement de prénoms pour les personnes trans dans toutes les infrastructures qui relèvent de la municipalité.

Pour un urbanisme inclusif.

Toulouse anticapitaliste défend un urbanisme inclusif qui se doit d’essayer de ne pas conforter les femmes dans le rôle où la société patriarcale les cantonne déjà (care ; maternité…) mais bien d’essayer de les intégrer dans les espaces où elles ne sont pas : circulation de nuit, espaces politiques…

Toulouse Anticapitaliste propose de :

– Féminiser les noms de rue. En France, 94% des noms de rue portent des noms d’hommes. A Toulouse : 11% des noms de rue portent des noms de femmes (source : Armand Gilles).
– Redonner et favoriser l’accès des femmes aux lieux sportifs en ville : dans une ville de Haute-Garonne les hommes représentent 60% des licencié·e·s de clubs sportifs mais bénéficient de 73% des subventions de la municipalité : 22.7 € pour un homme – 12.8€ pour une femme (source : Yves Raibaud). C’est aussi un moyen de réaffirmer la place des femmes en extérieur, de les sortir de la place domestique qui leur est souvent dédiée. Rappelons que la lutte contre le sexisme et l’homophobie ordinaires sont aussi des priorités pour rendre ces lieux extérieurs et majoritairement masculins inclusifs. On pourrait par exemple, répartir les heures d’entraînement sur les équipements municipaux de manière égale entre les équipes féminines et masculines. L’efficacité de cette décision a déjà été prouvée en 1999 en Suède (ville d’Uméâ).

– Favoriser la place des femmes dans les transports en commun pour les déplacements non professionnels. L’étude « mobilité-ménage » réalisée à Bordeaux en 2009 montre que les femmes ont des déplacements professionnels moins importants que les hommes mais qu’elles sont trois fois plus nombreuses que les hommes à utiliser leur voiture dans les déplacements d’accompagnement (enfants- personnes âgées) et pour les tâches domestiques.
– Sécuriser les stations de bus et tramway, réserver aux filles des rames de métro la nuit et des taxis à la sortie des boîtes de nuit, améliorer l’éclairage des rues…
En effet, la principale différence entre les femmes et les hommes dans leurs déplacements c’est quand vient la nuit : la voiture est souvent perçue comme un élément protecteur pour affronter la nuit. Les femmes se déplacent en groupe et intériorisent des cartes de déplacements moins anxiogènes que d’autres.
– Lutter efficacement contre le harcèlement de rue et les agressions sexistes et sexuelles en créant des cellules d’aide et d’écoute spécialisées et tenues par des personnes formées aux questions.
Nous demandons également une formation systématique des personnels de Police à ces questions pour éviter les réactions violentes et inadaptées.
Nous demandons également une formation systématique de tous les personnels de Mairie, municipalité, métropole à ces questions : harcèlement sexistes et sexuels au travail, dans la rue, dans l’exercice de son travail sur le terrain.
– Imposer une représentation paritaire dans tous les organismes décisionnels de la ville. Il faut arrêter de promouvoir une ville par les hommes et pour les hommes et notamment dans les débats publics où la prise de parole des femmes, leur place orale et politique doit être garantie au regard des inégalités de genre sur ces questions (femmes coupées, interrompues, nécessitant plus de temps pour préparer leurs interventions, organiser leurs idées…).

Les femmes et le vélo :
Une enquête du ministère de l’Ecologie et des associations donne le résultat suivant : 60% des cyclistes sont des hommes. Quels freins expliquent cette différence ? Le fait que les femmes expliquent notamment que comme elles doivent être « bien habillées » au travail cela implique des tenues peu adaptées pour faire du vélo et/ou qui craignent plus le mauvais temps que les tenues dites masculines. Elles craignent également les remarques sexistes et attitudes agressives des hommes, qu’ils soient piétons et/ou automobilistes.
Proposition d’initiatives municipales de remise en selle des femmes (ateliers pratiques pour celles ne sachant pas faire du vélo – pour leur apprendre à régler les soucis techniques, dont la crainte est aussi une raison des différences de pratiques hommes/femmes) à l’instar de la politique « remise en selle » proposés pour les femmes des quartiers à la maison de l’égalité homme-femme d’Echirolles, en Isère.

 

Votre commune dispose-t-elle d’un lieu d’accueil pour les femmes victimes de violence conjugales ?

Non

Si non, envisagez-vous d’en créer un ?

Nous souhaitons en créer dans chaque quartier.

 

Comment jugez-vous l’état des transports dans votre ville y compris dans les dessertes inter-urbaines ?

Les transports représentent près de 30% des émissions de gaz à effet de serre, la voiture individuelle en représente près de la moitié. Or, du fait d’une urbanisation horizontale, consommatrice d’espace, de disparition des services et commerces dans de nombreuses communes, de la précarité du travail ou de l’absence de transports publics, le nombre de déplacements en voitures ne cesse d’augmenter. Outre les effets sur le réchauffement climatique, on ne saurait minimiser les autres effets négatifs : dégradation des routes, bouchons et perte de temps, et surtout les pollutions aux particules fines responsables de nombreuses pathologies mais également, comme l’ont montré les Gilets Jaunes, une dépendance à un mode de transport de plus en plus cher, en particulier pour les classes populaires.

Ainsi, Toulouse est l’une des villes les plus embouteillées de France. Le réseau de transports en commun, notamment entre le centre et la périphérie de la métropole est catastrophique.

Quels sont vos projets dans ce domaine ? (modes de déplacements doux, pistes cyclables, développement des transports en commun…)

Des mesures radicales doivent être prises pour répondre aux défis environnementaux et sociaux que représente le transport. Les « mesurettes » avancées par la plupart des listes telles que : plantation d’arbres, incitations diverses à prendre les transports en commun, aide au vélo, etc., ne pourront répondre aux défis qui nous attendent.

– Une des mesures fondamentales qui doit être prise rapidement est la gratuité des transports sur Toulouse et son agglomération.

Elle doit permettre de rabattre vers les transports publics des milliers de personnes utilisant chaque jour la voiture, mais aussi de faciliter les déplacements quotidiens pour les plus pauvres qui ne peuvent souvent pas se déplacer pour les besoins basiques (aller au travail, chez le médecin…). Ainsi , on favorise la baisse drastique des gaz à effet de serre tout en améliorant le quotidien de l’ensemble de la population.

Aujourd’hui, près d’une trentaine de villes ont mis en place la gratuité avec des résultats très positifs. Le cas de l’agglomération de Dunkerque (200 000 habitant·e·s) en est la meilleure illustration, avec une hausse importante de la fréquentation et un centre-ville plus vivant que jamais. D’autres villes dans le monde l’ont aussi mise en œuvre, la plus grande étant Tallin (Estonie) avec 430 000 habitant·e·s.

– Développer les transports péri-urbains. Priorité au RER toulousain !

Cette mesure de gratuité, pour être efficace doit être couplée avec le développement de l’offre de transport, notamment pour les communes de banlieue et au-delà : nouvelles lignes, en particulier de banlieue à banlieue, soutien au projet RER de « Rallumons l’Etoile », intermodalité, meilleur cadencement (minimum d’un bus toute les 15 minutes sur la plupart des lignes) et extension des horaires pour la plupart des lignes (de 5h à minuit) pour permettre notamment aux travailleurs·euses de pouvoir se déplacer en transport public, y compris dans le cadre de leurs loisirs.

– Développer une politique de prise en compte des difficultés des femmes à se mouvoir dans l’espace public :

– prévention et lutte contre le harcèlement et les agressions dans les transports.
– présence d’agent·e·s formé·e·s dans les transports la nuit.
– meilleure desserte la nuit de manière générale (noctambus, arrêts à la demande…).
– Renforcer l’accès aux transports pour les personnes en situation de handicap, notamment en fauteuil roulant.

Ces propositions sont au cœur de notre programme, mais elles ne suffisent pas pour faire diminuer drastiquement l’utilisation quotidienne de la voiture. L’aide au développement de l’utilisation du vélo et à la marche à pied doit prendre toute sa place. Et pour cela :

– Elever les objectifs vélo peu ambitieux du PDU 2030 (autour de 5% des déplacements effectués à vélo) à 10 % en 2030.
– Elever de même ceux de la marche à pied, et renforcer la piétonisation du centre, notamment en questionnant le maintien et/ou l’utilisation des parkings à l’intérieur des boulevards.

– Limitation de la vitesse à 30 km/h à l’intérieur des boulevards.
– Affecter un budget conséquent (au moins 40 millions €/an) pour assurer les investissements nécessaires, répondant aux demandes des associations.
– Dans cette perspective, l’urgence est la réalisation d’un réseau Vélo-Express, clairement identifié, confortable et sécurisé, avec aménagements continus.

Quels financements ? Le financement des transports est aujourd’hui assuré, dans l’agglomération toulousaine, par les Collectivités locales (22%), par le Versement Transport (VT) des entreprises (55%), et par la billetterie (20%).

Toulouse Anticapitaliste propose de :
– Re-municipaliser les parkings sans indemnité pour les grands groupes qui en ont la gestion (Vinci, Effia…).
– Porter le Versement Transports (aujourd’hui variable) à son taux maximum, taux qui devrait être augmenté pour les grandes agglomérations qui concentrent de graves problèmes domicile-travail pour la plupart des salarié·e·s. Bien que ce ne soit pas de la compétence municipale, le VT devrait être rétabli à partir du 9° salarié·e (passé depuis 2016 au 11° salarié·e).
– Stopper les projets routiers et autoroutiers inutiles notamment les 2 projets « aspirateurs à voitures » proposés comme prioritaires par l’équipe Moudenc : boulevard urbain du canal Saint-Martory et franchissement de la Garonne à Saint-Jory. Ce sont plusieurs dizaines de millions d’euros qui pourraient être réinvestis dans le transport public. Les concessions autoroutières devront rapidement être stoppées pour que la collectivité retrouve la pleine maîtrise de sa politique de transports et des moyens associés.

– Remettre à plat le projet de 3eme ligne de métro (au moins entre 4 et 5 milliards d’euros) dans le but de pouvoir financer rapidement de nouvelles lignes de transports publiques là où les attentes sont criantes : banlieue et périurbain. Depuis 6 ans, il ne s’est quasiment rien passé en matière de transport public sur l’agglomération toulousaine. Il y a urgence à agir.

Toutes ces nouvelles ressources et ces économies devraient permettre de renforcer, y compris au plan national, l’aide aux transports collectifs, tant pour l’investissement que pour favoriser la gratuité.

 

Quels sont vos projets en matière d’économie d’énergie, d’économie circulaire, de recyclage, de production et de consommation locale ?

La crise climatique menace la survie même de l’humanité. Des millions de personnes prennent conscience à travers le monde de l’ampleur du problème. En France et à Toulouse, les manifestations pour le climat ont pris de l’ampleur et témoignent de cette réalité.

Cette crise climatique est intrinsèquement liée au mode de production capitaliste. Il n’y a pas de réponse à cette crise sans remise en cause du système. Les tenant·e·s de l’ordre capitaliste auxquels appartient Jean-Luc Moudenc développent dans cette campagne du “green washing” en faisant croire qu’ils prennent la mesure de la situation sans jamais faire aucune proposition qui viendrait perturber l’économie de marché.

Sans attendre, Toulouse Anticapitaliste propose un plan d’urgence pour une écologie populaire anticapitaliste.

Pour la transition énergétique :
– Gratuité et développement des transports en commun ; plan de développement du vélo et de la marche à pied.
– Contrôle Municipal de la construction et de la rénovation des logements en conditionnant l’utilisation des 300 millions d’euros du plan de rénovation urbaine au respect des normes écologiques les plus strictes.
– Actions en faveur de toutes les économies d’énergie, plans « verts », transports, office municipal des énergies renouvelables…
– Développer la production locale d’énergie, en particulier par des projets d’énergies renouvelables.
– Stopper les grands projets inutiles dévoreurs d’espace, de béton et d’énergie : Toulouse Euro-Sud-Ouest, Ligne à Grande Vitesse, Centres commerciaux, …

– Faire réaliser le bilan carbone de tout projet municipal ou de la Métropole.

– Supprimer la publicité lumineuse la nuit.

– Lutter pour le déplacement des deux sites classés Seveso-haut, Esso (stockage d’hydrocarbures) et STCM (stockage de batteries).

– Nécessaire engagement de la municipalité dans les actions au niveau national et international qui seules permettront de juguler la crise climatique et environnementale, en particulier contre Total et Bayer-Monsanto.

– Mise sous contrôle public des secteurs industriels de l’énergie, sortie des énergies fossiles et du nucléaire, socialisation du secteur bancaire.

Repas dans les cantines scolaires

Amélioration de la qualité des repas :
– 100% de producteurs locaux
– Nourriture sans OGM et favorisant les producteurs bios – Alternatives végétariennes ponctuelles et régulières.

Pour une agriculture paysanne urbaine :
– Sanctuarisation des terres agricoles et des espaces naturels sur le territoire de la métropole. – Acquisitions foncières, soutien à l’agriculture bio, ville sans pesticides, circuits courts…

– Engagement dans les luttes contre l’utilisation des produits nuisibles à la santé et à la biodiversité (glyphosate, …).
– Soutien et développement des circuits courts et des jardins ouvriers et partagés.

 

Allez-vous mettre en œuvre un plan de rénovation de bâtiments qui permettrait de réduire la consommation d’énergie et la facture des habitants ?

Nous proposons de conditionner les 300 millions d’euros du plan de rénovation urbaine au respect des normes écologiques les plus strictes.

 

Envisagez-vous des référendums d’initiative locale ou citoyenne dans votre commune ?

Oui

Êtes-vous favorable à des budgets participatifs sous le contrôle des citoyens ?

Oui

Pensez-vous associer les citoyens à vos prises de décisions ?

Toulouse Anticapitaliste défend un programme démocratique en rupture radicale avec le cours suivi par le Maire sortant :

– Pour la libre expression

Installation de nombreux panneaux d’affichage non commerciaux réservés à la population et aux organisations qui animent la vie politique, syndicale et associative, contre la privatisation de l’espace public par les annonceurs publicitaires et leurs contenus sexistes / discriminatoires.

– Développement des aides aux associations et organisations syndicales.

Dans tous les quartiers, ouverture de lieux de réunions sans restriction d’accès pour la population et de locaux pour associations et syndicats.

– Transparence et accès à l’ensemble des documents concernant les politiques municipales – Respect du droit de manifester.
– Dotation de budgets participatifs sous le contrôle des comités de quartier.

Dotation dans chaque quartier d’un budget propre d’aménagements, soumis à la décision des habitant·e·s et non à un semblant de « consultation ». Aide à l’auto-organisation dans des comités de quartier et à leur coordination à l’échelle de la ville, mise en place de référendums sur les projets importants de la municipalité.

– Des élu·e·s au service de la population.

Possibilité de référendums révocatoires à mi-mandat, interdiction du cumul des mandats, pas de rémunération supérieure au salaire moyen, limitation à deux mandats dans une vie politique.

 

Quel est l’état actuel du logement dans votre commune ?

Toulouse, c’est 23.400 logements vides – 29.000 sur l’agglo (INSEE 2018). Auxquels on peut ajouter plus de 200.000 m2 de bureaux vides. Or, l’association Droit au Logement (DAL) estime entre 4 000 et 5 000 le nombre de personnes sans domicile fixe. Il y a donc largement de quoi loger tout le monde !
Les requins de l’immobilier organisent l’explosion du nombre de logements vacants. Cela leur permet de faire monter les prix et les loyers au détriment de la population.

Envisagez-vous la construction de logements sociaux ?

Pour résoudre durablement le problème du logement, il faut une politique de combat contre la spéculation immobilière et la mainmise des promoteurs immobiliers sur notre ville :

– Stopper les plans de gentrification et de ségrégation sociale.

Les plans de renouvellement des quartiers populaires sont présentés comme des projets d’embellissement et de développement de la mixité sociale, dans lesquels tous les habitant·e·s seraient gagnant·e·s. En réalité c’est faux, les démolitions de logements sociaux repoussent des habitant·e·s toujours plus loin du centre, des services publics, des transports et des lieux de lien social. Les démolitions/constructions, laissées aux mains des promoteurs privés, se font au service de la spéculation immobilière, entraînent une hausse des valeurs foncières et des loyers et le cercle vicieux entretient le processus d’exclusion des habitant·e·s les plus modestes.
La rénovation des quartiers populaires doit se faire pour leurs habitant·e·s, et pas pour les remplacer. En cas de démolitions, les familles doivent avoir le choix absolu du lieu de leur relogement (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui : droit à 3 refus seulement, la 3ème proposition étant souvent moins bien que les 2 précédentes…).
Par exemple, à la Reynerie, à Bellefontaine et dans d’autres quartiers, les immeubles n’en finissent pas d’être détruits pour être remplacés par des immeubles beaucoup plus petits. Les habitant·e·s étant envoyé ailleurs, parfois dans d’autres villes de la région (Pamiers, Montauban…). Par ailleurs, bien souvent les réhabilitations sont moins chères et de meilleure qualité que les démolitions constructions.

– Reprendre la main sur les constructions de logements sociaux

En confiant les nouvelles constructions de logements sociaux à des grands groupes du BTP (Bouygues, Vinci…) la qualité des constructions se dégrade. En effet, ces promoteurs construisent pour vendre immédiatement à des particuliers ou bailleurs sociaux, et la durabilité de leurs constructions ne fait pas partie de leurs préoccupations. On peut même parler d’obsolescence programmée (à 10 ans dans le meilleur des cas, le temps que la garantie décennale arrive à échéance). Tant pis pour leurs habitant·e·s qui voient au bout de quelques années leurs logements se dégrader à vitesse accélérée. Une Mairie au service de la population cesserait d’accorder les permis de construire aux requins de l’immobilier, et reprendrait la main, avec les offices publics et les bailleurs sociaux, en imposant que ceux qui construisent répondent aux normes écologiques maximales et soient les mêmes que ceux qui ensuite entretiennent et gèrent les logements, dans le cadre du service public et sous le contrôle des locataires. Par exemple, nous proposons que les 300 millions d’euros que s’apprête à investir la Mairie de Toulouse dans le cadre du Plan de rénovation urbaine (1 milliard au total) répondent à ces critères.

– Stopper la spéculation immobilière

Arrêter de vendre des bâtiments publics (exemple : Institut Claudius Régaud vendu pour une bouchée de pain). Il serait juste que la municipalité ait la possibilité de taxer les transactions immobilières ou au moins les plus-values. User du droit de préemption sur les ventes immobilières pour empêcher les projets spéculatifs ou récupérer du foncier pour développer une urbanisation au service des classes populaires. Et évidemment mettre un terme aux grands projets inutiles comme les Ramblas, le projet TESO, la Tour Occitanie…

 

Pensez-vous avoir affaire à des problèmes de sécurité ?

Jean-Luc Moudenc et le Rassemblement National en font leur cheval de bataille. Les autres candidat·e·s s’en accommodent. Le renforcement des politiques sécuritaires lors du mandat précédent représente un véritable danger pour les libertés publiques : chasse aux pauvres, aux migrant·e·s, stigmatisation des jeunes et des habitant·e·s des quartiers populaires, répression des manifestations… Voilà les vraies motivations du délire sécuritaire !

Entre 2014 et 2020, le nombre de caméras de vidéo-surveillance est passé de 21 à plus de 400, le nombre de policiers municipaux a été doublé, ils sont maintenant lourdement armés jour et nuit. Le nombre d’interventions a été multiplié par 7. Jean-Luc Moudenc a organisé la chasse aux squats, qu’ils soient culturels, politiques ou d’hébergement de familles. La Police Municipale est largement utilisée pour mettre la pression sur les nuits toulousaines avec un nombre de fermetures administratives de bars en explosion.

Pour le prochain mandat, il prévoit de poursuivre sa politique en ajoutant de nouvelles caméras (au moins 100), en demandant l’augmentation des effectifs de la Police nationale ou encore en convoquant les jeunes qui seraient « tenté·e·s par la délinquance ». C’est une véritable provocation qui viserait à convoquer des jeunes devant une assemblée présidée par un·e élu·e pour « désengorger les tribunaux ». Cela montre la volonté de Jean-Luc Moudenc de se transformer en petit sheriff !

Ce délire sécuritaire conduit tout droit à l’étape suivante, celle de la reconnaissance faciale, avec déjà des tentatives d’expérimentation dans certaines villes (Nice). Nous ne voulons pas prendre la Chine pour modèle !
Toulouse Anticapitaliste propose de rompre avec ces politiques sécuritaires qui ne protègent en rien les populations et mettent en danger les libertés publiques :

– En finir avec l’escalade policière sans fin et l’armement de la Police municipale.

Nous défendons le désarmement de la Police dans les quartiers populaires et dans nos manifestations tout comme la dissolution de la BAC (Brigade Anti-criminalité). A Toulouse, il faut désarmer la Police Municipale. Le nombre croissant d’armes, dont des armes de guerre, loin de pacifier la société, généralise la violence et encourage les bavures policières. Des pays comme le Royaume-Uni n’ont pas plus de problèmes que nous alors que la Police qui est au contact de la population n’est pas armée.

Toulouse anticapitaliste se prononce également pour la dissolution de la Brigade Anti Criminalité (BAC), véritable milice hors contrôle qui harcèle les jeunes dans les quartiers et chasse les manifestant·e·s dans les rues du centre-ville.

– En finir avec les contrôles au faciès et le racisme institutionnel.

Formation systématique des personnels municipaux sur ces thématiques.
Mise en place d’un service d’accueil municipal pour l’aide aux victimes (assistance juridique, psychologues…).

– En finir avec la vidéo-surveillance.

La vidéosurveillance a partout fait la preuve de son impuissance : elle n’aide quasiment jamais à la résolution des cas d’agression ou de « délinquance », sans commune mesure avec ses coûts exorbitants. Plutôt que d’empêcher les agressions, les caméras les déplacent. Elles jouent par contre un rôle central dans les politiques de contrôle de la population.

Inefficace, coûteux pour la collectivité et dangereux pour les libertés publiques, nous défendons le démantèlement du réseau de caméras de vidéo-surveillance.

– Lutter contre les violences faites aux femmes

Pour cela, nous proposons de sécuriser les stations de bus et de tramway, jours et nuits, par la présence d’agent·e·s de prévention et de médiation. Nous proposons également de réserver aux filles des rames de métro le nuit et des taxis à la sortie des boîtes de nuit, d’améliorer l’éclairage des rues… Enfin, pour lutter efficacement contre le harcèlement de rue et les agressions sexistes et sexuelles nous voulons mettre en place des cellules d’aide et d’écoute spécialisées, tenues par des personnes formées dans le cadre de la création de centres d’accueil pour les femmes dans tous les quartiers.

Nous sommes également pour qu’une formation systématique des personnels de Police, et des agent·e·s de la municipalité en général, sur ces questions soit délivrée pour éviter les réactions violentes et inadaptées.

 

Quel regard portez-vous sur les mouvements sociaux actuels ? ( gilets jaunes, syndicats, société civile, collectifs et associations)

Notre liste et nos candidats sont investis depuis le début dans le mouvement des Gilets Jaunes, dans les syndicats qui se sont battus pour le retrait de la réforme des retraites ou dans des associations diverses (féministes, internationalistes, antiracistes, écologistes…).

 

Comptez-vous travailler sur les problèmes sur la mixité dans les quartiers dits « populaires » ?

Nous sommes pour augmenter les moyens alloués aux quartiers populaires au détriment des quartiers bourgeois du centre ville.

 

Quelles sont vos priorités et vos grands axes en matière économique ?

– Augmenter les impôts des plus riches et des grandes entreprises.
– Municipaliser les parkings, l’eau, les vélôtoulouse… En finir avec la mainmise du privé sur la ville.
– Se battre pour la mise sous contrôle public des secteurs stratégiques de l’économie : énergie, industrie pharmaceutique, transports…

 

Quelle place y prend l’ESS ? (Economie Sociale & Solidaire)

Nous soutenons les projets qui se situent dans la cadre de l’ESS. Ses actrices et acteurs sont très souvent impliqués dans des projets qui se situent dans le cadre d’une transformation positive de la société. Mais bien souvent, l’ESS représente un pansement sur une jambe de bois. Il n’y aura pas de solution pérennes pour les couches populaires sans la mise sous contrôle par la population et celles et ceux qui travaillent des grands secteurs de l’économie, à commencer par ceux de l’énergie, de l’industrie pharmaceutique ou des transports. C’est la condition pour affronter la crise sociale, la crise écologique mais également la crise sanitaire en cours avec l’épidémie de coronavirus.