Jair Bolsonaro

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous sommes concernés

 » Les autorités judiciaires et les responsables d’autres institutions clés du Brésil devront résister à toute tentative d’affaiblir le respect des droits humains, l’état de droit et la démocratie sous la présidence de Jair Bolsonaro » . Après l’élection dimanche du candidat d’extrême droite, fortifié par les marchés financiers, il nous appartient de soutenir sans réserve la position d’ Human Rights Watch qui s’engage à surveiller de près la présidence de Jair Bolsonaro.

Ce n’est pas parce que cette sinistre nouvelle semble éloignée que nous ne sommes pas concernés. Comme il est possible de le constater quotidiennement, le réseau tentaculaire des lobbyistes au service des sociétés transnationales agit également tout prés de chez nous, en France, et en Europe . Sans opter pour une vision complotiste, il est aisé de réaliser que la prise de pouvoir de Jair Bosonaro va avoir des incidences concrètes dans nos vies. Emanant d’un pays comme le Brésil, la septième puissance de l’économie mondiale, les répercutions des décisions économiques, politiques, sociales, climatiques, agroalimentaires,  commerciales, éducatives… se déploient bien au-delà des frontières nationales. Le Brésil, qui joue un rôle majeur au sein des instances multilatérales, est pour la France un partenaire-clé, en particulier dans la lutte contre le changement climatique. Il importe que la coopération étroite entre la France est le Brésil ne se poursuive pas au détriment des droits de l’homme.

 

Notre culture ne se résume pas au CAC 40

Même si il a été élu, Jair Bolsonaro est un usurpateur qui va mettre son pays au service des entreprises transnationales. Cette cohorte d’individus et d’entreprises qui ne rendent de comptes à personne, et dont le seul objectif est d’amasser des bénéfices, tiennent aujourd’hui les citoyens ordinaires sous leur coupe.  Ils ne s’embarrassent guère de l’intérêt public de la démocratie et du bien commun. Cette force invisible des marchés s’ingérait déjà dans les affaires internationales à coups de financements. Elle participe aujourd’hui plus ouvertement aux campagnes électorales pour promouvoir ses intérêts par l’intermédiaire de candidats soit disant en rupture avec l’ancien monde politique.

Force est de sortir de la déroute idéologique. Peut-être en commençant par souligner que la majorité des français n’aspirent pas d’abord à l’ordre, à l’autorité et à la proximité mais à trouver un nouvel élan pour faire groupe, agir et créer. En redéfinissant ensuite la valeur de notre identité dans la mondialisation.  Notre culture au sens anthropologique, comme système de représentation symbolique à travers lequel une société se constitue, ne se résume pas à l’ensemble de biens économiques que nous sommes susceptibles d’échanger sur un marché. Patrie des droits de l’homme; où es tu ?

La liste des méfaits du nouveau président brésilien fournie par Human Rights Watch est plus que préoccupante. Elle nécessite une vraie vigilance pour faire respecter les droits humains au Brésil, mais pas seulement, car l’Europe n’est pas en reste.

JMDH

Source La Marseillaise en Commun Octobre 2018

 

 

Human Rights Watch surveillera de près la présidence de Jair Bolsonaro

Jair Bolsonaro, un député connu pour ses prises de position sectaires et pro-torture, a remporté le second tour de l’élection présidentielle le 28 octobre, et prendra ses fonctions à la tête de l’État le 1er janvier 2019.

Bolsonaro a remporté l’élection présidentielle contre le candidat du Parti des travailleurs, Fernando Haddad, à l’issue d’une campagne empoisonnée par la violence politique. De nombreuses victimes étaient des des femmes et des Afro-Brésiliens, ou appartenaient à la communauté des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT).

Le 8 octobre, à Salvador de Bahia, un homme a poignardé à mort un artiste afro-brésilien, Romualdo Rosário da Costa, manifestement parce qu’il avait voté pour Haddad lors du premier tour de scrutin. D’après des témoins, à São Paulo le 16 octobre, plusieurs hommes auraient crié le nom de Bolsonaro pendant une altercation avec une femme transgenre, avant de la tuer. Bolsonaro lui-même a été poignardé lors d’un rassemblement électoral en septembre.

Selon l’Association brésilienne du journalisme d’investigation (Abraji), plus de 140 journalistes couvrant les élections ont été harcelés, menacés et parfois agressés physiquement.

Au cours de sa carrière de plusieurs décennies en tant que membre du Congrès, puis en tant que candidat à la présidentielle, Bolsonaro a donné son aval à des pratiques abusives qui fragilisent l’état de droit, et a vigoureusement défendu la dictature autrefois au pouvoir et l’intolérance, a rappelé Human Rights Watch.

• Pendant la campagne présidentielle, Bolsonaro a annoncé qu’il n’accepterait les résultats des élections que s’il remportait la victoire.

 

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Après des études de lettres modernes, l’auteur a commencé ses activités professionnelles dans un institut de sondage parisien et s’est tourné rapidement vers la presse écrite : journaliste au Nouveau Méridional il a collaboré avec plusieurs journaux dont le quotidien La Marseillaise. Il a dirigé l’édition de différentes revues et a collaboré à l’écriture de réalisations audiovisuelles. Ancien Directeur de La Maison de l’Asie à Montpellier et très attentif à l’écoute du monde, il a participé à de nombreux programmes interculturels et pédagogiques notamment à Pékin. Il est l’auteur d’un dossier sur la cité impériale de Hué pour l’UNESCO ainsi que d’une étude sur l’enseignement supérieur au Vietnam. Il travaille actuellement au lancement du média citoyen interrégional altermidi.