Les présidents de région appellent à une « vraie grande réforme de la décentralisation ». À quelques jours du congrès des régions de France, qui se tient jeudi et vendredi à Vichy, tous demandent au gouvernement un « cadre financier stable » compensant notamment les missions qui leur ont été transférées.


 

La loi 3DS adoptée en février dernier ayant accouché d’une souris, ils ont tous signé. Tous bords politiques confondus, l’ensemble des présidents de régions, demandent des garanties financières et une « vraie grande réforme de la décentralisation » pour « promouvoir les libertés locales » dans une tribune mise en ligne samedi 10 septembre sur le site du Journal du Dimanche. Cette prise de position intervient à quelques jours du congrès des régions de France, qui se tient jeudi et vendredi à Vichy, dans l’Allier.

Présidentes et présidents de régions appellent le gouvernement à fournir la « garantie d’un cadre financier stable et de la compensation des missions transférées et des dépenses exceptionnelles liées à l’inflation ».

Ils souhaitent également que soit « engagée sans tarder une vraie grande réforme de la décentralisation », afin que « les élus locaux disposent d’une responsabilité claire et exclusive, et des moyens de la mettre en œuvre ».

« L’État doit se concentrer sur les sujets régaliens. C’est une question d’efficacité », jugent ces élus, parmi lesquels la socialiste Carole Delga, présidente de Régions de France et de la région Occitanie, Laurent Wauquiez (LR), à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Valérie Pécresse, présidente d’Île-de-France et ancienne candidate de la droite à la présidentielle ou son ex-concurrent à la primaire LR Xavier Bertrand (Hauts-de-France).

 

« Favoriser l’émancipation »

 

« Cette réforme doit consacrer le principe de différenciation et donc instaurer un véritable pouvoir réglementaire local. Elle doit reconnaître la spécificité et l’histoire de nos territoires insulaires ou ultramarins. Dans le cadre intangible de la République une et indivisible, elle doit permettre l’autonomie, favoriser l’émancipation, promouvoir les libertés locales », poursuivent les patrons de régions, dont les collectivités d’Outre-mer.

Selon eux, « le gouvernement doit trouver une nouvelle manière de travailler reposant sur le dialogue et la coconstruction » afin d’éviter « à notre pays d’étouffer sous la verticalité ».

En juillet, État et régions s’étaient engagés, lors d’une réunion autour d’Elisabeth Borne, dans un « nouveau partenariat » visant à apporter des « réponses concrètes » aux Français pour parvenir au « plein emploi », intégrer la « transition écologique » ou investir dans des moyens de transport « propres ».

Avec AFP

 

Voir aussi : Entretien avec Georges Méric à propos de la loi 3DS, Entretien avec Kléber Mesquida à propos de la  loi 3DS.