Celle qui n’accueille plus par: « Allo, bonjour, en quoi puis-je vous être utile?» mais par: « Taper 1, taper 2, taper 3 »

Celle qui fait de la solidarité un gros mot, un délit

Celle qui traque les délinquants à l’âge de la maternelle.

Celle qui interdit l’entrée des ports au migrants climatiques, aux réfugiés de la guerre.

Celle qui a remplacé la« Sécurité» sociale par l’ «Assurance» maladie.

Celle qui rêve de remplacer la chaleur humaine par la robotique.

Celle qui remplace la liberté, le bonheur d’être et de créer par: « Vous n’êtes plus rentable ! »

Celle qui n’offre plus aux jeunes générations que l’idéal de l’argent, du toujours plus, même si c’est n’importe quoi.

Celle qui détruit les sols qui nous faisaient vivre en les gorgeant de pesticides et autres fongicides.

Celle qui limite l’apprentissage de l’Histoire à l’école pour affaiblir l’exercice de l’esprit critique.

Celle qui bétonne les sols qui nous faisaient vivre pour y faire pousser les temples de la consommation et les gigantesques parkings de nos petites voitures ou des aéroports inutiles.

Celle qui pousse à répondre au téléphone au lieu de dire bonjour à la caissière qui est encore là pour chiffrer nos dépenses, mais pour combien de temps?

Celle qui fait vivre les petits vieux, pardon, les personnes âgées, dans un monde déshumanisé où plus personne ne les accompagne qui ne soit payé pour le service rendu.

Celle qui fait des médecins de campagne se déplaçant à domicile des personnages de science­-fiction.

Celle qui bientôt fera des facteurs attentifs aux personnes isolées d’autres personnages de science­-fiction.

Celle qui vend les biens publics à des acteurs privés.

Celle qui vend le bâtiment du musée des « Arts et Traditions Populaires » au richissime Bernard Arnaud qui en fait un ATP à son image.

Celle qui prouve tous les jours aux enfants de pauvres que l’aisance et l’avenir c’est pour les autres.

Celle qui parle de l’école comme d’un service coûteux et non comme d’un investissement sur l’avenir.

Celle qui parle de l’hôpital comme d’une entreprise et non d’un service public.

Celle qui parle de l’autre comme d’un étranger et non d’un voisin.

Celle qui met nos enfants en lien avec des amis virtuels pendant que les vrais sont à côté d’eux mais penchés sur leur smartphone.

Celle qui veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes et des mensonges pour des vérités.

Celle qui interdit le silence dans les lieux publics, toujours envahis de musique et de papotages pour interdire le rêve, ou pire, la pensée, terreau de l’ esprit critique.

Celle qui remplace les philosophes par des amuseurs publics.

Celle qui remplace les paysans par des exploitants agricoles.

Celle qui remplace les ouvriers par des exploités en tous genres

Celle qui remplace la lutte des classes basée sur la production par la lutte des classes basée sur la consommation ;

Celle qui remplace les mères par des ventres à louer et les enfants par des produits auxquels on a droit.

Celle qui fait échouer des petits noyés de trois ans sur nos plages.

Celle qui consacre des jours et des fortunes à l’incendie de Notre-Dame et quelques heures aux incendies ou effondrement d’immeubles bourrés de pauvres ou de réfugiés.

Celle qui met les symboles bien au-dessus des vies humaines et la réflexion bien après l’émotion. Celle qui monte l’émotion en épingle pour qu’elle gêne la réflexion et donc l’esprit critique.

Celle qui fait dormir les gens sous des ponts ou des tentes à côté d’appartements vides ou de bureaux qui ne trouvent pas acquéreurs.

Celle qui poussent les gens à la périphérie des villes vers des logements moins chers mais sans transports en commun dignes de ce nom.

Celle qui met des enseignants débutants, voire à peine formés, dans les classes ou les quartiers les plus difficiles qui demanderaient des compétences et des expériences affûtées.

Celle qui met des policiers débutants, voire à peine formés, dans des commissariats délabrés, au volant de voitures aux pneus lisses et dans des quartiers difficiles qui demanderaient des compétences et des expériences affûtées.

A suivre ….. A vos stylos !

Marlaguette de Sauve