Plusieurs milliers de personnes ont recréé, ce samedi 12 avril, une rave-party à ciel ouvert en plein cœur de la capitale et dans d’autres villes de France. Des « manifestives » organisées pour changer l’image des “teufeurs” et dénoncer une proposition de loi visant à renforcer leur pénalisation.


 

Les “teufeurs” se mobilisent contre la répression des rave-parties.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté ce samedi dans de nombreuses villes de France, notamment à Marseille et Montpellier, pour défendre les free-parties, dont une proposition de loi veut « renforcer la pénalisation ». À Marseille, 1 600 “teufeurs, selon la police, ont remonté l’emblématique Canebière depuis le Vieux-Port en dansant derrière une demi-douzaine de camions-sono, avant de se diriger vers la préfecture. À Montpellier, près de  3 000 personnes avaient manifesté dans les rues le 5 avril dernier pour dénoncer la répression subie par les free-parties et l’arrêté préfectoral de François-Xavier Lauch qui rend ces fêtes illicites dans l’Hérault en 2025.

« On vient manifester pour montrer aux gens ce qu’est le mouvement free-party, et aussi contre la répression et les violences des forces de l’ordre », a dit à l’AFP Paul, 24 ans, habitant la ville voisine d’Aubagne. « On ne veut pas de cette loi qui prévoit de la prison pour les organisateurs. On est un mouvement attaché à la liberté, à l’autogestion, au partage. »

« Faire péter le son face à la répression »

Les free-parties sont des rassemblements non déclarés et gratuits pouvant réunir des milliers de personnes, parfois pendant plusieurs jours. La foule brandit des pancartes proclamant « la teuf ne vole pas les fonds publics », « plus de sons, moins de répression », « liberté, égalité, tape du pied », « je rêve d’un monde où j’ai le droit de danser », « laissez nous vivre libres » ou encore « plus de teufs, moins de keufs ».

À Nantes (Loire-Atlantique), au moins 2 000 personnes ont défilé en musique dans le centre-ville, derrière plusieurs camions chargés de systèmes-son et décorés de banderoles marquées « On va faire péter le son face à la répression » et « Mourir en dansant plutôt que vivre en rampant ». « Les fêtes, la danse, sont un espace de liberté que nous ne sommes pas prêts à nous voir retirés », a déclaré Nina Pascal, 24 ans.

Des rassemblements dans une douzaine de villes

Des « manifestives » similaires sont prévues samedi dans au moins une douzaine de villes de France, pour protester contre une proposition de loi visant à « renforcer la pénalisation de l’organisation » des free-parties, qui « se transforment souvent en lieux de dérapages », selon les 44 députés de la majorité présidentielle à l’origine du texte.

Outre des amendes, y compris pour les participants, elle prévoit jusqu’à six mois de prison pour toute personne « participant à l’organisation » d’une free-party — de l’édification d’un mur de son à l’installation d’un foodtruck — et la confiscation du matériel saisi. « Proposition de loi 1133, on n’en veut pas. Pour l’avenir, pour nos droits », proclame une banderole accrochée sur une camionnette dans le défilé marseillais.

Avec Afp

Photo 1. Défilé à Montpellier Stop Loi Sécurité Globale. Photo d’archive altermidi

Lire aussi : Coronavirus Rave Party et peur des « Zombies » – Le mouvement des free party : notre colère se danse

 

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