La présidente de la région Occitanie Carole Delga a adressé un courrier au président espagnol, Pedro Sanchez, et au président de la République Emmanuel Macron à propos des enjeux de solidarité face à l’urgence humanitaire en Méditerranée.


 

Alors que l’Espagne assure la présidence de l’Union européenne jusqu’à la fin d’année, et que s’est ouvert aujourd’hui le Salon du Littoral à Montpellier, par la séquence « Osons la Méditerranée » sur les enjeux de solidarité face à l’urgence humanitaire, la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, a adressé ce jour un courrier à Pedro Sánchez et à Emmanuel Macron.

Dans son courrier au président espagnol, Carole Delga appelle Pedro Sánchez à intégrer dans le droit européen la résolution adoptée par le Parlement européen le 13 juillet dernier et portant sur les enjeux du sauvetage en Méditerranée. Cette démarche garantirait la création d’une véritable mission européenne de recherche et de sauvetage en Méditerranée qui s’imposerait aux États, assortie d’un soutien matériel, financier et opérationnel, et assurerait une véritable solidarité européenne entre les États membres. Dans un second courrier, Carole Delga demande également à Emmanuel Macron de soutenir cette démarche.

Carole Delga souligne notamment que « le monde méditerranéen traverse actuellement des crises graves et successives, qu’il s’agisse de catastrophes climatiques, de troubles politiques, de conflits armés, de terrorisme, de drames humanitaires. Les urgences se succèdent, mais une constante demeure : la crise migratoire, avec son cortège de tentatives souvent funèbres, se poursuit. La Méditerranée que nous chérissons tant, mer nourricière, se mue tous les jours en mer meurtrière : 26 000 victimes en moins de dix ans, 2 500 morts depuis le début de l’année. »

Et la présidente de Région d’ajouter : « Le 13 juillet 2023, le Parlement européen a adopté une résolution sur la « nécessité d’une action de l’Union en matière de recherche et de sauvetage en Méditerranée ». Je considère que c’est un événement politique d’importance qui, contrairement à une première tentative en 2019, est un projet transpartisan. Cette résolution fait référence à des mesures concrètes : reconnaître que la Libye est un lieu “non-sûr”, acter l’échec des autorités libyennes à assurer leurs obligations, rappeler la nécessité de disposer de ressources SAR (“search and rescue”) en Méditerranée, dénoncer les obstacles à la conduite d’opérations, demander une transparence et une redevabilité concernant les actions et les financements de l’Union Européenne. Ce texte a été voté à une large majorité par les parlementaires européens. »

Ainsi, Carole Delga appelle Emmanuel Macron et Pedro Sánchez à ce que « cette résolution transpartisane puisse devenir une initiative législative juridiquement contraignante. Nous devons sans attendre définir une nouvelle stratégie commune de recherche et de sauvetage en mer. En outre, il est contraire à toutes les valeurs qui unissent la communauté des gens de mer de continuer à criminaliser l’action de celles et ceux qui portent courageusement secours aux personnes en détresse. Il ne saurait y avoir de délit de solidarité en mer. »

Enfin, rappelant sa mobilisation et celle de toute l’Occitanie « aux côtés du Parlement de la Mer et de l’ONG SOS Méditerranée, pour défendre l’obligation qu’ont les États et l’Europe de sauver des vies en mer et pour donner les moyens nécessaires aux secours », la présidente de Région annonce que l’Occitanie accueillera en 2024 « les premières assises du droit de la mer et des solidarités maritimes ».