La deuxième édition du festival de sciences sociales, « Allez savoir », organisée par l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), en partenariat avec la ville de Marseille, les bibliothèques et musées se tiendra du 22 au 26 septembre. Le thème central, « Tout migre ? » y sera décliné avec de multiples regards.
Prévue à l’origine en septembre 2020, la deuxième édition d’« Allez savoir » n’avait pu se tenir en raison de la pandémie. Elle sera donc accueillie cette semaine en divers lieux du centre-ville de Marseille (Centre de la Vieille Charité, Musée d’Histoire, bibliothèque l’Alcazar…). Débats, balades, expositions, rencontres en musées, spectacles, lectures, activités pédagogiques sont au programme de cette riche manifestation pour (dé)montrer durant cinq jours que les sciences sociales ne sont pas réservées aux spécialistes. Même si on retrouvera des anthropologues, des économistes, historiens, sociologues…
Le dialogue d’inauguration réunissant l’écrivaine Fatou Diome et l’historienne Nancy Green se déroulera le mardi 22 septembre à 18h30, au Centre de la Vieille Charité qui est à la fois un monument historique et le siège marseillais de l’EHESS. Il aura pour thème « Genre et migration ».
Dans cette ville que les diverses migrations ont forgé au long de 2 600 ans d’histoire, le phénomène fera l’objet de multiples regards croisés : histoire, archéologie et démographie de l’immigration italienne le 23 septembre au Musée d’Histoire (avec l’historien Stéphane Mourlane1, l’archéologue Stefan Tzortzis et le démographe Hervé Le Bras), « Hanoï, Séoul, Shanghaï, Nouméa, Port Vila, Marseille : Itinéraires migratoires, mémoires intimes et familiales, 19e-20e siècles », ce même jour, table ronde sur le thème « Penser avec, penser par la photographie. Quels savoirs véhicule l’image sur les temporalités et les expériences migratoires ? ». Le 24 septembre, ville, jeunesses et migrations seront au cœur de la réflexion de la table ronde intitulée « Marseille au croisement des chemins », organisée à la Vieille Charité (14h30).
Des archives sonores au spectacle « Paroles et récits d’esclaves », de la musique « Mille parcours en quatre chansons » au cinéma, le magnifique Un paese di Calabria des réalisatrices Shu Aiello et Catherine Catella, Fuocoammare de Gianfranco Rosi, L’autre côté de l’espoir d’Aki Kaurismäki, It must be Heaven d’Elia Suleiman, l’appel à de multiples disciplines est la marque de fabrique de ce festival. On pourra y découvrir une « ethnographie dessinée d’une zone de passage », mieux connaître les trajectoires de personnels de santé étrangers en France ou les « migrations sportives » (dimanche 26 septembre, à 11h au Musée d’Histoire de Marseille), réfléchir à la nécessité de « Repenser la politique migratoire européenne ». Et même appréhender la migration des végétaux et le « développement inquiétant d’espèces déplacées » grâce à une balade en mer.
J-F. Arnichand