Tourisme, industrie, transports, environnement, culture, sports, artisanat… La Région entend devenir une des plus dynamiques d’Europe. Elle veut doper son économie en mettant en place des consultations en direction des nombreux acteurs, et faire ressortir des grandes orientations.


 

On l’observe depuis plusieurs mois, la crise sanitaire a fortement bouleversé les habitudes, forçant les pouvoirs publics et les collectivités territoriales à imaginer de nouvelles organisations. La région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur n’y a pas échappé : elle a multiplié les dispositifs et les aides pour soutenir les entreprises, accompagner les lycéens et étudiants, limiter la circulation du virus et réduire l’impact social auprès des populations affaiblies : « 18 mois d’équilibriste, 18 mois à réinventer à l’échelle d’une région les leviers pour tenir ensemble. Personne n’avait le manuel idoine, personne ne détenait les clefs pour traverser une crise inédite. » Mais ce n’est pas sans conséquence sur l’économie régionale, et pour tenter d’amoindrir les effets de la crise, la région a décidé d’un vaste plan global de redynamisation.

En l’absence de Renaud Muselier, qui avait contracté le Covid 19 (malgré une double vaccination), c’est François de Canson, vice-président en charge du développement économique, de l’attractivité, du tourisme et de la prévention des risques majeurs, qui a officiellement ouvert les États régionaux de la relance.

Cette démarche s’appuie sur un premier constat : la région avait retrouvé une situation économique favorable « après avoir engagé un changement radical de la politique économique en 2016 » : chômage en baisse (9,7 % contre 12,3 % en juin 2015), hausse de l’attractivité, augmentation des besoins en main-d’œuvre, entre autres. Mais tout ceci a brutalement été stoppé par le Covid. Grandement tournée vers le tourisme et les services, elle n’a pas été épargnée. Elle est même l’une de celles où l’emploi salarié a le plus reculé en 2020 : les services marchands ont perdu 11 %, l’industrie 7,4 %, et le taux de chômage est repassé au dessus des 10 %. Cependant, l’année 2021 a montré des signes encourageants de redressement et la Région entend bien surfer sur cette vague, même si de nouvelles problématiques se font jour, avec des ruptures d’approvisionnement ou des problèmes de recrutement dans certains secteurs comme le tourisme ou l’hôtellerie.

Le deuxième constat, c’est qu’il a été possible d’avancer parce que tous les acteurs ont tenu ensemble. La Région veut appliquer la même méthode pour poursuivre dans cette action : « nous avons devant nous une occasion rare. Se contenter de “sauver” l’ancien monde sans se saisir de l’occasion en s’engageant ensemble dans une construction réfléchie serait une erreur », plaide François de Canson.

 

« Notre solidarité est mise au défi »

 

Enfin, dernier constat : « Notre solidarité est mise au défi » face aux nouveaux enjeux. Lutte contre le changement climatique, préservation de la biodiversité, stabilité de la zone euro-méditerranéenne, avenir des transports ou construction d’un tourisme vertueux, les élus régionaux ont décidé de s’emparer de ces questions.

La méthode choisie est donc la concertation la plus large possible. Pendant plusieurs semaines des élus régionaux, en lien avec leurs compétences et leur délégation, réuniront dans des commissions et par filière, bassin d’emploi et secteur des représentants du territoire. Des acteurs du monde économique, mais pas uniquement car « cette relance doit prendre en compte la totalité du capital humain dont dispose cette région, voilà pourquoi elle devra se préoccuper de la question sociale et environnementale ». Et pour la cohésion, il faudra un partenaire essentiel, puisque cette crise « comme un bégaiement de l’histoire, nous démontre encore que la culture est un lien puissant pour tenir ensemble ».

L’objectif de fin de séquence consiste à proposer des actions et des dispositifs à mettre en place rapidement. Des réponses concrètes et immédiates pour passer les douze prochains mois, qui seront décisifs, mais aussi à plus long terme. Renaud Muselier devrait clôturer les États régionaux en décembre et annoncer « une feuille de route claire » pour les six prochaines années.

Nathalie Pioch


Les 20 commissions créées :

Lycées; Jeunesse et vie étudiante; Formation et Emploi; Recherche-Santé; Europe; Montagne; Biodiversité sur terre et en mer; Pollution et transition énergétique; Agriculture; Sports; Transports; Sécurité/Défense; Entreprises – Artisanat et commerce – Économie sociale et solidaire, économie circulaire; Développement économique, industrie, attractivité; Numérique et innovation; Aménagement du territoire et soutien aux communes; Tourisme; Risques; Méditerranée du Futur et Territoires de Coopération; et la commission Culture comprenant six tables rondes thématiques.

Une plateforme ouverte à la société civile pour déposer ses contributions est disponible sur www.maregionsud.fr/relance.

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Reprend des études à chaque licenciement économique, ce qui lui a permis d'obtenir une Licence en Histoire de l'art et archéologie, puis un Master en administration de projets et équipements culturels. Passionnée par l'art roman et les beautés de l'Italie, elle garde aussi une tendresse particulière pour ses racines languedociennes.