Sept mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, la loi pour « refonder Mayotte »dans l’océan Indien, département le plus pauvre de France, fruit d’un compromis entre députés et sénateurs, a été validée mercredi par les députés, avec le soutien de la coalition gouvernementale et de l’extrême droite.

Cette loi-programme décline notamment 4 milliards d’euros d’investissements publics sur six ans et prévoit, à l’horizon 2031, l’alignement des droits sociaux de Mayotte sur les montants en vigueur en France métropolitaine alors que la population vit sous le seuil de pauvreté et que le RSA est deux fois plus bas qu’en métropole.
Le texte n’a pas obtenu l’assentiment des députés de gauche qui s’y sont opposés en dénonçant l’« obsession » pour l’immigration et les mesures « inhumaines » issues de l’extrême droite. En effet, la loi s’attaque à l’immigration clandestine et à l’habitat illégal, ciblant fortement les personnes étrangères vivant sur le sol mahorais.
Les dispositions durcissent notamment les conditions d’obtention d’un titre de séjour, la moitié de la population étant étrangère, actent la fin des visas territorialisés et facilitent la destruction des bidonvilles, un tiers de l’habitat étant informel, par exemple sans obligation d’une offre de relogement ou d’hébergement d’urgence.