mercredi 12 février 2025
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Fraude aux eaux minérales : comment l’Élysée et Matignon ont cédé au lobbying de Nestlé

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L’affaire Nestlé de la fraude aux eaux minérales impliquerait Matignon et l’Élysée


Malgré les alertes des autorités de santé, des mails et des notes ministérielles révélés par Le Monde et Radio France montrent comment l’exécutif a autorisé le groupe suisse à continuer à commercialiser ses eaux en bouteille (Perrier, Vittel, Hépar, Contrex) avec des filtres illégaux.


 

L’État a-t-il cédé au lobbying du numéro un mondial des eaux en bouteille ? L’affaire de la fraude aux eaux minérales n’a pas encore livré tous ses secrets. À la suite des révélations du Monde et de la cellule d’investigation de Radio France, en janvier 2024, Nestlé a reconnu avoir eu recours à des traitements interdits pour faire face à des problèmes de contaminations notamment bactériologique de ses eaux en bouteille (Perrier, Vittel, Hépar, Contrex…) et a accepté de payer une amende de 2 millions d’euros pour échapper à un procès. Un an après, de nouveaux documents obtenus par Le Monde et Radio France ouvrent un nouveau chapitre, politique.

De nombreux échanges de mails et de notes ministérielles montrent comment l’exécutif a privilégié les intérêts de Nestlé au détriment des consommateurs en laissant le groupe suisse continuer à commercialiser une eau qu’il savait non seulement non conforme à la réglementation mais aussi à risque pour la santé, principalement d’ordre virologique. Selon les deux médias, des documents internes démontrent que Matignon a, dès 2023, privilégié les intérêts de Nestlé au détriment des consommateurs en lui accordant des dérogations sur l’usage des microfiltres. Une note du 20 janvier 2023, signée par Jérôme Salomon, alors directeur général de la santé, recommandait pourtant l’arrêt immédiat des exploitations de Nestlé dans les Vosges et l’interdiction du site Perrier à Vergèze dans le Gard.

Matignon et l’Élysée auraient pourtant validé l’usage des microfiltres, selon Le Monde et Radio France. Cette autorisation aurait été influencée par un intense lobbying et aurait débouché, toujours selon nos confrères, à une rencontre entre des représentants de Nestlé et Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée. Interrogé sur le sujet, Emmanuel Macron a nié tout favoritisme. « Je ne suis pas au courant de ces choses-là. Il n’y a de l’entente avec personne, il n’y a pas de connivence avec qui que ce soit », a juré le chef de l’État.