Après un nouveau dysfonctionnement de la fameuse « continuité pédagogique », les élus enseignants au Conseil d’administration du lycée Jean Lurçat (un des deux établissements publics de Martigues) demandent la démission du ministre de l’Éducation nationale qui s’est « discrédité une fois de trop ».


 

TRIBUNE :

Par cette tribune, nous souhaitons tirer la sonnette d’alarme sur le manque de considération du gouvernement pour notre jeunesse, privée de tout et privée d’un accès essentiel à une éducation de qualité. Le gouvernement affirme vouloir assurer la « continuité pédagogique », communique sur le caractère essentiel de l’école publique, mais en réalité il ne donne pas les moyens à ses enseignants d’y parvenir.

Le confinement et la fermeture des écoles ont été annoncés mercredi 31 mars 2021 mais la situation tendue au vu de la progression de l’épidémie laissait entrevoir la nécessité d’adapter l’enseignement public à distance. On peut comprendre qu’en mars de l’année dernière, l’administration publique ait été débordée par la gestion de cette crise inédite. Mais ce qui est déplorable, c’est qu’un an après, la situation soit toujours la même et les moyens toujours pas au rendez-vous.

Le mardi 6 avril 2021, dès 8h, tous les serveurs informatiques de l’éducation nationale étaient déjà saturés ! Il a fallu trente minutes pour se connecter sur la messagerie ATRIUM. Pourtant, les élèves, eux, étaient au rendez-vous. Ils se sont connectés à l’heure, selon les liens indiqués (JITSI1 ou CNED2) et avec les moyens du bord (ordinateur pour les uns, téléphone pour les autres). Mais il a été impossible pour les enseignants d’assurer leurs cours de façon satisfaisante, à cause d’interruptions incessantes des serveurs indiqués.

Comment est-il possible d’être exactement dans la même situation qu’un an auparavant ? Quelle place occupe l’Éducation Nationale dans notre pays pour en arriver là ? Comment tenir aussi peu compte des conditions de travail des enseignants et de leurs élèves ?

Le gouvernement maltraite les services publics d’éducation comme il maltraite les services publics de santé. La pandémie n’explique pas tout. Le service public d’éducation n’est plus la priorité du gouvernement depuis plusieurs années. Aucun moyen n’est prévu pour rattraper le retard accumulé par les élèves depuis le début de la pandémie, pire, les moyens annoncés pour l’année prochaine sont en baisse ! Une génération est sacrifiée, et rien n’est prévu pour y remédier ni à court terme, ni à long terme !

Nous demandons à ce que le gouvernement mette tous les moyens nécessaires pour subvenir aux besoins de l’Éducation Nationale de façon à ce que tous nos jeunes aient un accès égalitaire à un enseignement public de qualité ! Et, parce qu’il s’est discrédité une fois de plus (une fois de trop), nous demandons la démission du ministre de l’Éducation nationale. 

 

Notes:

  1. Jitsi est une application libre multiplateforme de messagerie instantanée, voix sur IP et visioconférence.
  2. Le Centre national d’enseignement à distance est, en France, un établissement public à caractère administratif du ministère de l’Éducation nationale offrant des formations à distance.
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