Dans la nuit du 7 au 8 avril, le gel a fortement impacté les cultures viticoles et arboricoles héraultaises. Les dégâts sont considérables et dépassent de loin ceux causés par les précédents épisodes climatiques. Les Départements de l’Hérault et du Gard accompagneront ces filières comme il l’ont fait ces dernières années. Au-delà de l’urgence, ils s’alarment sur les conséquences du réchauffement climatique.


 

Plus de 75 % du territoire ont été touchés par ces températures froides. Sur certaines parcelles, les pertes atteignent les 100 %. Pour les viticulteurs déjà fortement touchés par la crise économique due à l’épidémie de la COVID, c’est un nouveau coup dur : 2021 sera une des plus petites années en termes de rendement.

Le gouvernement va déployer le régime de calamité agricole à la suite de l’épisode de gel qui a touché de nombreuses régions et cultures ces derniers jours, a annoncé jeudi soir Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, évoquant un événement « particulièrement difficile ».

Dans l’Hérault, près de 80 000 hectares de vignes ont été ravagés par l’épisode de gel.

Jérôme Despey, le président de la Chambre d’agriculture 34, demande à l’État un report des charges pour les agriculteurs touchés.
 

 

Un pied de vigne dans l’Hérault après le gel. Photo DR C.D altermidi

Les Départements présents

Sur les 17 dernières années, 31 événements climatiques ont donné lieu à une reconnaissance de l’état de calamité agricole. Le Département de l’Hérault a apporté son soutien financier aux agriculteurs sinistrés. Pour la relance économique de 2020, les conseillers départementaux ont voté une enveloppe de plus de 2 millions d’euros pour les viticulteurs et 300 000 € pour les arboriculteurs.

Dans l’Hérault, le Département s’est également associé à la Chambre d’agriculture et la société PREDICT, créée par Airbus Defense and Space, Météo-France et BRL, spécialisée dans la gestion des risques. Le but est de permettre aux agriculteurs de mieux anticiper les phénomènes climatiques pour en atténuer les effets, par la mise en place, plusieurs jours à l’avance, de pratiques adaptées. Les dommages sur les cultures seraient ainsi réduits.

 

Déclaration de Françoise Laurent-Perrigot

Françoise Laurent-Perrigot. Photo DR

Dans le Gard, la Présidente Françoise Laurent-Perrigot appelle à la solidarité. Elle s’est exprimée sur les conséquences accablantes de cet épisode de gel pour la filière agricole. « Ces dernières 48 h, des épisodes de gel nocturnes se sont abattus sur notre département provoquant des dégâts considérables sur les cultures. S’il est encore trop tôt pour mesurer l’ampleur des pertes subies par nos agriculteurs, les premières remontées de terrain sont accablantes pour toutes les filières. J’ai naturellement pris contact avec les représentants du monde agricole, auquel j’appartiens, pour leur exprimer ma solidarité et celle de l’ensemble des élus du Conseil départemental et les assurer de notre soutien face à cette calamité. »

Dans son intervention la présidente Françoise Laurent-Perrigot a mesuré les dégâts en tant que conséquences, sans omettre de remonter aux causes : « le réchauffement climatique » dont le traitement dépasse les mesures d’urgence.

« J’appelle l’ensemble des acteurs publics et des collectivités locales à travailler en commun pour coordonner nos efforts afin que chacun, selon ses domaines de compétences, puisse être le plus efficace possible. Notre département est confronté, de manière bien tangible, au dérèglement climatique, sécheresses, épisodes cévenols et aujourd’hui à la gelée noire sur des végétaux trop précocement développés du fait des températures élevées de cet hiver. Au-delà de l’urgence, bien réelle, à laquelle nous devons faire face solidairement, il nous faut poursuivre nos efforts collectifs pour stopper un réchauffement climatique désormais incontestable. »