Le Liban devrait élire un nouveau président ce jeudi. Le Parlement se réunit à 11 h (9 h GMT) pour une élection que le général Joseph Aoun, soutenu par les États-Unis et l’Arabie saoudite, a de fortes chances de remporter.


 

Le Parlement libanais se réunit aujourd’hui pour élire un président de la République, dans un pays sans chef d’État depuis plus de deux ans et plongé dans une profonde crise économique et financière. La séance se tiendra alors qu’un acteur incontournable de la scène politique, le Hezbollah, est sorti affaibli de deux mois de guerre avec Israël et de la chute du président syrien Bachar al-Assad, dont il était l’allié.

Le général Joseph Aoun, commandant de l’armée libanaise, semble désormais être le plus à même de remporter l’élection, bénéficiant notamment du soutien de plusieurs pays régionaux et internationaux, dont les États-Unis et l’Arabie saoudite.

Constitution amendée

Si Joseph Aoun devait être élu, le Constitution devrait être amendée car elle interdit l’élection de hauts fonctionnaires en poste ou ayant exercé leur fonction au cours des deux dernières années, ce qui est le cas du chef de l’armée. En vertu du système confessionnel de partage du pouvoir, la présidence du Liban est réservée à un chrétien maronite.

Cette élection se tient après qu’Israël a infligé un sérieux revers au Hezbollah lors des deux mois de conflit, tuant notamment son chef Hassan Nasrallah. L’accord de cessez-le-feu prévoit le retrait de l’armée israélienne des zones qu’elle a occupées dans le sud du Liban pendant la guerre, avec le déploiement de l’armée libanaise le long de la frontière sud.

Le Hezbollah doit retirer ses troupes au nord du fleuve Litani et démanteler toute infrastructure militaire dans la région. Les États-Unis, la France et l’ONU supervisent le mécanisme de mise en œuvre du cessez-le-feu. Le nouveau cabinet devra obtenir la confiance de la communauté internationale et mettre en œuvre des réformes urgentes, destinées à relancer l’économie et à reconstruire les zones dévastées dans le sud, après plus de cinq années de crise économique sans précédent et une guerre meurtrière ayant coûté plus de cinq milliards de dollars au Liban.

Depuis le début de la semaine, les émissaires américain Amos Hochstein, saoudien Yazid ben Farhane et français Jean-Yves Le Drian ont eu des rencontres séparées avec des députés et des personnalités politiques libanaises. Des députés ayant rencontré Amos Hochstein et Yazid ben Farhane ont affirmé que Washington et Riyad soutenaient la candidature de Joseph Aoun. Les réunions et consultations entre les forces politiques se sont multipliées ces dernières heures dans le but de parvenir à un consensus concernant le général Aoun. Elles ont eu lieu sous une pression internationale accrue.

Avec AFP

 

Photo. Le commandant des forces armées libanaises, le général Joseph Aoun rencontre l’envoyé spécial américain Amos Hochstein le 6 janvier 2025. © Bureau de presse de l’armée libanaise.