Ce mercredi 3 juillet à 9h, cinq personnes passent en procès au tribunal pénal de Rodez. Elles sont accusées d’avoir établi leur domicile sur le terrain de RTE à Saint-Victor, à l’emplacement du futur transfo de 2100MW. Le fait marquant c’est que 35 personnes utilisent leur droit à comparaître volontairement à cette audience en revendiquant d’avoir occupé le terrain. Ce fait, cette extraordinaire augmentation des comparants démantèle totalement l’accusation, puisque c’est bien d’une occupation politique dont il s’agit et non pas d’une quelconque recherche de domicile.

Les raisons de cette occupation politique sont multiples. Ce n’est pas que RTE veuille détruire cinq hectares de culture sur le terrain de la Plaine, ce n’est pas que RTE veuille déverser dans les excavations des milliers de mètres cubes de béton ou isoler le cœur du transformateur avec des gaz CFC SF6 ou utiliser 80 tonnes d’huile électrique. Ce n’est donc pas seulement que cette infrastructure contribue au ravage des ressources naturelles partout sur la planète. Ce n’est pas que ce
système THT provoquera encore plus de tumeurs et de problèmes thyroïdiens sur les populations alentour. Ce n’est pas seulement, non plus, que l’État ait tellement bricolé son enquête publique qu’elle a dû être déplacée à une heure de route pour éviter la contestation. Ce n’est pas seulement que cette infrastructure soit un cadeau de l’État aux industriels payé avec notre argent. C’est bien sûr tout cela qui nous a amenés à occuper collectivement le terrain devenu la propriété de RTE en octobre 2018, par force de droit.

Nous invitons Madame la Juge Desgrailles à sortir de son rôle, c’est RTE, les pollueurs et l’État qu’il faut juger dans cette affaire, ce sont eux les coupables. Il s’agit d’une tromperie aggravée, il s’agit d’un écocide !

Quant à nous, quoi qu’il arrive, nous continuerons à expliquer cette tromperie et à bâtir une solidarité forte et nombreuse pour combattre ce monde qui tire sa domination de sa frénésie énergétique.

L’Amassada

La commune libre de l’Amassada

 

Depuis plusieurs années, L’Amassada (l’assemblée, en Occitan) alerte l’opinion sur les excès de pouvoir des industriels de l’éolien et du photovoltaïque défendant plutôt leurs intérêts financiers que la transition énergétique et écologique, sans oublier malheureusement de trop nombreux élus prêts à vendre leur pays pour trois sous. Ces intérêts, non contents d’être honteusement subventionnés (CSPE et désormais la contribution climat énergie incluse dans la fameuse TICPE) – et chacun sait qu’ils fermeraient leur lucratif commerce au jour-même de l’arrêt de ces subventions – font aussi financer la construction de leur environnement électrique par une autre taxe appelée la TURPE, comme a finalement dû le reconnaître le président de RTE lors de son audition par la commission d’enquête parlementaire sur les impacts des énergies renouvelables le 9 avril 2019.

Dans ce contexte, il n’y a pas que les raccordements et les réseaux, mais des transformateurs de toutes tailles y compris celui de St Victor-et-Melvieu (12) destiné de par sa taille à justifier a posteriori l’implantation de 600 à 1000 éoliennes dans tout le sud du massif central (en particulier le nord du Tarn et de l’Hérault et le sud Aveyron, à cheval sur de 2 parcs naturels). Les habitants du territoire et la commune de St Victor, s’appuyant sur le travail de L’Amassada mais aussi sur un simple bon sens, ont dit non : or cela n’a pas empêché l’Etat de déclarer ce projet d’utilité publique – qui fait l’objet d’un recours judiciaire –  ni RTE de faire exproprier les légitimes propriétaires des terrains qui entre-temps avaient accueilli l’Amassada et ses constructions, bien avant la DUP.

 

On voit mal, dès lors que rien ne se passe sur ces terrains, en quoi les allées et venues des équipes de L’Amassada et celles des gens qui les soutiennent, peuvent gêner RTE, d’autant que le terrain était déjà occupé puisque les premiers bâtiments existaient avant la DUP par accord avec le propriétaire des prés. Ce procès tente de qualifier les habitants qui se réunissent sur ce lieu qu’est L’Amassada d’occupants illégaux alors que leur lutte est légitime : qui de la justice, des élus ou des citoyens ont eu raison de Sivens, de Notre Dame des Landes ? Que de temps perdu pour tous et de violence faite à ces lanceurs d’alerte !

Les pouvoirs publics ne savent pas où ils vont, mais ils y vont. Quelques dizaines de familles vont gagner beaucoup d’argent, ne serait-ce qu’en revendant leur bien si mal acquis à de grands groupes français ou allemands, le pays sera mort mais le caprice du ministre d’Etat aura été satisfait, et la folie de la Région Occitanie, autiste et sourde aux appels à la raison, récompensée par l’érection de ces monstres.

 

Aucune urgence ne saurait justifier l’irresponsabilité collective face aux problèmes environnementaux, sociaux et économiques soulevés par un développement irraisonné des énergies renouvelables, alors qu’aucune centrale nucléaire ne ferme. Nombreux sont nos adhérent.e.s qui ont déclaré et iront le déclarer demain avoir fait partie des nombreuses personnes qui ont séjourné sur les terres de la Plaine à St Victor et utilisé les bâtiments qui y ont été édifiés, au sujet desquels RTE porte plainte en désignant nommément cinq personnes.

TNE Occitanie Environnement

soutient la lutte de l’Amassada.

Info. toutesnosenergies.fr

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