Éducation

Face au coronavirus, les services de protection de l’enfance, déjà mal en point, ne sont plus en mesure de remplir leur mission d'accompagnement. De...

Quelles que soient nos «  recettes miracle », la boîte à outils virtuelle à notre disposition (remplie de tournevis, marteaux et autres quincailleries éducatives), l’écran n’est qu’un simulacre de contact humain.

Hier nous avons causé un esclandre entre les voisins qui prétendent que nous ne respectons pas les règles du confinement en allant sur le toit. Comme si le virus se transmettait à dix mètres de distance, en survolant les balcons et les portes-fenêtres ouvertes au soleil.

Nous sommes le lundi 6 avril, et, une fois n’est pas coutume, je mets une petite image humoristique sur Pronote. Mon objectif du jour : faire décrocher à mes élèves une expression du visage caractérisée par un relèvement des coins de la bouche, exprimant la bonne humeur et l’amusement.

Les clients défilent derrière la vitre de protection. Ils essuient leur morve contre celle des autres en se collant à elle quand ils me parlent. Peu importe, qu’ils tombent malades, ça n’est plus de mon ressort.

Connaissez-vous le Pronotavirus ? Ce virus qui attaque les cellules nerveuses de ceux qui, actuellement, sont censés défendre la sacrosainte continuité pédagogique ?

Dans une situation à tous égards particulière, il ne suffit pas d'une directive ministérielle. Les enseignant-e-s s'adaptent néanmoins, en assurant la continuité de la transmission des savoirs. Nous avons voulu savoir comment les enseignant-e-s vivent la chose, comment ils et elles s' organisent, entre obligations professionnelles et enfants à la maison. Illustration avec deux professeurs de Martigues, dans les Bouches-du-Rhône.

Je me suis apprêtée comme si j’allais sortir me promener dans la rue, et je suis allée m’installer sur le toit-terrasse. Le confinement va durer beaucoup plus longtemps que prévu. Je compte sur deux mois. Huit semaines, comme des vacances d’été.

Miroir de la société, en première ligne face aux nouveaux défis d'une société malade, les enseignants ont très moyennement goûté aux déclarations de la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye. Ceux qui "ne travaillent pas" lui collent un zéro pointé.

Je suis employée à temps partiel (10 heures par semaine) dans une boutique alimentaire de petite taille, avec une clientèle relativement aisée. C’est mon premier véritable jour de confinement, parce que je ne travaille pas. Je suis irrémédiablement surexposée au virus et personne n’en a rien à foutre. Je croise les doigts pour qu’il ne mute pas en peste noire, et j’étale mes jambes le long de l’amertume de mon café avec délices.