Le gouvernement a annoncé jeudi 26 juin un coup de frein supplémentaire de 5 milliards d’euros sur les dépenses publiques, dès cet été. Selon l’Insee, fin mars la dette publique a atteint un niveau record.
Le gouvernement a annoncé jeudi 26 juin un coup de frein supplémentaire de cinq milliards d’euros sur les dépenses publiques « dès cet été », pour tenir l’objectif d’un déficit public de 5,4 % cette année, tandis que l’Insee a annoncé que la dette continuait de croître, représentant 3 345,8 milliards d’euros à fin mars, soit 114 % du PIB.
Outre le 1,7 milliard d’euros d’économies sur les dépenses sociales annoncées dès mercredi par la ministre du Travail, de la Santé, des solidarités et des familles, Catherine Vautrin, 3 milliards d’euros de crédits prévus pour l’État « ne seront pas engagés cette année », et « une mise en réserve complémentaire sera notifiée dans les prochaines semaines », a indiqué le gouvernement dans un communiqué. Ces chiffres ont été présentés dans la matinée lors du deuxième comité d’alerte sur les finances publiques depuis le 15 avril, réuni à Bercy.
Le gouvernement avait déjà annoncé en avril un effort supplémentaire de réduction de la dépense de 5 milliards d’euros pour contenir le déficit public (solde des comptes de l’État, de la Sécurité sociale et des collectivités locales) à 5,4 % du produit intérieur brut en 2025, après 5,8 % l’an dernier.
« Pistes étudiées sans tabou »
Pour 2026, le gouvernement espère réduire encore le déficit public, à 4,6 %, et va devoir trouver pour cela 40 milliards d’euros. Tout en tentant d’éviter une censure à l’automne au Parlement, si la gauche ou le RN jugent les mesures choisies trop rudes pour les Français.es, qu’il s’agisse du budget de l’État ou de celui de la Sécurité sociale. C’est sur ce dernier que le gouvernement Barnier était tombé en décembre. Le Premier ministre François Bayrou a promis de présenter une première feuille de route budgétaire pour 2026 mi-juillet.
« Toutes les pistes sont étudiées, sans tabou », a affirmé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, mercredi sur franceinfo, y compris celle d’une « année blanche » — la reconduction des dépenses au même niveau qu’en 2025, sans tenir compte de l’inflation.
Le communiqué de jeudi justifie le nouvel effort sur les dépenses de l’État cette année par « des risques de dépassement qui demeurent pour certains ministères », et celui sur la Sécurité sociale par la dynamique des indemnités journalières d’arrêts maladie et les dépenses des hôpitaux notamment.
Les collectivités locales semblent à nouveau dans le viseur du gouvernement, leurs dépenses « progressent légèrement plus vite que la prévision », notamment celles des communes, indique le communiqué gouvernemental. Intercommunalités de France a aussitôt contredit le gouvernement qui, selon elle, fait état « d’une hausse des dépenses des collectivités qui s’établirait à hauteur de 2,3 % ». Or, selon ses propres estimations, les dépenses de fonctionnement des intercommunalités ne seraient en progression moyenne que de 1,2 % cette année.
La préparation du budget de l’État s’annonce difficile et son adoption encore davantage.
Avec Afp
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