La Ville de Montpellier a décidé de déprogrammer les trois séances du film « J’accuse » de Roman Polanski prévues les 11, 15 et 17 décembre au cinéma municipal Nestor-Burma.

La décision aurait été prise rapidement après que des associations aient sensibilisé la municipalité autour de la problématique des violences faites aux femmes. C’est finalement le maire Philippe Saurel, rapporte le Midi-Libre; qui a pris d’autorité la décision de supprimer, purement et simplement, les trois séances du film « J’accuse » prévues au cinéma municipal Nestor-Burma : « L’affaire Polanski et sa situation judiciaire ne sont pas anodines. On a besoin d’un acte fort ! »

Coup de couteau dans l’eau

L’adjointe déléguée aux droits des femmes Caroline Navarre n’a pas manqué de préciser : « Je ne juge ni le film, ni les gens qui vont le voir. C’est une œuvre importante et je ne voudrais pas que cette décision de déprogrammation soit jugée comme un acte de censure culturelle. » Un vœux pieu. Ici « le besoin d’acte fort » du maire semble pousser à un manque de discernement, Il y a bien d’autres moyens de prendre position dans le débat à propos de Roman Polanski que de saisir arbitrairement la première occasion qui passe.

Annuler la programmation du film « J’accuse » n’offre aucun angle d’attaque pour une condamnation morale sur les faits qui lui sont reprochés. Enfin après avoir insisté à maintes reprises sur le fait que les lieux culturels municipaux disposent d’une indépendance totale dans leur programmation, ce petit épisode, – qui n’empêchera pas les montpelliérains d’aller voir le film dans une autre salle- , rappelle aussi que les pressions électorales sur les acteurs culturels de Montpellier se perpétuent depuis Georges Frêche.