Signal d’alerte : « se soigner va devenir extrêmement difficile ! » À Montpellier, ce mardi 29 octobre, à l’appel de la CGT, FO, SUD, UNSA, les professionnels de santé du social et du médico-social était mobilisés devant la caisse d’Assurance Maladie, boulevard Gambetta, pour « ensemble, sauver l’hôpital public et notre système de santé ».
Françoise Gaillard Secrétaire de la CGT-CHU Montpellier prévient : « Barnier et son gouvernement n’en ont rien à faire du signal d’alerte qu’on va leur lancer. Moi le signal d’alerte, je le lancerai plutôt aux Français en leur disant qu’il faut qu’ils se battent pour la préservation de la Sécurité sociale et de leur hôpital public parce que sinon se soigner, ça va devenir extrêmement difficile. »
[VIDEO] Interview Françoise Gaillard Secrétaire de la CGT-CHU Montpellier : « les conditions de travail vont se dégrader pour des salaires qui n’augmentent pas… »
[📹 @altermidi1 ] Déficit de prise en charge, tri des patients
faute de place… Hôpital public et système de santé en danger🎙️ Françoise Gaillard Secrétaire de la CGT-CHU Montpellier @CgtChu @CGT34herault pic.twitter.com/ksnny57hXm— jp vallespir (@jpvallespir) October 29, 2024
Cette grève et cette mobilisation interviennent dans un contexte où le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025 est source d’inquiétude pour l’avenir de la santé en France, avec un gouvernement qui espère réaliser près de 15 milliards d’euros d’économies. Économies qui risquent d’aggraver une situation déjà instable. Pour les syndicats, toucher à la Sécurité sociale revient à porter atteinte aux droits fondamentaux de l’ensemble des citoyens. Lors de sa prise de parole, Sophie Vidal a su rappeler que : « s’attaquer à la Sécurité sociale, c’est s’attaquer aux syndicats puisque la Sécurité sociale est une construction du CNR (Conseil national de la Résistance), elle faisait partie du plan des jours heureux ».
[VIDEO] Interview Sophie Vidal, déléguée CGT Unapei 34 : « aujourd’hui on défend à la fois, la qualité de notre travail et la capacité à vivre de notre salaire ».
[📹 @altermidi1 ] Austérité sur la santé ! 🎙️ Sophie Vidal, Déléguée CGT Unapei34 @CGT34herault : « aujourd’hui on défend à la fois, la qualité de notre travail et la capacité à vivre de notre salaire » pic.twitter.com/sulVZqijcK
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Gérard Lorigny de Force Ouvrière et retraité fustige les différentes mesures d’économie portées par le projet de loi qui voudraient permettre un effort global de 14,8 milliards d’euros en 2025. « Le gouvernement a utilisé l’argent de la Sécurité sociale pour renflouer les entreprises pendant la période de la Covid, » pour ce syndicaliste, c’est « un pillage. » Alors les 4 milliards d’économies sur les retraites, les 4,9 milliards pour l’Assurance maladie, ou encore les 4 milliards sur les allégements de cotisations sociales patronales, ça ne passe pas. Et le constat de la CGT est sévère : « des milliers de personnes ou malades subissent des pertes de chance préjudiciables pour leur santé, car ils ne bénéficient pas toujours de soins en raison d’un déficit de prise en charge ».
La Sécurité sociale est un droit pour l’ensemble des travailleurs, le dégrader « c’est porter atteinte aux droits à la santé et aux soins pour tous ». Entre la baisse du taux de prise en charge des consultations médicales, la baisse du montant des indemnités journalières de Sécurité sociale, le gel pendant 6 mois des pensions des retraités, Léanaïc Berger, secrétaire de l’union départementale CGT Santé et Action sociale, en convient : « ça concerne tous les Français, tous les jours, à chaque minute de leur quotidien ». Idem pour Gérald Verrier, délégué syndical CGT Adages, « le plan qui est préparé ne présage rien de bon pour la société de manière générale ».
[VIDEO] Interview Léanaïc Berger, secrétaire de l’union départementale CGT Santé et Action sociale et intervention de Gérald Verrier :
[📹 @altermidi1 ] La Sécurité Sociale est un droit pour l’ensemble des travailleurs, le dégrader c’est porter atteinte aux droits à la santé et aux soins pour tous. #PLFSS2025 👉 baisse du taux de prise en charge des consultations médicales, baisse du montant des indemnités journalières de Sécurité… pic.twitter.com/OHs1hyh4Nq
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Budget de l’État, suspendu samedi 26 ! Lundi 28 octobre, les députés ont commencé à examiner le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Forte mobilisation à gauche et au centre, ils ont rejeté les trois premiers articles du texte. 2 000 amendements sont encore à examiner et le vote est programmé ce 5 novembre 2024. Les débats sur le budget de la Sécurité sociale pourraient se terminer de la même façon que ceux sur le budget de l’État, c’est à dire inachevés. Devant ce scénario, et avec pour l’instant le vœu du gouvernement Barnier de ne pas user du 49.3, ce PLFSS pourrait être complètement revu, option qui devrait plaire aux organisations syndicales qui avait appelé à « remanier profondément le texte ».
Jean-Philippe Vallespir