Tandis que Tsahal pilonne sans relâche la bande de Gaza depuis vendredi soir et que ses soldats sont présents dans l’enclave palestinienne, des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes de France et plusieurs capitales, demandant un cessez-le-feu. À Montpellier, un millier de personnes se sont réunis sur la Comédie.


 

Ce samedi 28 octobre un grand rassemblement statique de soutien au peuple palestinien a pu avoir lieu sur la Place de La Comédie réunissant plus de 1 000 personnes après une nuit d’horreur pour les gazaoui.e.s : des bombardements incessants d’une intensité sans précédent accompagnés de violents combats terrestres et d’une coupure orchestrée par Israël avec le reste du monde : l’arrêt des télécommunications et d’internet.

Ce rassemblement n’était pas gagné, le préfet l’ayant une nouvelle fois interdit par un arrêté assez identique aux précédents. Au début du rassemblement, Alban Desoutter de la Libre Pensée a raconté en détails comment lui et Eugénie Loison — présidente de la LP — sont arrivé.e.s à « faire mettre un genou à terre » au préfet.

« Le recours en référé ne nécessite pas forcement l’intervention d’un.e avocat.e, tout.e citoyen.ne a la possibilité de le faire et c’est ce que nous avons fait sans avoir la main qui tremble. Nous avons démonté point par point les arguments et les mensonges de l’arrêté et nous sommes fiers d’avoir gagné sur le terrain de la liberté d’expression. C’est un rassemblement statique, il n’y aura pas de manifestation, nous n’allons pas faire ce cadeau au préfet de ne pas respecter la décision du tribunal administratif. »

S’en est suivi un certain nombre d’interventions des signataires de l’appel où l’on remarque d’ailleurs l’absence d‘associations et mouvements présents la semaine dernière.
Pendant plus de deux heures le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Boycott Désinvestissement Sanctions/boycott Israël (BDS), La France insoumise (LFI) et la députée Nathalie Oziol, le Parti ouvrier internationaliste (POI), le Collectif des Musulmans de Montpellier, L’Union juive française pour la paix (UJFP), Révolution permanente (RP) et le Parti de Gauche (PG) ont réaffirmé la nécessité d’un cessez le feu et de la paix.

« C’est un génocide où personne n’est épargné, nous ne resterons pas silencieux devant ce projet de se débarrasser des Palestinien.ne.s », affirme Y. Djoufelkit du Collectif des Musulmans.

« Le cours de l’histoire doit changer, nous devons le changer ! », déclare Valérie Cabanne de l’UJFP.

« Cette nuit a été une boucherie, le peuple doit se faire entendre puisque les gouvernements ne font rien de ce qui est en leur pouvoir », insistent LFI et le POI.

« Le traitement médiatique de ce qui se passe à Gaza est insupportable, nous ne sommes pas antisémites quand on soutient la Palestine », rappelle BDS.

Après la reprise collective de nombreux slogans pour que Vive La Palestine et qu’elle soit victorieuse, des prises de paroles individuelles ont eu lieu tel ce témoignage d’un gazaoui de la société civile reçu le 27 Octobre 2023 :

« Tout ce sang versé depuis 1948 jusqu’à aujourd’hui est supporté par Israël et la communauté internationale qui veut établir l’État d’Israël sur les restes des Palestiniens, et continue de soutenir Israël dans la destruction et le massacre du peuple palestinien. Nous entendons seulement de leur part des déclarations honteuses sur l’entrée à Gaza de plusieurs camions transportant de l’aide aux réfugiés, comme si le problème de Gaza était devenu de la nourriture et de l’eau, et personne de la communauté internationale n’a osé dire : “assez d’agression et assez d’injustice envers les Palestiniens. Arrêtez le feu et arrêtez de verser le sang d’innocents”. »

Brigitte Challande

Photo : Manifestation statique sur la Comédie samedi 28 octobre 2023 à Montpellier. altermidi/Brigitte Challande.

Brigitte Challende
Brigitte Challande est au départ infirmière de secteur psychiatrique, puis psychologue clinicienne et enfin administratrice culturelle, mais surtout activiste ; tout un parcours professionnel où elle n’a cessé de s’insérer dans les fissures et les failles de l’institution pour la malmener et tenter de la transformer. Longtemps à l’hôpital de la Colombière où elle a créé l’association «  Les Murs d’ Aurelle» lieu de pratiques artistiques où plus de 200 artistes sont intervenus pendant plus de 20 ans. Puis dans des missions politiques en Cisjordanie et à Gaza en Palestine. Parallèlement elle a mis en acte sa réflexion dans des pratiques et l’écriture d’ouvrages collectifs. Plusieurs Actes de colloque questionnant l’art et la folie ( Art à bord / Personne Autre/ Autre Abord / Personne d’Art et les Rencontres de l’Expérience Sensible aux éditions du Champ Social) «  Gens de Gaza » aux éditions Riveneuve. Sa rencontre avec la presse indépendante lui a permis d’écrire pour le Poing et maintenant pour Altermidi.